La Colle sur Loup

(25 / 05 / 2015)

 

 

1. Localisation (Provence, Alpes, Côte d'Azur, 06 - Alpes Maritimes)

 

A la Colle sur Loup (06480, D 7), commune située à 2 km au Sud Est par D6, à quelques km au Sud de St Paul de Vence (06570) (arrondissement de Grasse, à 4 km au Nord Ouest de Cagnes sur Mer). Dans la partie Sud de la ville, au Sud du quartier Beaudussel, se trouve un quartier (de) Montfort, ou lieu-dit Monfort, avec :

 

* un « château (de) Montfort » au n° 442 du chemin de Montfort ;

 

* un « mas (de) Montfort » à l’angle du chemin de Montfort et de la route de Cagnes (D 6).

 

Plan schématique des principaux quartiers de la Colle sur Loup et détail du quartier Monfort.

 

2. Description

 

2.1. Le « château de Montfort »

 

A 2 km au Sud de la Colle sur Loup, « sur une butte dominant la vallée du Loup, manoir du XVème, défiguré, dans une propriété privée enclose » (Salch).

 

Le château de Montfort (inscrit à l'IMH), parfois appelé Le Gaudelet, date du XVème et fut remanié, au XVIème : il fut un pavillon de chasse de François Ier, construit selon le style Renaissance (façade, notamment). L'intérieur comporte une salle d'honneur avec un plafond à solives, un plafond décoré et une imposante cheminée aux armes du grand Bâtard de Savoie. Une tourelle renferme l'escalier et une chapelle. Le château est entouré d'un terrain clôturé.

 

Le « château de Montfort » (dessin sommaire) est situé à mi-hauteur (au n° 442, vers le milieu du chemin de Montfort), à l’intérieur d’un domaine enclos.

 

Le portail d’entrée est assez imposant : A, B. Il est couronné d’un écu d’armes accosté de 2 lions : les quartiers 1 et 4 figurent les armes de la maison de Savoie (« de gueules et d’argent barrées de sable »), et les aiguillettes du cordon de St Michel rappelent la dévotion de François Ier à St François d’Assise. Le portail est surmonté de l’inscription « CHATEAU MONTFORT ». Une plaque située sur le montant droit du portail contient une mention : « le rendez-vous de chasse 1523 ».

 

Depuis la colline située de l’autre côté du chemin (quartier du Plan du Moulin), le bâtiment semble être un simple logis rectangulaire, de taille plutôt modérée, muni de grandes fenêtres, ainsi que d’une tour polygonale située à une extrémité (détail).

 

2.2. Le « mas de Montfort » est une élégante maison située dans une propriété enclose, vers le haut, au début du même chemin de Montfort.

 

2.3. Autres monuments

 

2.3.1. L’abbaye de la Colle, construite sur le « domaine du Canadel », fut cédée (1016) par Pierre Laugier et son épouse, Hermengarde, à l'abbaye de la Dorade (St Véran). Un prieuré y fut fondé sous le vocable de « ND de la Visitation ». La chapelle date de cette époque. Le domaine fut cédé (1050) par l'évêque de Vence au monastère de Lérins, puis revendu (1569) aux enchères au profit de Jean de Villeneuve, seigneur de Thorenc. L'abbaye sert aujourd'huî d'hôtel-restaurant. La chapelle (IMH), dédiée à Ste Elisabeth, est de style roman avec nef à 3 petites travées voûtées en arceaux brisés. L'abside est en cul de four.

 

2.3.2. L'église St Jacques le Majeur. Les habitants de la Colle présentèrent (vers 1572) une supplique au roi Charles IX pour ériger une église : les chapelles de St Rémy et de St Jaume ne correspondaient plus à leur demande spirituelle. Il leur fut donné satisfaction (5 novembre 1572). Les ressources étant modestes, seule la partie droite de l'église actuelle fut bâtie et dédiée à St Joseph. La nef et le bas-côté gauche furent construits sur un terrain donné par Jean Antoine Roubert.

 

Le gros oeuvre fut achevé (1658) après tractations avec la communauté de St Paul et le chapître de Vence. Sa façade est de style renaissance avec 2 pilastres et sa porte principale (1766) est surmontée d'un fronton triangulaire et de l'effigie de St Jacques. Le clocher fut terminé en 1673 (la mention « concordia et labore 1663 », devise des Collois, date du début des travaux).

