Vitrac

(18 / 05 / 2017)

 

1. Localisation (Aquitaine, 24 - Dordogne)

 

A Vitrac (24200) (D703) (altitude 140 m), commune située à quelques km de La Roque Gageac, à 7 km au Sud Est de Sarlat la Canéda (24200) et près de Carsac-Aillac. Le château de Montfort a donné son nom à un hameau, village ou lieu-dit, de cette commune.

 

Le « village perché » de Montfort, aux toits de lauze, est un site inscrit.

 

2. Description

 

Le château (en grande partie XIIIème - XVème, classé MH) est ancré sur une paroi rocheuse et domine un cingle (boucle encaissée) de la Dordogne, appelé « cingle de Montfort ». La construction présente un bel ensemble de fortifications. Une partie des bâtiments est située en surplomb au-dessus de la Dordogne.

 

Assorti d'un triple rempart, le château épouse la forme de la falaise qui lui sert d'assiette. Dénué de symétrie, il développe, du côté de la Dordogne, une façade sobre flanquée d'un robuste donjon à machicoulis. Vers le bourg, ce donjon épaule un logis du XVème et une tour polygonale.

 

L'escalier d'entrée, encadré de statues, conduit à un châtelet précédant une cour intérieure dont la tour polygonale est dotée d'un crénelage anachronique, et la tour circulaire est coiffée d'un lanternon germanique. Des loggias à l'italienne, insolites, déparent l’ensemble.

 

Le château actuel, fut en effet très restauré (XIXème) par Gamot, fabricant de rhum réputé, qui en était alors propriétaire. Un de ses propriétaires a cherché (années 1980) à lui restituer son état ancien.

 

2.1. Vues d'ensemble

 

* Maquette d'ensemble (au 1 / 100ème) de la forteresse (source  : musée des maquettes à Saint Privas des Prés, 24 - Dordogne)

 

* panoramas divers (cartes postales anciennes) : A, B ;

 

* autre panorama (vue depuis le Nord) et photographies anciennes du cingle (A, B) (source Photothèque du Patrimoine) ;

 

* cartes postales anciennes du cingle (A, B) ;

 

* vue aérienne sur le cingle de Montfort.

 

2.2. Vues lointaines Nord Sud (photographies d'août 2007) : A, B, C, D, E.

 

2.3. Vues des murailles Nord

 

* donjon (photographie des années 1980) ;

 

* murailles, porche et soubassements (photographie des années 1980) ;

 

* murailles Nord vues du côté Ouest ;

 

* autres vues des murailles Nord (photographies d'août 2007) : A, B, C, D, E.

 

2.4. Surplomb vers le Sud

 

Partie de l'édifice en surplomb sur la Dordogne : photographie des années 1980 et vue récente du surplomb (août 2007).

 

2.5. Vues lointaines depuis le Sud : A, B, C, D.

 

2.6. Vues du cingle de la Dordogne, en contrebas : A, B, C, D, E.

 

3. Histoire

 

Cité depuis le XIIIème, le château de Montfort était le fief des Cosnac (ou Casnac, Cazenac). Il fut le repaire du sanguinaire seigneur Bernard de Cosnac, gendre de Raymond III, vicomte de Turenne. Lors de la croisade en Albigeois, la forteresse fut prise (septembre 1214) et détruite par les croisés de Simon de Montfort pour donner suite à des plaintes formulées par des habitants.

 

Bernard de Cosnac en reprit possession l'année suivante. Selon la Chanson de la croisade (version Martin-Chabot), il contribua efficacement à la résistance de Toulouse, lors du siège de 1218, en y conduisant (avant le 7 juin 1218) des renforts. Son nom occitan (« Bernat de Casnac ») y est traduit par Bernard de Cazenac (page 61).

 

Il n'existe cependant aucune autre relation connue entre le nom de Simon de Montfort et celui du château de Montfort, cette homonymie semblant fortuite.

 

Fief des Turenne, le château fut souvent assiégé, pris et rebâti durant les guerres franco-anglaises : il fut détruit et reconstruit cinq fois entre 1214 et 1606. Lorsque les Turenne se firent Huguenots (XVIème), leur demeure devint un haut lieu du protestantisme. Le roi ordonna (1607) sa destruction, sans aboutir. Plus tard (XVIIIème), Montfort devint un comté (Florenty, Bardet et Motte).

