Eyzin-Pinet
(26 / 11 / 2008)
1. Localisation (Rhône Alpes, 38 -
Isère)
Un
château de Montfort est situé à Eyzin-Pinet (A 7, puis D 538 à Vienne, puis D
41 à La Rosière) (altitude: 312 m), à la sortie du village, dans un virage sur
la rive orientale de la D 38 (qui rejoint la même D 538), vers Cour et Buis.
Une ancienne carte des environs : « Tabula
Delphinatus et vicinarum regionum distributa in principatus comitatus, baronias
&c, Autore Guillelmo de l'Isle » (1710),
suggèrerait que le château actuel n'existait pas (ou plus) au début du XVIIIème.
2. Description
2.1.
Le château de Montfort est une construction assez massive, d'un
seul tenant (XIVème-XVème). Le bâtiment est
rectangulaire, flanqué de 3 grosses tours rondes et d'une tour carrée, plus
petite. Cette construction (21 m x 31 m, sans les tours) a été refaite à la
suite de démolitions dûes aux guerres. La toîture ancienne a été remplacée
(1895) par un toît moderne, ce qui explique que le bâtiment ne soit pas inscrit
aux Monuments Historiques. Il possède des dépendances.
L'intérieur
comporte des salles voûtées, un escalier à vis et des cheminées remarquables.
*
vues de la façade
et d'une dépendance
(photographies des années 1980-1990).
*
cartes postales anciennes : A, B.
Le
bâtiment est construit sur de la « molasse », terre argileuse
instable qui rend inconstructibles les environs immédiats du château, en grande
partie reboisés. Il possède une vue sur la vallée de la Gère à travers une
longue « passe » qui rejoint le plateau de Pinet.
*
vue latérale du mur de clôture
(photographie des années 1980).
2.2.
Les archives anciennes ont été en grande partie brûlées à la Révolution. Seules
subsistent celles ayant été confiées à l'Administration royale par les nobles
désirant accéder aux carrosses du roi. Il n'existe guère d'archives récentes.
2.3.
Un quartier de Eyzin-Pinet, situé en contrebas, porte aussi le nom de Montfort.
3. Histoire
Cette
maison forte, restaurée, est citée depuis le XIVème. La demeure et
ses terres appartinrent aux Clavel jusqu'en 1595. Un testament (1563) d'Antoine
Clavel de Montfort, gouverneur d'Abbeville, époux Yppolite Cossé (de la famille
du maréchal de Cossé-Brissac), sans postérité, fut exécuté seulement beaucoup
plus tard (1595).
Le
propriétaire actuel, Alexis Monjauze, est l’époux de la dernière comtesse de
Sallemard de Ressy. Les Sallemard était connus dès les croisades. Originaires
de Néronde (42 - Loire), ils avaient occupé successivement les maisons fortes
de Lafaye et de Ressis, entre Forez et Beaujolais, avant de prendre Montfort en
Dauphiné (Laboureur).
4. Héraldique
Les
armes figurent, sur le mur de la terrasse du château, avec celles des
Sallemard.
7. Héraldique et généalogie
7.1. Clavel (Dauphiné et Lyonnais)
(Morena)
10349.
Armes: « d'azur au chevron d'or accompagné de 3 mouchetures d'hermine
de sable ».
7.2. Sallmard de Ressis (alias Sallemard ou Salmard)
(Forez, Dauphiné) (Morena)
Armes : « coupé d'argent et de sable à la bande engrelée
de l'un en l'autre ».
31190.
Cette maison d'ancienne chevalerie, citée en Forez dès 1274, et qui donna 2
chevaliers croisés, prouve sa filiation (Woëlmont) depuis Bernard de Sallmard
(traces en 1333). Elle s'établit (XVIème) en Beaujolais puis en Dauphiné,
où elle posséda les seigneuries de Ressis et de Montfort. La branche de la
Roche et de Montfort fit ses preuves pour les écoles militaires devant Chérin
(1779) (cf aussi Armorial du Dauphiné).
7.3.