 

2.3.3. L’église (XIIIème) est remarquable par la pureté des lignes de ses voûtes. Elle possède notamment un trésor unique en France : un tabernacle portatif (1439).

 

2.3.4. La chapelle des Pénitents blancs (1802), rue de la Victoire, avait été précédée d'une première chapelle des Pénitents Blancs (ou de ND du Rosaire), construite (1612) sur la place du village. Il n'en reste que la porte monumentale, au Nord Ouest d'une entreprise commerciale.

 

2.3.5. Les gorges du Loup. Le Loup prend sa source à Andon, à 1200 m d'altitude. Long de 45 km, il coule à travers les Préalpes au-dessus de Grasse, dans une suite de gorges allant jusqu'à la plaine où il rejoint la mer Méditerranée. Il passe successivement à travers les communes de Gréolières, Cipières, Courmes, Gourdon, Bar sur Loup, Tourettes sur Loup, Roquefort les Pins, la Colle sur Loup, Villeneuve Loubet et Cagnes sur Mer.

 

Son passage par la Colle sur Loup s'effectue dans une gorge profonde, appelée canyon de St Donat. Son débit varie en fonction des intempéries : la Colle a souvent été victime de ses débordements. Mais le Loup fut aussi une source de prospérité, grâce à ses moulins à huile et à grains installés dans le quartier de la chapelle St Donat.

 

Aujourd'hui il ne reste que le « moulin de la Belle Meunière » (propriété privée). On peut accéder aux gorges par le chemin de la Luona par le Sud. Une vue surplombant les gorges est possible le long d’un chemin qui s'amorce dans la colline de Montmeuille.

 

3. Histoire

 

L'histoire de la Colle sur Loup n'est bien connue qu’à partir du XIIème, après que les Sarrasins, qui avaient envahi la Provence (circa 780), eurent quitté le pays. Dès les premiers âges, des hommes vécurent sur les collines de Montmeuille et de la Colle Loubière. Les recherches archéologiques, entreprises depuis 1945, ont mis en évidence divers sites historiques : oppidum ligure, camp romain, poste de guet, ossuaire important en bordure de la route de Grasse (dit « grotte Bianchi ») et constructions antiques à la Colle Loubière. Les « crottes » et les murs cyclopéens du « Plantier », situés sur la colline de Montgros referment des énigmes. Les Décéates, héros de la résistance Celto-Ligure contre les Romains alliés aux Phéniciens, se seraient depuis longtemps établis à Montmeuille et le Loup serait le cours d'eau, entre le Var et la Siagne, au bord duquel les armées romaines ont livré bataille. Les « bories » de Tourrettes sur Loup, à la limite de la Colle Loubière, sont-elles l'oeuvre des Sarrasins ?

 

Après le traité de Verdun (843), la Provence fut livrée à elle-même : l’anarchie se traduisit par la création du « royaume de Provence » et son usurpation par Boson (879). La Provence orientale, dépourvue de châteaux, subit les assauts répétés des Sarrazins (fin IXème-Xème). Ces Musulmans, fixés au Freinet, lancaient des razzias dans les environs, où ils avaient même des alliés.

 

Puis, le territoire fut en partie déserté (fin Xème). Les habitants de Vence quittèrent la cité épiscopale pour rejoindre leur oppidum primitif, le Baou des Blancs. Les anciennes « villas » romaines devinrent des villages ruraux avec chapelles, villages plus ou moins désertés. Des domaines comme le Cercle ou le Canadel, dont les noms figurent dans une donation (1016), sont délaissés au profit des collines des Gardettes et de Mont Mille (crainte des incursions mauresques). Ainsi, au début du XIème, St Véran du Loup se trouve être en friche.

 

L’expulsion des Sarrazins (972) par Guillaume Ier, comte du royaume de Provence et Bourgogne, entraîne la montée d’un pouvoir féodal, alors même que ce royaume se disloque et que la Provence demeure terre d’Empire (1032). St Paul de Vence (porte, tour et muraille) dépendait cependant, au Xème, des comtes de Provence.