 

4. Héraldique et généalogie (d’après le Grand armorial de France)

 

4.1. Cosnac (Limousin)

 

Armes : « d’argent au lion de sable, armé lampassé, couronné de gueules, l’écu semé de molettes de sable ».

Timbre : « deux sauvages ». Cimier : « un lion issant de sable ». Devise : « neque aurum honora, neque argentum ».

 

11276. Ces armes, portées par Elie de Cosnac, chevalier croisé en 1190, figurent à la salle des croisades du palais de Versailles.

Guillaume, chevalier, seigneur de Cosnac, se croisa en 1223 contre les Albigeois. Il fut père de :

 

Hugues de Cosnac, chevalier, seigneur de Cosnac, testa en 1282, laissant de Pétronille d’Ornhac :

 

a. Guillaume, damoiseau, seigneur de Cosnac, trace en 1278, qui fut père de :

 

aa. Hugues de Cosnac, chevalier, seigneur de Cosnac, épousa en 1323 Alix de Molceaux, qui lui donna :

 

aaa. Bertrand de Cosnac, évêque de Tulle en 1371.

 

aab. Pierre de Cosnac, évêque de Brives en 1376.

 

aac. Jean de Cosnac, damoiseau, seigneur de Cosnac, épousa en 1369 Marthe de Born, dont il eut :

 

aaca. Raymond de Cosnac, damoiseau, seigneur de Cosnac, décédé avant 1424, laissant pour fils de Delle de Beynac :

 

aacaa. Hélie de Cosnac, damoiseau, seigneur de Cosnac, qui épousa vers 1423 Louise de Ginel, qui lui donna :

 

aacaaa. Pierre de Cosnac, damoiseau, seigneur de Cosnac, qui épousa en 1452 Louise de Noailles, dont il eut :

 

aacaaaa. Guillaume de Cosnac, damoiseau, seigneur de Cosnac, qui épousa en 1482 Marguerite de Lastours, d’où :

 

aacaaaaa. Louis de Cosnac, chevalier, seigneur de Cosnac, premier écuyer de la reine, gentilhomme de la maison du roi, qui épousa en 1517 Claude de Beynac, qui lui donna :

 

aacaaaaaa. François de Cosnac, chevalier, déshérité par son père, qui épousa en 1550 Sarète de St Michel de Banières, héritière de sa maison, d’où :

 

aacaaaaaaa. Guillaume de Cosnac, chevalier, seigneur de St Michel, qui épousa en 1577 Françoise de Reilhac. De là :

 

aacaaaaaaaa. Henri de Cosnac, écuyer, seigneur de St Michel, qui épousa en 1608 Françoise de Beaupoil de Ste Aulaire. De là :

 

aacaaaaaaaaa. Daniel de Cosnac, chevalier, seigneur du Teilhet, qui épousa en 1656 Marguerite Gaubert, d’où :

 

aacaaaaaaaaaa. Pierre de Cosnac, chevalier, seigneur de St Michel et du Teilhet, qui épousa en 1697 Toinette Texier, dame d’Arsac, d’où :

 

aacaaaaaaaaab. Joseph Mathieu de Cosnac, chevalier, seigneur du Teilhet et d’Arsac, qui épousa en 1757 Marie de Bonnet. De là :

 

aacaaaaaaaaaba. Jean Joseph de Cosnac, chevalier, page du duc de Penthièvre en 1772, dit le marquis de Cosnac, qui épousa Melle d’Ussel, dont il eut un fils, Charles, dit le marquis de Cosnac, qui ne laissa qu’une fille.

 

aacaaaaaaaaabb. Charles Amable de Cosnac, chevalier, né en 1761, admis aux écoles militaires en 1769.

 

aacaaaaab. Galiot de Cosnac, chevalier, seigneur de Cosnac, qui épousa en 1547 Antoinette du Plat. De là :

 

aacaaaaaba. Annet de Cosnac, écuyer, seigneur de Cosnac, qui épousa en 1582 Jeanne de Juyé, qui lui donna :

 

aacaaaaabaa. François de Cosnac, chevalier, allié en 1618 à Léonore de Talleyrand. De là :

 

aacaaaaabaaa. Armand de Cosnac, chevalier, dit le marquis de Cosnac, dont le fils, Armand, ne laissa qu’une fille, qui épousa en 1697 le duc de Gueldres.

