Le Vernet - La Varenne
(25 / 03 / 2011)
1. Localisation (Auvergne, 63 - Puy
de Dôme)
La commune de Vernet - la
Varenne (altitude :
Panneau d'information situé sur la place de la
ville, aussi appelée Le Vernet - La Varenne.
2. Description
La ville est dominée par un
élégant château (XVème, remanié au XIXème), situé sur une
plateforme, et actuellement propriété communale (centre d'expositions de
peintures).
Le corps du logis (ancien
donjon ?) est au centre de la cour : il est flanqué, en 3 de ses angles, de
tours cylindriques coiffées en poivrière et, en façade, d'une quatrième tour
polygonale (tourelle d'escalier).
* panorama de Vernet la Varenne et du château ;
* situation d'ensemble (schématique) du château ;
* vues du château : vue
depuis l'entrée, arrière du logis (A, C), angle (B), et façade (D, E) ;
* enceinte quadrangulaire,
dotée de 2 tours d'angle (A, B) qui
encadrent la courtine Ouest ;
* dépendance
située à gauche de l'entrée.
3. Histoire
Montfort était une
seigneurie de 4 co-seigneurs qui dura jusqu'à la Révolution.
3.1. La légende
Marguerite
de France (ou de Valois) (1553-1615), surnommée la reine
Margot dans un roman d’Alexandre Dumas, fut emprisonnée une vingtaine
d’années à Usson (après 1585) pour avoir choisi le parti de la Ligue. Elle
aurait alors eu des aventures galantes, dont l'une d'elles l'aurait amenée au
château surplombant le Vernet : par la suite, c’est la topographie du lieu
qui l’aurait conduite à l’appeler « mon
fort ». Dans ce cas, le toponyme (le Vernet) ne correspondrait pas à une
situation fortifiée, et encore moins à un site médiéval.
* « Château d’Usson »,
dessin anonyme, collection Hippolyte Destailleur
(1822-1893) (source : BnF, Gallica) ;
* « Voyage au Puy. Usson entre
Issoire et Sauxillanges », dessin anonyme, collection
Hippolyte Destailleur (1822-1893) (source : BnF, Gallica) ;
* « Veüe de la Ville et Chasteau
d'Usson en Auvergne, 1460 », dessin de Louis Boudan
(16xx-17xx), collection Roger de Gaignières (1642-1715) (source :
BnF, Gallica).
Selon une autre version, la
reine, quoique prisonnière, venait au Vernet - La Varenne à dos de chameau, et
elle fit bâtir les châteaux de Montfort, du Chéry et de la Reynerie pour y
loger ses favoris. Dans ce cas, ces édifices dateraient de la Renaissance et
leur nom pourrait provenir de ces favoris.
3.2. Périodes féodale et
moderne
L'occupation de la colline du
Vernet est cependant bien antérieure au XVIème. Une famille
du Vernet occupait ces lieux depuis 1150. D'origine chevaleresque, elle
compta 8 admissions au chapitre de l'abbaye de Brioude comme chanoines comtes.
Ses dernières traces datent de 1370.
L'ère des seigneurs du
Vernet se termine avec Charlotte de Beauverger. Par la suite (début XIXème ?), le château fut vendu par Henri Gilbert de
la Rochelambert à 2 familles vernetoises : les Faugières (anciens fermiers
du château) et les Lapire (famille d'aubergistes-voituriers), lesquels ont conservé
cette propriété jusqu'au début du XXème.
Après avoir appartenu à
plusieurs propriétaires, le château devint finalement bien communal.
3.3. Ressources minérales
Vernet
a longtemps été la « capitale » de l’améthyste.
4. Héraldique et généalogie
4.1. Le Grand armorial de France contient les références suivantes.
4.1.1. Beauverger (cf Mongon de Beauverger)
Beauverger (3763 - Auvergne) : « écartelé
en sautoir, d'hermines et de sable, à la bordure de l'un en l'autre ».
Beauverger (3764 - Auvergne) : « écartelé en sautoir, aux 1 et 4 burelé
d'argent et d'azur à 10 pièces, aux 2 et 3 d'hermines ».