 

Pierre et sa femme Hermangarde donnèrent (août 1012) à l'abbaye de la Dorade le domaine du Canadel, situé sur la Colle, ainsi que la chapelle St Donat. Ces biens furent confiés par l'évêque de Vence à Pons, qui fonda un monastère eusébiste. Les terres du Canadel furent ensuite données (1016) au du monastère de la Dorée. Elles contiennent encore aujourd’hui une chapelle du XIIIème et une tour crénelée de la fin du Moyen Age.

 

Les terres vacantes furent réparties, sous forme d’alleux, entre une vingtaine de familles de l’entourage du comte. Celles-ci renforcent leurs positions en y construisant des châteaux. L’une d’elles implante (fin XIème ou début XIIème) son château près de la chapelle de St Paul. Il en subsiste un donjon (plusieurs fois remanié). Cette famille prend alors le nom de St Paul. On peut en effet en trouver 3 traces au XIIème : Raymond de St Paul (1117), Guillaume de St Paul (1125), enfin Pierre et Hugues, co-seigneurs de St Paul (1155), Pierre étant qualifié de « juge ». Plus tard, un acte (1209) fait état d’un Hugues de St Paul, chanoine de l’église d’Antibes.

 

Le fief de St Paul semble ainsi provenir d’un découpage du territoire de Cagnes, qui faisait partie du diocèse de Vence, par 2 puissantes familles, alliées entre elles et originaires de la Provence Occidentale : les Reillane-Vence et les Orange-Mévouillon, vicomtes de Nice. Les seigneurs de Cagnes érigent aussi (début XIème) leur château de Cagnes, mais leurs terres sont ensuite démembrées entre des membres puinés de la famille ou entre leurs vassaux.

 

C’est ainsi que sont apparues 2 familles. D’une part (circa 1062), la famille du Gaudelet, dont le château est bâti sur des hauteurs boisées de la Colle, entre le lieu-dit le Canadel et Villeneuve-Loubet. D’autre part (circa 1117), la famille de St Paul elle-même.

 

Plus tard (circa 1300), fut édifiée une demeure appelée le Gaudelet, sur l'actuel quartier de Montfort. A proximité de ces établissements, le long des chemins menant de Vence et St Paul à la Colle, furent créés les hameaux de St Jacques (ou St Jaume), de Lambert et de San Remo, qui comptaient plusieurs centaines d'habitants.

 

Sous François ler, St Paul, ceinturé de remparts, devint place de guerre dotée d’un gouverneur, et ville royale. C’est François Ier qui décida (1537) de la construction des remparts avec 2 portes principales : celle de France, et celle d’Italie. La construction des remparts de St Paul obligea une grande partie de la population à s’établir plus bas, sur les « colles » (collines ou côteaux voisins faisant partie du territoire de la Colle, du provençal « Couala »). Ils créèrent ainsi les hameaux des Roubert, Layet, etc, du nom des familles qui s'y fixèrent. Le canon, à l’entrée du village, date de la guerre de Cérisolles (1544).

 

Cette agglomération, devenue aujourd'hui la Colle sur Loup, n'eut d'existence administrative qu'en 1790 (érection en commune). Mais il existait, au Sud, une seigneurie du Canadel ainsi qu’une communauté médiévale du Gaudelet, sur laquelle on ne sait presque rien, sinon l'existence d'un manoir devenu l'actuel château de Montfort.

 

L’origine du Loup, nom de la rivière bordant la commune à l'Ouest, est en rapport avec cet animal. Des archives mentionnent que cette vallée sauvage était infestée de loups, à tel point qu'une route de pénétration vers l'arrière pays devant être tracée, un accès plus sécurisant pour la circulation des hommes et surtout des animaux s'avéra nécessaire. La figure héraldique majeure dans les armes de la ville est donc un loup. Les évêques de Vence, qui possédaient des biens importants à La Colle, contestaient (XVIIème) l’autorité des gouverneurs de St Paul. Malgré l'opposition de ces derniers, ils autorisèrent les Collois à construire une église et un hôpital. Une première église fut édifiée (1623), puis elle fut dotée d’un clocher (1666) ; plus tard, l'église actuelle (1726) et l'hôpital (1723) furent construits.