 

aacaaaaabaab. Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix en 1687, commandeur du St Esprit, décédé en 1708.

 

aacaaaaabab. Christophe de Cosnac, écuyer, qui épousa en 1624 Jeanne d’Espeyrac, dame d’Espeyrac, dont il eut :

 

aacaaaaababa. Claude de Cosnac, chevalier, seigneur d’Espeyrac, né en 1633, maintenu dans sa noblesse en 1667, qui épousa en 1654 Catherine de Boussac, qui lui donna :

 

aacaaaaababaa. Jean de Cosnac, chevalier, dit le marquis de Cosnac, né en 1665, qui épousa en 1691 Gabrielle Thérèse de la Jugie-Faucon, dame de Bordes. De là :

 

aacaaaaababaaa. Gabriel Honoré de Cosnac, chevalier, baron de la Guelle, dit le marquis de Cosnac, né en 1693, page de la Petite Ecurie du roi en 1708, qui épousa en 1715 Gabrielle de Cosnac, qui lui donna :

 

aacaaaaababaaaa. Daniel Joseph de Cosnac, chevalier, titré marquis de Cosnac, admis aux honnurs de la cour, qui épousa en 1751 Marie de Lostanges-St Aulaire, d’où :

 

aacaaaaababaaaaa. Jean Joseph de Cosnac, né en 1764, archevêque de Sens en 1830.

 

aacaaaaababaaaab. Gabriel Honoré de Cosnac, chevalier, titré marquis de Cosnac, qui épousa en 1783 Agathe Guillaume de Chavaudon.

 

aacaaaaababaaab. Gabriel Joseph de Cosnac, chevalier, qui épousa en 1768 Françoise de Darnal de Negelles, dont il eut :

 

aacaaaaababaaaba. Jean Baptiste de Cosnac, chevalier, né en 1769, admis aux écoles militaires en 1781.

 

aacaaaaababaaabb. Madeleine de Cosnac, née en 1768, demoiselle de St Cyr en 1780.

 

aacaaaaababaab. Gabriel de Cosnac, évêque de Die en 1734.

 

aacaaaaababaac. Gabriel Anne de Cosnac, chevalier, dit le vicomte de Cosnac, qui épousa en 1746 Jeanne Louise de Joffre de Chabrignac. De là :

 

aacaaaaababaaca. Joseph Mathieu de Cosnac, chevalier, né en 1753, admis aux écoles royales en 1764.

 

aacaaaaababaacb. Félix Louis de Cosnac, chevalier, né en 1755.

 

aacaaaaabac. Annet de Cosnac, écuyer, dont la descendance s’est éteinte avec son arrière petite fille Marie Gabrielle de Cosnac, qui épousa en 1715 Gabriel Honoré de Cosnac.

 

ab. Bertrand de Cosnac, évêque de Comminges, cardinal, décédé en 1374.

 

4.2. Cosnac (rectificatif à la notice n° 11276)

 

Branche aînée éteinte.

 

7° degré, lire : Louise de Gimel (et non Ginel).

 

17° degré, après : ne laissa qu'une fille, lire : de Françoise Zoé Vernin d'Aigrepont.

 

Branche cadette :

 

11° degré, lire : Antoinette de Plas (et non du Plat).

 

17° degré, 3° ligne, lire : Marie Anne de Lostanges Sainte Alvère (et non Saint Aulaire).

 

Complément à la même notice :

 

18° degré : branche aînée : Gabriel Honoré épousa (1783) Agathe Guillaume de Chavaudon, et mourut sans postérité.

 

17° degré : Gabriel Joseph, marié (1768) à Françoise Darnal de Neugelles qui lui donna Jean Baptiste, admis aux écoles militaires (1781), allié à Marguerite de Vassal du Marais, d'où postérité.

 

Branche cadette. Avant dernier degré : Gabriel Anne, dit le vicomte de Cosnac, marié (1746) à Jeanne Louise de Geoffre de Chabrignac, d'où descendance.

