Arbois

(27 / 11 / 2008)

 

1. Localisation (Franche Comté)

 

Arbois (N 83) (altitude 293 m) est une commune qui comporte 2 endroits, appartenant à la société Henri Maire, lesquels portent le nom de Montfort.

 

1.1. Le « château Montfort » est un hôtel situé, rue de Monfort, au Nord Ouest du centre ville (ancien bourg), sur une faible éminence, entre le vallon de la Cuisance et celui du ruisseau Javel.

 

1.2. Le  « domaine de Montfort », situé à l'Ouest d'Arbois, un cépage vinicole.

 

* carte d'Arbois et des alentours (avec implantation des cépages Henri Maire).

 

2. Description

 

2.1. Le « château (de) Montfort », situé rue Monfort, ressemble plutôt à un manoir. Sobre, enclos de murs assez hauts, il est rectangulaire et flanqué, en milieu de façade (sur son flanc Sud Ouest), d'une élégante tour polygonale, encore récemment couverte de végétation. Il possède un seul étage et un haut toit. Ses dépendances sont dans l'enclos.

 

Ce bâtiment n'a vraisemblement pas eu de une fonction militaire. Il s’agirait d’une construction du XVIème, anciennement située à un carrefour entre plusieurs chemins, dont celui de Besançon.

 

* Plan schématique du logis et dessin de sa façade.

 

Une collection de verres à boire (XVIIème-XIXème) orne les salons. Un pressoir médiéval est situé devant le cellier. Les caves du sous-sol constituent, sur 2 niveaux, la partie la plus ancienne du bâtiment et renferment une importante reserve de « vin jaune ». Par derrière, s'étend une vigne.

 

* le château et sa tourelle, vue depuis la rue Monfort.

 

2.2. Le domaine de Montfort est une zone située à l'Ouest d'Arbois, et où s'élevait, aux temps médiévaux, un village appelé « Glenum ». D'anciens aménagements en sous-sol prouvent déjà l'existence d'un vignoble important en l'an 1000.

 

Ce domaine, de tradition viticole ancienne, est attesté par un arpentement de 1744. Il résulte d'un remembrement important : 316 parcelles en 1810, environ 500 ensuite, seulement 25 actuellement. Après une épidémie de phylloxera (1885), l'introdution de cépages américains permit une renaissance de l'activité viticole dans la région.

 

* domaine de Montfort : carte postale ancienne (recto, verso).

 

2.3. La ville d'Arbois possède des vestiges d'enceinte médiévale, la tour dite « Gloriette » (XIIIème) (IMH), la tour Vellefaux (IMH) et le château Pécaud (actuellement école). Subsistent aussi les restes d’un château reconstruit au XVIème et des quartiers anciens.

 

* panorama d'Arbois (carte postale ancienne).

 

3. Histoire

 

3.1. On sait peu de choses sur le nom de Montfort et son histoire ancienne. Il s'agirait d'un fief dont le nom évoquait une position fortifiée. Un acte du cartulaire des comtes de Bourgogne fait mention d'une vente faite par Guillaume d'Arbois à son cousin, Othenin, d'une maison sise « en Montfort ». Mais il existe plusieurs toponymes identiques en Bourgogne et Franche Comté.

 

L'appellation « château Montfort » donnée au bâtiment actuel semble tardive (début XIXème). Ce nom a pu être destiné à rappeler la vente mentionnée ci-dessus, ou encore être attribué à la façon des « châteaux » du vignoble bordelais.

 

Acquise par un industriel italien avant guerre, la demeure fut abandonnée (1943) puis transformée en maison de repos pour l'armée (1943-1950). Elle fut alors achetée (1950) par Henri Maire et fut le siège social de la société des Vins Henri Maire jusqu'en 1954. C'est actuellement une résidence privée.

 

Les vins d'Arbois étaient déjà très appréciés de François Ier et d'Henri IV (Torre).

 

Une légende, postérieure à la Révolution et réapparue avant la seconde guerre mondiale, courait sur l'existence d'un « trésor » enfoui dans le parc du château.