 

Bourg la Colle, ainsi reconnue, obtint ensuite son propre consul qui la représentait au conseil de viguerie et au conseil général de province. La nouvelle agglomération prospéra aux XVIIème et XVIIIème. Les rues larges et alignées, la place où fut construite (1802) l'ancienne mairie, en faisaient le village le plus moderne de la région. Lorsque fut créée la commune de la Colle du Var (1790), sa population était de 1473 habitants alors que St Paul du Var n'en comptait plus que 930. C'est seulement plus tard (1792) que le village fut érigé en commune.

 

4. Notice sur le château de Montfort

 

Ce nom proviendrait d’un lieu-dit Monfort. Auparavant, cet endroit faisait partie du territoire du Gaudelet (de « gau » = bois). Au XIIIème, ce territoire comprenait le château de Villeneuve et celui de Monfort, qui était une ancienne forteresse.

 

Le territoire du Gaudelet est donné (1230) à Romée de Villeneuve par Béranger IV, comte de Barcelone et marquis de Provence. A la mort (1250) de Romée, la terre revient à la couronne. Elle est ensuite donnée (1424) par Iolande d’Aragon, comtesse de Provence, à Antoine de Villeneuve, seigneur de Flayosc. Ensuite, elle fut acquise (1437) par Pierre de Lascaris, comte de Vintimille.

 

Pierre de Lascaris rebâtit (1501) le Gaudelet pour rivaliser avec les autres seigneurs locaux : le Gaudelet est alors appelé « château de Monfort ». Puis, il donna le château à son gendre, René de Savoie (fils illégitime de Philippe II, roi de France, et de Bonne de Romagne), qui venait d’épouser sa fille Anne.

 

Aujourd’hui, les armes du château, visibles au-dessus de l’entrée du domaine, sont surmontées d’une couronne comtale, qui représente celle de René de Savoie, comte de Tende (cf Tende, 06430) et de Villars. Les premier et quatrième quartiers de ces armes sont les armes de la maison de Savoie (« de gueules et d’argent barré de sable ») : René est en effet souvent appelé le batard de Savoie.

 

René de Savoie et Anne de Lascaris reçoivent (1520) François Ier, lequel modifie les armes précédentes en ajoutant les aiguillettes du cordon de St Michel, pour rappeler sa dévotion à St François d’Assise. Ils recevront également le pape Paul III.

 

Pendant la rénovation du château de Monfort, considéré à cette époque comme « relais de chasse du territoire du Gaudelet », René de Savoie réside au château de Villeneuve. A sa mort (1525), Anne de Lascaris lègue le territoire du Gaudelet à son fils Claude puis, à la mort de ce dernier (1575), ce bien passa à Charles de Lorraine, duc de Mayenne. Ce dernier utilisa aussi ce château comme relais de chasse et partagea certaines terres du domaine avec des paysans locaux.

 

Le château de Montfort appartint ensuite à diverses familles, dont celle de Panisse de Passis, laquelle racheta (1802) l’intégralité du territoire du Gaudelet et reconstruisit les châteaux de Villeneuve et de Montfort. Mr Séverin Wunderman acquit (1995) et restaura le château de Montfort. Une fresque, visible sur place (?), serait dédiée à l’histoire de ces lieux.

 

Le Canadel et le Gaudelet sont inscrits à l'IMH.

 

5. St Paul (de Vence)

 

* armes de la ville et vue panoramique ;

 

* porte de la ville : A, B, C (source : service des Archives photographiques de la Mdiathèque du Patrimoine, CNMHS, photographies de Jean Gilletta (1860-1910)) ;

 

* tour et murailles (source : service des Archives photographiques de la Médiathèque du Patrimoine, CNMHS, photographies de Jean Gilletta (1860-1910)).

 

Ce village dépendait des comtes de Provence au Xème. Une famine importante conduisit (1009) les habitants de Cagnes sur Mer à offrir, en échange d’un sac de blé, aux consuls de St Paul un carillon remarquable, qui subsiste encore au sommet de la tour. François Ier engagea (1537) la construction des remparts, percés de 2 portes principales : la porte de France et la porte d'Italie. Le canon situé à l'entrée du village remonte à la guerre de Cérisolles (1544).

 

6. Généalogie

 

6.1 Laugier (Provence)

 

Maison ancienne et illustre dont une branche s’établit en Lorraine à la fin du XVIIème.

