Carcassonne

(26 / 05 / 2015)

 

1. Localisation (Languedoc, 11 - Aude)

 

Des pierres ouvragées sont situées dans la basilique St Nazaire (carte postale ancienne) de la cité de Carcassonne (11000) (A 61), au Sud Est de Toulouse.

 

Plan de situation et plan de masse de la basilique.

 

2. Description

 

La basilique St Nazaire et St Celse fut la cathédrale de Carcassonne jusqu'en 1801. Elle est située dans la partie Sud de la cité et contient 2 pierres gravées, fixées sur un mur du transept.

 

2.1. L'une, souvent appelée « pierre du siège » (XIIIème, 110 cm x 0,80 cm x 0,20 cm) (autre photographie, carte postale ancienne), provient du cloître de la cathédrale et se trouve aujourd’hui fixée au mur occidental du croisillon Sud, dans la chapelle de Guillaume Radulphe (ou Guilhelm Razouls) (dont l’entrée est sous la rosace Sud). Elle est scellée contre un mur de la chapelle St Laurent, fondée (1324) par l'évêque Pierre de Rodier. Ce bas-relief semble représenter le siège d'une ville (non identifiée) : on observe (Rocacher) un soldat posant une pierre dans la poche d'une catapulte et, en haut, des anges emportant l'âme d'un défunt. Cette pierre décrirait (Rhein) la mort de Simon IV de Montfort l’Amaury. Selon Martin-Chabot, traducteur de la Chanson de la croisade, il s’agirait de la partie droite d’un panneau de sarcophage, décrivant probablement le siège de Toulouse : le trébuchet qui tua Simon IV de Montfort y serait visible.

 

Ce bas-relief semble être un fragment de tombeau. Bien que daté de la première moitié du XIIIème, on ignore s’il représente l'un des sièges de Toulouse, par exemple le siège auquel Simon IV de Montfort l'Amaury trouva la mort (25 juin 1218), la tête heurtée par une pierre lancée depuis les murs de la ville. Les chroniqueurs rapportent que ce sont les femmes de Toulouse qui lançaient des projectiles à l'aide de pierrières en bois (encore appelées chattes, mangonneaux ou catapultes). La pierre du siège fut découverte (1835) par Prosper Mérimée dans la basilique même.

 

2.2. L'autre (2,00 m x 0,70 m) (retrouvée en 1845), aujourd’hui située à droite de la précédente, en position verticale, serait la « pierre tombale » de Simon IV de Montfort l'Amaury (photographie des années 1980). Une mise en relief montre que le personnage est représenté debout, en tenue de chevalier (avec cotte de maille et épée au côté), la robe couverte de lions (Montfort) et de croix cléchées (Toulouse), un lion aux pieds. Elle semble avoir été cassée à mi-hauteur puis réparée.

 

Cette effigie de Simon IV de Montfort, gravée au trait sur une dalle de marbre rose, est cependant sans valeur iconographique.

 

2.3. La basilique contient encore une autre pierre tombale de chevalier (source : Service des archives Photographiques de la Médiathèque du Patrimoine, CNMHS, photographie de Morancé, circa 1940, original conservé au musée des Beaux-Arts de Carcassonne).

 

2.4. Un gisant d'albâtre (situé dans la basilique) est attribué à Géraud du Puy (carte postale ancienne), évêque de Narbonne, mort vers 1420. Il comporte aussi un lion à ses pieds, ce qui est assez courant au Moyen Age : cf, par exemple, le sarcophage de Philippe Ier (début XIIème) situé dans l'abbaye de Fleury, à St Benoît sur Loire.

 

9. Bibliographie

 

Baring-Gould Sabine (1834-1924), « In Troubadourland, a ramble in Provence and Languedoc. Illustrated by J. E. Rogers » (« Au pays des troubadours, vagabondage en Provence et en Languedoc ») (pages 251-283), W. H. Allen, London, 1891

Siege of Carcassonne by the Crusaders. Capture. Perfidy of legate. Death of the Viscount. Continuation of the war. Churches of New Carcassonne. La Cité. A perfect Mediaeval fortified town. Disappointing. Visigoth fortifications. Later additions. The cathedral. Tomb of Simon de Montfort, 251 (sans suite ?)