 

3.2. La première mention de la ville d'Arbois et du prieuré St Just date du XIème. La ville était close au XIIIème et dotée d'une charte de franchises. Elle fut assiégée et reprise (1595) par le maréchal de Biron et son armée, forte de 5000 hommes. Biron fit pendre son défenseur, le capitaine Morel. Plus tard, elle fut plusieurs fois prise par les Français (1638, 1668 et 1674).

 

Des remparts (1260-1270) formant l'enceinte de la ville subsistent :

 

* des courtines bordant la rivière ;

 

* la tour Gloriette, construction carrée en pierre rouge (XIIIème) située près du pont des Capucins ;

 

* la tour Chaffin, en aval du pont.

 

3.3. Arbois comporte aussi des restes d'un château fondé (1205-1212) par les comtes de Bourgogne. Ce dernier était situé sur le mont de la Châtelaine ; il fût ruiné (1479) par les troupes de Louis XI.

 

8. Héraldique, généalogie

 

Armes d'Arbois (fin XVème), extraites d'une carte du comté de Bourgogne (feuille Nord Est) de Jean Querret (Paris, gravée par J. Lattré, 1748) (source : BnF) : « d'azur à un pélican d'argent avec sa piété dans une aire d'or », ou encore « d'azur au pélican d'argent, becquetant sa poitrine sur ses petits, aussi d'argent, posés sur un nid d'or ». Devise : « ainsi Dieu aide, Arbois ».

 

Anonyme français (XVIIème) : « Armes de Besançon et ses dépendances » (Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, Fonds des dessins et miniatures, Réserve des petits albums, INV  33677.96, recto) : feuillets de gauche et de droite.

 

 

9. Bibliographie

 

Bontemps Jehan, « Discours sommaires et véritable de la ville d'Arbois et de la prinse et sac d'icelle hostilement en 1595. Extrait des registres de la ville d'Arbois » (pages 241-254), in Revue Les deux Bourgognes, Etudes provinciales (tome I), Dijon, Bureau de la Revue, 1836

 

Chauvin Benoît (Pr -), « Le domaine de Montfort, premier remembrement du vignoble jurassien », Imprimerie Henri Maire, Arbois, 1980

 

Dictionnaire des Châteaux de France, « Franche Comté, Pays de l'Ain », Berger-Levrault, Paris, 1980

 

Dunod F.I., « Histoire du second royaume de Bourgogne, du comté de Bourgogne sous les rois carlovingiens, des III° et IV° royaumes de Bourgogne, et des comtes de Bourgogne, Montbéliard et Neufchatel, avec une description du comté de Bourgogne et plusieurs généalogies » (tome 2), Dijon, Chez de Fay, 1737

 

Hozier Charles René d’-, « Armorial général de France 1696 - 1709. Recueil officiel dressé en vertu de l’édit de 1696. Septième volume : Bourgogne - Comté, Généralité de Besançon », Paris, 1903

 

Mairet E. Bousson de -, « Le capitaine Morel, dit le Prince, ou le Siège d'Arbois en 1595, accompagné de notes historiques, suivi de la relation du second siège d'Arbois, en 1674 », Arbois, Jules Javel, 1836

 

Petitot Alexandre, « Mémoires du cardinal de Richelieu, année 1638 », in Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, tome XXX, Paris, Foucault, 1823

 

Piépape Léonce de -, « Histoire de la réunion de la Franche Comté à la France », Besançon, Paris, 1881

 

Rousset Alphonse, « Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche Comté et des hameaux qui en dépendent, classés par département, Département du Jura » (tome 5), Lons le Saunier, A. Robert, 1857

 

Société Henri Maire, Service de documentation, notices sur « Le château de Montfort », « Les vins Henri Maire »

 

Torre Michel de la -, « Guide de l'art et de la nature (39 - Jura) », Editions Nathan, 1985

 

Sites Internet

 

http://www.henri-maire.fr/ (site de la société Henri Maire)