 

a. Raymond, baron de Laugier, chevalier, est mentionné au nombre des seigneurs provençaux qui suivirent (1114) le parti de Bérenger, comte de Provence, dans sa guerre contre la maison des Baux. Il est placé huitième baron dans l’acte d’hommage rendu (février 1146) par plusieurs barons au comte Raymond Bérenger à Tarascon. Il eut pour enfants :

 

aa. Pierre de Laugier, mentionné parmi les barons et prélats qui prétèrent hommage à Raymond le Jeune, comte de Provence, à l’assemblée des Etats tenue (1173) à Aix. Il eut de xxxx :

 

aaa. Guillaume de Laugier, seigneur de l’Isle et de Sault en partie, fut (1193) l’un des 2 garants du traité de mariage entre Alphonse, comte de Provence, et Garsinde de Forcalquier. Il était présent, avec ses 2 frères, à l’hommage rendu (1194) par Guillaume, comte de Forcalquier, au comte de Toulouse. Il avait épousé Faydide d’Agoult, des comtes de Sault, et fut nommé, par le comte Raymond Bérenger, tuteur des enfants de Raymond d’Agoult, son parent. Il eut de son mariage :

 

aaaa. Isnard, baron de Laugier, seigneur de l’Isle et de Sault en partie, fit transport à Raymond d’Agoult, son cousin, des droits qu’il avait sur la baronnie de Sault. Il accompagna (1248) en Palestine Charles d’Anjou, comte de Provence, et son frère, le roi St Louis. De Françoise de Pontevès il eut :

 

aaaaa. Bertrand, baron de Laugier, qui suivit (1264) ce même Charles d’Anjou à la conquête du royaume de Naples. Il épousa Anne de Laincel et en eut :

 

aaaaaa. Guillaume de Laugier, IIème du nom, qui fut présent à l’hommage rendu (1291) par Isnard d’Agoult d’Entrevennes à Charles d’Anjou pour sa baronnie de Sault. Il accompagna (1309) le roi Robert qui allait prendre possession du royaume de Naples et lui prêta hommage pour ses terres d’Aurel et d’Esparron. Il épousa sa cousine, Hélène de Laugier (les 2 furent inhumés dans l’église cathédrale d’Apt). Leur fils fut :

 

aaaaaaa. Raymond de Laugier, IIème du nom, qui participa (1341) à une armée provençale formée par Foulquet d’Agoult, grand sénéchal de Provence, pour attaquer Robert de Durazzo, lequel occupait le château des Baux. Il épousa Décane de Rémuzat, soeur de Pons, seigneur de Rouffet, et fille de Renommée de Sabran. D’où :

 

aaaaaaaa. Elzéar, baron de Laugier, qui transigea (7 octobre 1378) avec son frère Louis et avec Pons de Rémuzat, seigneur de Rouffet, à propos de la succession de la dame de Sabran, leur aïeule. Il alla aussi, avec le seigneur de Sault et Louis d’Anjou, pour combattre (1382) Charles de Durazzo qui s’était emparé d’une partie de la Provence. Il épousa Lucrèce de Servières, fille de Jean, écuyer de la ville de Digne, et en eut :

 

aaaaaaaaa. Jean, baron de Laugier, seigneur en partie de Thoard, Quinson, Collobrières et St Paul le Fougassier. Foulquet d’Agoult et Fanette, son épouse, lui firent transport (acte du 6 juin 1404) de la part qu’ils possédaient sur la terre de Thoard. Il en prêta hommage au comte de Provence le même jour, et la même Fanette d’Agoult lui donna (1405) la terre de St Paul le Fougassier. Il épousa Huguette (ou Auguste) de Costa, fille de Bertrand, d’où :

 

aaaaaaaaaa. Louis, baron de Laugier, seigneur de Thoard, servit René d’Anjou dans ses guerres d’Italie. Il épousa (1429) Catherine de Guiramand, des seigneurs de La Penne et de Lagremuse. Il rendit hommage au roi René pour ses terres de Provence. De son mariage, il eut :

 

aaaaaaaaaaa. Antoine, baron de Laugier, né en 1432, seigneur de Thoard, de Beaucouse et de Barras (par sa femme). Il accompagna le roi René dans toutes ses expéditions, prêta hommage (1444) pour ses terres, et reçut (même année) hommage des habitants de Thoard. Il avait épousé (contrat du 10 novembre 1448) Romaine de Barras (morte en 1512) et en eut :

