Société historique de Gascogne, Revue de
Gascogne, tome n° XXXIX, Auch, 1898
Extrait d'une communication de J. de Carsalade
du Pont
« Les
deux sièges de Montfort en 1580 et 1585 » (page 385)
Cette
main-mise du protestantisme sur la ville de Montfort s'explique par l'assiette
même de la ville qui en faisait une des principales places fortes du pays. En
1626, Jean de Chastenet, seigneur de Puységur, vice-sénéchal d'Armagnac, chargé
par le duc d'Epernon de dresser un état des places de
« La ville de Monfort porte le nom de son
asiette (sic) l'ayant aussy forte que place de Guyenne, comme estant sur ung
lieu eslevé sans estre commandé ; elle est entourée de rochès hors de prinse,
ses murailhes bonnes à la hauteur de quatre toizes et demye (
Maîtres d'une
telle place forte, les protestants, qui occupaient encore Mauvezin, tenaient
tout le pays et se rendaient redoutables aux catholiques. On comprend que le
maréchal de Biron, gouverneur de Guyenne, ait formé le dessein de s'emparer de
Montfort et de paralyser, par la possession de cette ville, les efforts des
factieux de Mauvezin. C'est ce qu'il fit le 30 septembre 1580. Il partit
d'Auvillars avec ses compagnies et se présenta à l'improviste sous les murs de
Montfort. Je dis « à l'improviste », car il paraît résulter de la
lecture attentive des minutes des notaires de Montfort que la ville fut
surprise.