 

Bouges Thomas Augustin (R.P. -), « Histoire ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne etc », Pierre Gandouin, Pierre Emery, Pierre Piget, Paris, 1741

(pages 136 et suivantes : Simon IV de Montfort ; 547-548 : cession de la vicomté de Carcassonne, par Raymond Trincavel, à Simon comte de Montfort, donnée à l’armée « juxta Riparii tarii », l’an 1211, aux nones de juin ; 548 : Donation faite par Simon de Montfort, vicomte de Carcassonne, au monastère de Villelongue et de la ville de St Martin le Vieux, l’an 1212, le jour de la fête de Ste Agnès ; 548-549 : donation de Guy, évêque de Carcassonne, à son chapître de St Nazaire, de la troisième partie des décîmes, à « Vauri », le 13 des calendes de septembre 1215, témoins Simon de Montfort, sa femme et Amauri leur fils aîné ; 550 : fondation de la comtesse de Montfort et de ses deux fils, Amauri et Guillaume, le 10 octobre 1219 ; 551 : lettre du pape Honorius III à Amauri, comte de Toulouse, pour les terres des hérétiques albigeois, à Latran, troisième none de juin 1220)

 

Cros-Mayrevieille J.P., « Histoire du comté et de la vicomté de Carcassonne » (2 tomes), J.B. Dumoulin, Paris, 1846

 

Devèze Lily, « Carcassonne », Editions Bonechi, mai 1980

 

Rhein André, « La seigneurie de Montfort en Iveline, depuis son origine jusqu’à son union au duché de Bretagne (Xème-XIVème) », Mémoires de la société archéologique de Rambouillet, tome XXI, 1910

 

Rocacher Jean, « La basilique des Saints Nazaire et Celse, Carcassonne », Siloë, libraire éditeur à Carcassonne, juin 1991

 

Roederer Marie-Caroline, Mollat du Jourdin Michel et Bardet Jean-Pierre, « Paroisses et communes de France. 11, Aude » (démographie historique), Editions du CNRS, Paris, 1979

 

Société des études scientifiques de l’Aude, « Bulletin »

Années 1918, 1921, 1925, 1926, 1927, 1933-1936

Année 1934 (pages 128 et suivantes, Dr Charles Boyer, « Le siège de Minerve (1210) »)

 

Société de l’histoire de France, « Bulletin »

Année 1845-1846 (pierre tumulaire de Simon IV de Montfort)

 

Tudèle Guillaume de -, « La chanson de la croisade albigeoise » (plusieurs éditions en français, dont Fauriel en 1837). Editée et traduite par Eugène Martin-Chabot (1931-1954). Rééditée par la Société d’Edition « Les Belles Lettres » : tome 1, « La chanson de Guillaume de Tudèle » (première édition 1960, troisième édition 1976), tome 2, « Le poême de l’auteur anonyme (première partie) (édition 1957, troisième tirage 1989), tome 3, « Le poême de l’auteur anonyme (deuxième partie) (édition 1960, deuxième tirage 1973)

Ce « Guilhem de Tudela » était un clerc espagnol originaire de la ville de Tudèle (Espagne, Navarre, province de Pampelune, sur l’Ebre) dont la chanson relate les évènements de 1207 à 1213

 

Viollet-le Duc Eugène Emmanuel (1814-1879), « La cité de Carcassonne », Librairie des Imprimeries Réunies, Paris, 1888

Notamment Eglise St Nazaire, plan de la Cité

 

Sites internet

 

http://www.carcassonne.org/carcassonne2.nsf/vueTitre/DocPatrimoineBasiliqueStNazaire5