 

aaaaaaaaaaaa. Pierre, baron de Laugier, seigneur de Thoard et de Barras, rendit hommage (1480) à Charles d’Anjou, comte de Provence. Il partagea (14 janvier 1508) avec son frère la succession de leur père. Il avait épousé (contrat du 8 mai 1487) Jeanne de Richière, des barons de Montjardin (en Dauphiné), et en eut :

 

aaaaaaaaaaaaa. Louis II de Laugier, baron de Laugier, seigneur de Thoard, Barras, Villars, Verdaches, La Javie, etc, qui épousa (contrat du 26 avril 1537) Françoise, fille d’Antoine de Pontis et de Catherine de Raffé, d’où, pour fils unique :

 

aaaaaaaaaaaaaa. Jacques, baron de Laugier, seigneur de Villars, Verdaches, La Javie, marié(1582) à Lucrèce de Verdillon, dame de Châteauredon, fillle de Jacques, seigneur de Verdillon. Il en eut :

 

aaaaaaaaaaaaaaa. Jean, baron de Laugier, seigneur de Thoard, Verdaches, La Javie et Châteauredon, qui épousa (contrat du 29 juin 1614) Jeanne de Roux, fille d’Honoré, des marquis de La Pérusse et de Courbon, dont :

 

aaaaaaaaaaaaaaaa. Honoré, baron de Laugier, seigneur de Thoard, Villars, Verdaches, La Javie et Châteauredon. Il épousa en premières noces (contrat du 7 septembre 1642) Isabeau du Puget, des barons de Châteauneuf et de St Marc, fille de Hubert, et de Marguerite de Villeneuve. Il épousa en secondes noces Marguerite de Raffélis. Du premier lit, il eut :

 

aaaaaaaaaaaaaaaaa. Hubert, baron de Laugier, seigneur de Villars, Verdaches et Châteauredon, capitaine au régiment de Vendôme. Il suivit le duc de Beaufort au siège de Candie. Il épousa (1679) Elisabeth, fille de Charles de Castellane, seigneur de Majastre et d’Alanc, et de Renée de Guilhem de Sallade - Montjustin, dont pour fils unique :

 

aaaaaaaaaaaaaaaaaa. Honoré, IIème du nom, baron de Laugier, seigneur de Villars, d’Auzet et Châteauredon. Il épousa (2 septembre 1715) Marie Marguerite, fille de Guillaume Pigault, colonel d’un régiment d’infanterie, dont :

 

aaaaaaaaaaaaaaaaaaa. Jean François Hippolyte, baron de Laugier, seigneur de Villars, d’Auzet et Châteauredon, maintenu dans le titre de baron (qui s’est perpétué pendant plus de 600 ans). Il épousa (15 juillet 1751) Marie Jeanne Elisabeth de La Croix.

 

aaaaaaaaaaaaaaaaaab. Louis Antoine, abbé de Notre Dame du Temple, à Nice.

 

aaaaaaaaaaaaaaaaaac. Une fille.

 

aaaaaaaaaaaaaaaab. Jean François, prieur de Colmars.

 

aaaaaaaaaaaaaaaac. Marc Antoine, chevalier de Malte, mort capitaine au régiment royal des vaisseaux.

 

aaaaaaaaaaaaaaaad. Louis Maxime, capitaine au régiment de Normandie, aussi tué en service.

 

aaaaaaaaaaaab. Antoine, qui servit le roi Louis XII en Italie et fut père, par sa femme Catherine de Laincel, de :

 

aaaaaaaaaaaaba. Gaspard, mort sans postérité.

 

aaaaaaaaaaaabb. Melchior, chevalier de Rhodes.

 

aaaaaaaaaaaabc. Françoise, mariée (1545) à Melchior d’Arbaud, d’où postérité (cf Arbaud).

 

aaaaaaaaaaab. Louis, auteur de la branche des seigneurs de Beaucouse, rapportée ci-après.

 

aaaaaaaaab. André, auteur de la branche des seigneurs de Collobrières, de laquelle était Antoine de Laugier, reçu (20 juin 1512) avocat général au parlement d’Aix. Cette branche, éteinte en mâles, se fond dans la maison de Margalet.