Sallmard (St Allais)
Famille
noble, originaire de Beaujolais, qui, vers le douzième siècle, vint s'établir
dans la province du Dauphiné. Elle a donné des comtes à l'église de St Jean de
Lyon, depuis près de trois siècles ; des chevaliers à l'ordre de Malte, et de
vaillants capitaines aux rois de France. Son ancienneté remonte aux temps les
plus reculés, et les alliances qu'elle a contractées sont des plus illustres.
Le premier titre qui prouve l'ancienneté de la maison de Sallmard est une
transaction (1265) passée entre Reymond, comte de Forez, et Bernard de Sallmard
; le second est une donation (1299) faite par Jean, comte de Forez, de la terre
de Corcelles, en présence, et de l'autorité de Bernard de Sallmard. La
filiation suivie de cette famille remonte à :
I.
Bernard de Sallmard, chevalier (vivant en 1333). Il fonda la chapelle de la
Vierge de l'église de Néronde. Il eut pour fils :
II.
Humbert de Sallmard, damoiseau. Ses enfants furent :
1° Guichard, qui eut pour fils
Humbert et Jean de Sallmard, comme il est prouvé par son testament (28
septembre 1449), 2° Guillaume, qui suit.
III.
Guillaume de Sallmard, chevalier, seigneur de Ressiz et de la Fay, rendit
hommage (1402 et 1405) à Louis, duc de Bourbon, seigneur de Beaujeu. Il testa (1412),
laissant d'Antoine (?) de Varenne, sa femme :
1° Jean de Sallmard, mort sans postérité, 2° Albert,
sui suit.
IV.
Albert de Sallmard, chevalier, seigneur de Ressiz, rendit hommage (16 mai 1441)
à Charles duc de Bourbonnais et d'Auvergne, seigneur de Beaujeu. Il épousa
Marguerite de Bion, et testa (24 février 1458), laissant de son mariage :
1° Bertrand, 2° Louise, 3°
Arthaude, 4° Marie.
V.
Bertrand de Sallmard, chevalier de l'ordre du roi, seigneur de Ressiz et de la
Fay, bailli de la baronnie de Rivery, par provisions (6 août 1483). Il avait
épousé (26 mai 1469) Jeanne de Carenci, fille de Jean de Bourbon II, seigneur
de Carenci en Artois, de Buquoi, de l'Ecluse et de Duisant, chambellan de
Charles VI, et nièce de monseigneur Jacques de Bourbon, comte de la Marche et
grand chambrier de France. Il testa (5 septembre 1483), laissant :
1° Claude, 2° Regnaud.
VI.
Claude Ier de Sallmard, écuyer, seigneur de Ressiz et de la Fay,
épousa (12 décembre 1498) Charlotte de Sarron, de laquelle il laissa :
1° Claude, 2° Jacqueline de
Sallmard, mariée à Louis de Tellis, écuyer, seigneur de l'Espinasse.
VII.
Claude II de Sallmard, écuyer, seigneur de Ressiz et de la Fay, épousa (14 mars
1535) Marguerite de Tenay. Les services qu'il avait rendus l'exemptèrent du ban
et arrière-ban de la noblesse de Beaujolais, au rôle de laquelle il devait être
compris. Il testa (24 janvier 156 ?), laissant de son mariage :
1° Geoffroy, 2° Jacques, reçu
chevalier de Malte (27 décembre 1565), Claude, chanoine et comte de l'église de
Lyon, qui institua son héritier Geoffroy de Sallmard II, son neveu, comme il
est dit dans son testament (1er mars 1618).
VIII.
Geoffroy Ier de Sallmard, écuyer, seigneur de Ressiz, Montfort, la Faye et
autres lieux, épousa (1er août 1568) Magdeleine de Foudras, fille de Jean de
Foudras, seigneur de Courtenay. Il testa (6 décembre 1587) et laissa :
1° Geoffroy, 2° Catherine, mariée
à Pierre Lautreur, seigneur de la Garde, trésorier et receveur des tailles en
Dauphiné.
IX.