 

(N.H. 105. Actes d'état civil et de catholicité).

 

4.3. Montardy (Périgord)

 

Armes : « écartelé, au 1 d'or à l'arbre arraché de sinople, au 2 d'azur à 3 fleurdelys d'or rangées en fasce, au 3 d'azur au chevron d'or accompagné de 3 croissants du mesme, au 4 d'or à l'aigle éployée de sable languée et onglée de gueules ».

 

24241. Seigneur du Pré, du Pécuyerat, de Montfort. Un conseiller secrétaire du roi (1716). Branche de la Palurie anoblie (1777) (A. de Froidefond).

 

8. Toponymie

 

8.1. Le toponyme ancien est Monsfortis. Selon Gourgues, une lettre (866) de Nicolas Ier à l'abbé de Sarlat le désigne déjà sous le nom de castrum de Monte Forti. Cette ancienne terre noble (châtellenie) fut réunie (XIVème) à celle d'Aillac. Le fief avait haute justice sur Aillac, Carsac, Caudon, Proissans, Ste Nathalène et St Vincent, et il dépendait de la vicomté de Turenne.

 

8.2. Une commune du nom de Montardit est située en Ariège (09230). Située en Corrèze, Cosnac (19360) est la seule ville de ce nom actuellement en France, ainsi que Turenne (19500). On trouve aussi Vitrac dans le Cantal (15220) et dans le Puy de Dôme (63410), et Vitrac en Viadene (12420) dans l’Aveyron.

 

9. Bibliographie

 

Bosredon Philippe de -, « Sigillographie du Périgord », Imprimerie Dupont et Cie, Périgueux, 1880

Page 147 (n° 234), Noailles : Adrien Maurice, duc de -, comte de Montfort, Aillac et Carlux (sceau de 1726)

 

Bosredon Philippe de -, « Supplément à la Sigillographie du Périgord », Imprimerie Dupont et Cie, Périgueux, 1882

Page 76 (n° 574), La Tour d’Auvergne : Elisabeth de Nassau, veuve de Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, duc de Bouillon et comte de Montfort (sceau de 1642), fille de Guillaume de Nassau, prince d’Orange, et de Charlotte de Bourbon-Montpensier, mariée (16 avril 1595) à Henri de La Tour

 

Delpeyrat Jean Baptiste, « Montfort », in Glaneur, journal de l'arrondissement de Sarlat, n° du 23 juillet 1882 (tirage à part en 1883)

 

Florenty Guy, Bardet Jean Pierre et Motte Claude, « Paroisses et communes de France. 24, Dordogne » (démographie historique), Editions du CNRS, Paris, 1996

 

Gourgues Alexis de - (1801 - 1885), « Dictionnaire topographique du département de la Dordogne : comprenant les noms de lieu anciens et modernes », Imprimerie nationale, Paris, 1873

 

Société historique et archéologique du Périgord, « Bulletin », Dupont, Périgueux

Année 1880, page 186 : « Liste ancienne des gentilhommes taxés en Périgord. Diocèse de Sarlat »

Année 1881, pages 409 et suivantes : « Note sur le troubadour Raymond Jourdan et sur Alix de Montfort »

Année 1884, page 400 :  G. Marmier, « Le papier timbré de Montfort ». Page 401 : Ph. de Bosredon, « Observations sur le papier timbré du comté de Montfort ». Page 412, « Les marques du papier timbré de Montfort » (cf comté de Montfort, vicomte de Turenne)

Année 1900, pages 270 à 281 et 357 à 367 : R. de Boysson, « Les deux expéditions de Simon de Montfort en Sarladais »

 

Torre Michel de la -, « Le Guide des châteaux de france, Dordogne », Le méridional, Hermé, 1985 (première édition : Berger-Levrault, 1981)

 

Torre Michel de la -, « Guide de l'art et de la nature, 24 - Dordogne », Berger-Levrault Editeur, 1979

 

Sites Internet

 

http://pagesperso-orange.fr/mairie-vitrac/ (commune de Vitrac)

http://www.sarlat.fr/ (commune de Sarlat)

http://www.ot-sarlat-perigord.fr (office de tourisme de Sarlat)