 

aaaaaaab. Louis, auteur d’une branche éteinte en la personne de Huguette de Laugier, morte sans postérité.

 

aaab. Mathieu, qualifié de chevalier d’Aurel (terre située dans le comté de Sault), qui fut mentionné dans une transaction (1254) entre Raymond d’Agoult, seigneur de Sault, et l’abbé de St André lès Avignon. Il fut père d’Hélène de Laugier, mariée à Guillaume, baron de Laugier, son cousin.

 

aab et aac. Bertrand et Raymond.

 

ab. Raymond, évêque de Nice en 1166.

 

Branche des seigneurs de Beaucouse

 

a. Louis II de Laugier, fils puïné d’Antoine, et de Romaine de Barras, fut seigneur de Beaucouse et de Thoard en partie. Il épousa Jacqueline de Guiramand, des seigneurs de La Grémuse et de La Penne, dont :

 

aa. Pierre de Laugier, seigneur de Beaucouse et de Thoard en partie, qui servit en Italie sous François Ier. Il épousa Yolande de Pontevès, des seigneurs de Sillans, et en eut :

 

aaa. Elzéar de Laugier, seigneur de Beaucouse et de Thoard en partie. Il se maria (contrat du 14 août 1542) avec Valérienne des Ferres, du comté de Nice, dont :

 

aaaa. Jean Sébastien de Laugier, seigneur de Beaucouse, gouverneur d’Entrevaux. Il épousa (contrat du 25 septembre 1569) Catherie, fille de Jean de Giraud, conseiller au parlement d’Aix, et en eut :

 

aaaaa. Louis de Laugier, seigneur de Beaucouse, qui épousa (contrat du 20 avril 1596) Marguerite de Bardonenche, fille de Gaspard, baron de Bardonenche (en Dauphiné), dont :

 

aaaaaa. Alexandre de Laugier, seigneur de Beaucouse, qui épousa (contrat du 30 juillet 1629) Lucrèce de Chaix, d’où :

 

aaaaaaa. Louis de Laugier, IVème du nom, seigneur de Beaucouse, co-seigneur de Thoard. Il épousa (contrat du 26 octobre 1660) Marguerite, fille de Gaspard de Barras, seigneur de La Penne et de Barroux, de laquelle il eut 17 enfants.

 

aaaaaab. Alexandre, commandant d’un bataillon dans le régiment des vaisseaux.

 

aaaaaac. Antoine, docteur de Sorbonne.

 

aaaaaad. Trois filles, mariées dans les maisons de Barras et de Baschi.

 

aaab. Vincent, auteur de la branche du Puy, rapportée ci-après.

 

Armes : « d’argent à un lion de gueules, armé et lampassé du même ». Supports : 2 lions. Devise : « non fortior alter ».

 

6.2. Laugier de Beaurecueil

 

Famille qui remonte sa filiation (cf Artefeuille) à Claude Joachin Laugier, seigneur de Beaurecueil, Rouffet et Roques Hautes, trésorier général de France dans la généralité de Provence. Il eut (XVIIIème) de son épouse, Marie Catherine Barlatier, des seigneurs de Mas, plusieurs enfants qui continuèrent.

 

6.3. Laugier de Montblanc

 

Famille d’Arles (cf Artefeuille) qui jouissait de privilèges nobles dès le XVIème. Charles de Laugier, Ier du nom, fut (4 avril 1570) lieutenant du gouvernement de la ville des Baux. Il épousa Raymonde Achard, fille de Jacques, d’où Honoré de Laugier, qui continua à Arles.

 

Armes des Laugier de Montblanc : « d’argent à la croix de Lorraine de sable ».

 

6.4. Laugier de St André (Aix)

 

Famille portant les mêmes armes que les Laugier (colonne 669) et qui se dit sortie du même tronc. Artefeuille estime sa filiation incertaine. Des lettres patentes (janvier 1728, enregistrées le 21 mai suivant) concernent un Antoine Laugier, et confirment leur noblesse passée.