Geoffroy II de Sallmard, écuyer, seigneur de Ressiz et de la Fay, obtint (24
mars 1635) sentence des commissaires députés par le roi pour le règlement des
tailles en la généralité de Lyon, qui ordonne que lui et ses hoirs, nés et à naître,
jouiront de tous les privilèges et exemptions attribuées à la noblesse. Il
épousa Eléonor de Guillens, dont est issu :
X.
Jean de Sallmard, écuyer, seigneur de Montfort, guidon de la compagnie d'ordonnance
de Mr d'Alincourt, marié 1° (20 avril 1624) avec Claude de Virieux, 2° à
Justine Madeleine de Grammont (contrat du 25 mars 1636). Il eut pour fils :
XI.
Louis de Sallmard, écuyer, seigneur de Montfort, capitaine au régiment lyonnais,
par commission (7 janvier 1659). Il épousa (16 mars 1675) Isabeau de Vaugelet,
dont il eut :
XII.
Philippe Guillaume de Sallmard, seigneur de Ressiz, Montfort, la Roche Pingolet,
etc. Il épousa (28 octobre 1717) Françoise de Guillet, de laquelle il laissa :
XIII.
Raymond Ier de Sallmard, chevalier, seigneur de Ressiz, Montfort, la
Roche Pingolet, etc, marié (4 août 1742) à Marie Jeanne Françoise de Ponchon. Il
eut pour fils :
XIV.
Raymond II de Sallmard, chevalier, vicomte de Ressiz, seigneur de Montfort et
autres lieux (né en octobre 1754). Il épousa (9 février 1781) Marie Anne de
Chabrières, fille de messire de Chabrières de la Roche, comte de Charmes. D'où
descendance (7 enfants : 4 garçons et 3 filles).
On
trouve encore (Annuaire de l'état militaire de France pour l'année 1832)
J.F.L.A. de Sallmard, officier dans un régiment de cavalerie (Dragons),
officier de la LO (25 octobre 1820).
Armes : « coupé d'argent et de sable à la bande engrelée
de l'un en l'autre ».
Supports
: deux sauvages de sable. Cimier : une tête de sable à lambrequins de sable et
d'argent, les licornes de même. Devise : « labor in armis est nostris
testis honoris » (le métier des armes est notre marque d'honneur).
9. Bibliographie
Annuaire
de l'état militaire de France pour l'année 1832, publié sur les documens du
Ministère de la guerre, avec autorisation du roi (annuaire officiel des
officiers de l'armée active), Paris, F.G. Levrault, juin 1832
Armorial
du Dauphiné
Bonnin
Bernard, « Paroisses et communes de France. 38, Isère » (démographie
historique), Editions du CNRS, Paris, 1983
Clamaron
André, « Correspondance du 10 septembre 1996 »
Feller
F. X. de - (abbé -), « Dictionnaire historique, ou Histoire abrégée des
hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leur talent, leurs vertus, leurs
erreurs ou leurs crimes » (tome 7), L. Lefort, Lille, 1882
Laboureur
Claude le - (dom -) (circa 1601 - après 1682), « Les masures de l'île
Barbe lès Lyon » (2 volumes), 1681
Laboureur
était un bénédictin, prévôt de l'abbaye de l'île Barbe dont il écrivit
l'histoire. Il dût renoncer à cette fonction pour avoir écrit des propos
négatifs à l'encontre du chapitre de Lyon. Cette île de la Saône est située au
Nord de Lyon, au voisinage de la place Henri Barbusse et de la rue St Rambert.
Les « masures » dont il est question sont les ruines de l'abbaye
(monastère royal). L'empereur Charles y avait établi Benoit d'Agnani pour abbé,
en y envoyant ses livres avec lui.
Vues
anciennes de l'île Barbe : A, B, C (source
BnF).
St
Allais, Nicolas Viton de -, Nobiliaire universel de France, ou Recueil général
des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume (tome 11), Chez
l'auteur, Paris, 1817
Cite
un Claude de Sallmard (1575 et 1598)
Torre
Michel de la -, « Guide de l'art et de la nature (38 - Isère) », Editions
Nathan, 1985