Montfort

(24 / 11 / 2008)

 

1. Localisation (Franche-Comté, 25 - Doubs)

 

Montfort (25440) (N 83 et D 15) est une commune située à 8 km au Sud de Quingey (25440), ville elle-même située à 20 km au Sud Sud Ouest de Besançon (25000).

 

* région autour de Montfort extraite de la carte Cénérale de la comté de Bourgogne (aujourd'hui Franche Comté) dressée (1624) par Jean Maurice Tissot (« Burgundiae comitatus, Ioannes Mauritius Tissotus ») et anciennement possédée par Jean Baptiste Bourguignon d'Anville (1697-1782). Montfort (Monfort) est localisée entre Quingey (QVINGEY) et Châtillon (CHASTILLON). On peut noter les toponymes du voisinage : Ronchaux (Ronchaulx), Pointvillers (Pointuillars), Samson (Sanson), Buillon (Billon), Bartherans, Echay (Eschay), Cussey (Cufsey) et Lizine (Lisine). La carte (source : BnF) indique aussi que les principaux lieux sont dotés de châteaux et que Buillon possède une abbaye (sigle A.) ;

 

* région autour de Montfort, d'après la Carte du comté de Bourgogne de Jean Querret (gravée par J. Lattré, Paris, 1748, source : BnF). Le château de Montfort est encore indiqué (Ch) ;

 

* carte postale ancienne.

 

2. Description

 

La forteresse féodale de Montfort était posée sur une butte rocheuse (altitude : 351 m). Ses traces sont aujourd'hui malaisément repérables car un Institut médico-pédagogique, qui recouvre le site, lui enlève l'aspect qu'il a pu avoir autrefois. Le village de Montfort (altitude : 310 m) se trouve sur le versant oriental de la colline.

 

Ancien chef-lieu de seigneurie, le château (origine XIIème, reconstruit XIXème) forme un ensemble bien conservé. On peut y voir, dans son état actuel :

 

(i) une façade, avec porche d'entrée doté d'un arc de plein cintre ;

 

(ii) des murailles auxquelles sont adossés d’épais contreforts ;

 

(iii) un pan de tour polygonale, dans l'actuelle tour d'escalier quadrangulaire située à l'angle d'un bâtiment carré (ancien logis ?).

 

Une carte postale ancienne représente la façade d'un château du même nom.

 

3. Histoire

 

Le château protégeait (avant 1388) une voie allant jusqu'à l'abbaye de Buillon. Dans le cadre d'un important échange de domaines, le duc de Bourgogne avait cédé (1237) le fief de Montfort à Jean de Châlon « l’Antique ». Sous la suzeraineté de la maison de Châlon, la seigneurie de Montfort fut détenue (1237-1339) par plusieurs familles : les Chay, Montbéliard, Antigny, Noyers. Puis vinrent (jusqu'à fin XIVème) les Ste Croix, Vienne, Rougemont, Bauffremont, etc. Apparaît alors (fin XIVème) une famille de Montfort, dont le premier du nom aurait été Thierry de Montfort, et dont le dernier, Guillaume, mourut (1530) sans postérité.

 

Sa soeur apporta cette importante seigneurie à Charles de Taillant.

 

La seigneurie de Montfort comprenait (1584) les villages de Montfort, Ronchaux, Pointvillers, Samson, Bartherans, Echay, Cussey, Lizine, Doulaize et Refranche. Leurs habitants devaient assurer le guet et la garde à Montfort en cas de péril, et leur seigneur avait droit de pleine justice sur la plupart d'entre eux.

 

De la seigneurie de Montfort (devenue baronnie vers 1584 ?) dépendaient 2 vassaux : celui de Châtillon sur Lizon (Châtillon, Courcelles, Rouhe, Goux et partie d'Echay) et celui de Cléron (pour les biens détenus en partie sur Echay et sur Myon). Le seigneur de Montfort n'exploitait pour son compte qu'une faible partie de ses fiefs. Outre les 2 vassaux précédents, plusieurs tenanciers importants reconnaissaient (1584) tenir des terres du suzerain à Montfort, Ronchaux, Courcelles, Lizine, etc.

 

C'est sans doute en raison de l'importance du fief de Montfort que la descendance des Taillant tint à « relever » le nom de Montfort, tel Charles de Montfort qui en fit le dénombrement (1621). Ce fief échut ensuite, par mariage, aux Poligny, puis aux Andelot, puis aux St Martin. Ces derniers le vendirent (1734) à A. J. Dronier, seigneur du Villard, qui le garda peu de temps. Jacques Marmillon, secrétaire du roi à Besançon, le reprit (1746) mais sa descendance ne pût le conserver.

 

Selon une légende, le château passait pour avoir été hanté par les « sorciers du val ». Il est aujourd'hui occupé par un Institut médico-pédagogique.

 

4. Héraldique et Notes

 

La Carte du comté de Bourgogne de Jean Querret ci-dessus montre que les armes de Quingey (« coupé au 1 d'azur parsemé de billettes d'or ? au lion d'argent issant de la pointe, et au 2 d'argent à 3 xxxx d'azur posés 2 sur 1, dont le deuxième contourné à dextre ») et celles d'Ornans (« coupé au 1 d'azur parsemé de billettes d'or ? au lion d'argent issant de la pointe, et au 2 d'argent à 1 tour crénelée d'or ?  ») sont construites selon un même schéma.

 

Morena (GAF) cite (notice n° 24315), en Franche Comté, une famille Montfort (olim : Montfort Taillant) dont les armes sont : « d'argent à 3 losanges de sable remplis d'or » (ou « d'argent à 3 losanges d'or bordés de sable ») (Pièces originales 2020). Il cite aussi une famille Marmillon de Montfort (cf 25 - Clerval).

 

Enfin, le Dictionnaire des Châteaux indique que le château de Ruffey le Château (à l'Ouest de Besançon) appartint aux Montfort (après 1552).

 

8. Toponymie

 

8.1. Toponymes successifs : Montfort (1247), Monfort (1260), Montfort (1345).

 

8.2. On trouve dans le Doubs une commune du nom de Chenecey Buillon (25440). La seule commune française du nom de Beaufremont est située, dans les Vosges (88300). Enfin, Taillant est une commune située en Charentes Maritimes (17350).

 

9. Bibliographie

 

Anonyme, « xxxx », (pages 2215-2219), 1985 ?

 

Casteljau H. de -, « En marge d'un rattachement de coeur à la France » (pages 275-293), in Mémoires de l'Académie de Besançon, 1979

 

Archives départementales, « Guide », II, 254

 

Hammerer A., « Sur les chemins du sel » (pages 107-116 et note 32), Besançon, 1984

 

Torre Michel de la -, « Guide de l'art et de la nature (25 - Doubs) », Editions Nathan, 1985