 

7. Héraldique

 

Les armes de la Colle sur Loup adoptées par le conseil municipal (10 septembre 1990) se lisent : « d'azur à la montagne, de 3 copeaux d'argent, chargée d'un loup passant de sable, le tout surmonté d'une épée basse d'or, accostée de 2 coquilles du même ».

 

L’azur représente le ciel, la montagne la « colle » (traduction du provençal « la couala » : petite colline), le loup noir la rivière le Loup, l’épée le glaive de St Paul, les coquilles représentant l'ancien hôpital et l'église dont St Jacques Le Majeur a été choisi pour patron.

 

Cet écu est timbré d'une couronne de tours murales, rappel des vestiges historiques de l'abbaye et de Montfort. Les soutiens sont constitués de 2 rameaux passés en sautoir sous la pointe de l'écu, à dextre de roses et à senestre d'olivier (principales cultures de la Colle).

 

8. Toponymie

 

Jean de Villeneuve : cf Villeneuve-Loubet (06270).

Reillane-Vence : cf Reillanne (04110).

Orange-Mévouillon : cf Orange (84100) et Mévouillon (26560).

Françoise de Pontevès : cf Pontevès (83670).

 

En France, une commune a pour nom Canadel (83240) et une autre Rayol Canadel sur Mer (83820). Par contre, il existe de nombreux St Paul et 3 Tourrette(s) : Tourrettes sur Loup (06140), Tourrette Levens (06690) et Tourrettes (83440).

 

9. Bibliographie

 

Artefeuil Charles d'-, « Histoire héroique et universelle de la noblesse de Provence » (blasons, 2 volumes), Chez la Veuve Girard, Avignon, 1757-1759. Nouvelle édition (3 volumes), Avignon, 1776-1786. Edition de Blois, 1906. Reprints : Editions Jeanne Lafitte, Marseille, 1970 et 1997 (5 tomes en 3 volumes, avec planches d'armoiries).

L'épître dédicatoire est signée Artefeuil, pseudonyme collectif adopté par P. J. L. Gaillard de Longjumeau, L. C. M. Armand de Rousset et l'abbé Capris de Beauveser. Cependant, Quérard (« Supercheries, volume I, page 387) attribue ce nobiliaire à un certain Louis Ventre, seigneur de la Touloubre. C'est le plus important nobiliaire de Provence, qui fournit de nombreuses biographies, généalogies, descriptions d’armoiries, illustrées dans 9 planches dépliantes. L’original, ainsi que les suppléments et tables donnés par E. de Rozière et le baron du Roure au début du XXème, sont rares

 

Foderé Fr. Em., « Voyage aux Alpes Maritimes » (tome 1)

La Colle et Nice, la maison de Grasse (pages 251-273)

 

Propriété du château de Montfort, « Notice sur le château Montfort », sans date

 

Office de tourisme de la Colle sur Loup, notes ronéotypées sur La Colle sur Loup

 

Tauvel Eliane, « Un peu d’histoire », Edité par l’Office de tourisme de La Colle sur Loup, sans date ?

 

Tisserand Eugène (abbé -), « Histoire de Vence (cité, évêché, baronnie), de son canton et de l’ancienne viguerie de St Paul du Var », Eugène Belin, Paris, 1860

Pages 275-276 (la Colle et le Canadel), 282 (la Gaude), 285 (Lascaris), 293 (Vence), 294-297 (divers Villeneuve)

 

Torre Michel de la -, « Le Guide des châteaux de france, Provence Côte d'azur », Le méridional, Herme, 1987

 

Torre Michel de la -, « Villes et villages de France, (06 - Alpes maritimes », Les Editions Deslogis-Lacoste, Paris, 1989.

 

Vialatte René, « Saint Paul dans la mouvance de l’Histoire », fascicule édité par la commune de Saint Paul, 1er trimestre 1990

 

Villeneuve-Bargemont Louis François (vicomte de -), « Monumens des Grands maîtres de l’ordre de St Jean de Jérusalem », J.J. Blaise, Paris, 1829

Tome 1 (pages 131-140). Hélion de Villeneuve, circa 1263-1346, vingt-cinquième grand-maître à Rhodes de 1319 à 1346. Armes : « de gueules fretté de lances d’or et semé d’écussons du même », et « écartelé aux 1 et 4 de gueules à la croix d’argent (Savoie ?), aux 2 et 3 de Villeneuve »