4.1.2. du Fraisse
du Fraisse (16114 - Auvergne) : « d'argent au chevron de gueules accompagné de
3 fraises du mesme » (Armorial général, Auvergne)
du Fraisse (16115 - Auvergne). Anobli par charges en 1696. Preuves pour le
service en 1783 et 1785 : « d'argent
au frêne de sinople au chef d'argent chargé de 3 étoiles d'or »
(Chérin 86. Brémond 8)
Alias
: « d'argent au frêne arraché de
sinople surmonté d'un trangle d'azur chargé de 3 étoiles d'or »
(Armorial général, Auvergne)
4.1.3. de la Rochelambert
de la Rochelambert (29511 - Auvergne) :
« d'argent au chevron d'azur et au
chef de gueules ».
Cette ancienne maison de
chevalerie établit sa filiation depuis 1164, mais Chérin ne commence celle-ci
qu'avec Hugues de la Roche, dit Lambert, chevalier (traces en 1284), allié en
1274 à Isabeau de Mazenc. Leur fils, Hugonnet de la Rochelambert, chevalier,
épousa Josserande de Rocos qui lui donna Hugues (traces en 1361), allié à
Catherine de Sens, dont le fils Hugues épousa en 1395 Sobeirane de Fontanet,
dite Bonne. De là vint Gabriel, dit Jean, allié en 1434 à Alix de Fay de la
Tour-Maubourg, dont le fils, Armand, épousa en 1482 Louise de la Chassaigne.
Leur fils, Charles, chevalier, seigneur de la Rochelambert, épousa Marguerite
de Gaste (sans postérité), puis en 1533 Catherine de Pronsac qui lui donna
François, écuyer, seigneur de Marcillat, allié en secondes noces en 1574 à
Hélène de Lestrange et père de Louis, gentilhomme de la reine Marguerite de
Valois [la « reine
Margot »], qui épousa en 1600 Françoise de Choisinet. Leur fils aîné,
Charles, épousa en secondes noces en 1634 Anne du Cros (Croc) dont il eut 2
fils, Charles et Guillaume avec lesquels il fut maintenu noble en 1666 sur
preuves de 1482, auteurs des 2 principales branches.
Charles, seigneur de la
Rochelambert, du Monteil, etc, épousa en 1674 Gilberte de Salers, d'où Gilbert
François, qui épousa en 1712 Marthe Françoise de Colomb de la Tour, dont il eut
entre autres 2 fils. Le second, Gabriel Armand Benoît, titré marquis de la
Rochelambert, s. a., fut admis aux honneurs de la cour en 1765. L'aîné, Laurent
François Scipion, titré comte de la Rochelambert, lieutenant des maréchaux de
France en 1774, chevalier de St Louis, comparut à Riom en 1789, épousa en 1748
Michelle Anne Drouart de Fleurance qui lui donna : 1) Paul Laurent qui fit ses
preuves pour la Petite Ecurie en 1769, admis aux honneurs de la cour, mort sans
postérité de Mlle de Lostange ; 2) Gabriel, page de la Petite Ecurie en 1770,
admis aux honneurs de la cour en 1786, comparut en Anjou en 1789, marié en 1788
à Charlotte de Dreux-Brézé qui lui donna Henri, titré marquis de la
Rochelambert, marié en 1822 à Apollonie de Bruges et père d'Aymé qui ne laissa
que des filles d'Hélène Pouyer-Quertier.
Guillaume, deuxième fils de
Charles et d'Anne du Cros, épousa en 1684 Claudine de Chavagnac dont il eut
Claude, seigneur du Fieu, chanoine-comte de Brioude, marié à Catherine de
Bonlieu puis en 1721 à Charlotte de Beauverger de Montgon qui lui donna : Henri Gilbert [mort en 1808],
comparaissant à Riom en 1789, dit le marquis de la Rochelambert-Montfort, allié
en 1749 à Louise d'Auteroche. De là vint : Joseph, titré comte de la
Rochelambert-la Valette, admis aux honneurs de la cour en 1785, marié en 1778 à
Joséphine de Bonvoust de Pruslay, d'où 2 fils : le cadet, Alphonse Michel
épousa Anne Laurençon et fut père de Jacques Joseph, officier de la Légion
d'Honneur, mort en 1890, laissant un fils. L'aîné, Auguste, titré marquis de la
Rochelambert-Montfort, épousa en 1811 Henriette de la Rochelambert, sa cousine,
et en eut Gabriel, marié en 1841 à Berthe de Thélusson de Sorcy, qui lui donna
Henri, titré marquis de la Rochelambert-Montfort, lequel épousa en 1872 Marthe
de Bouthillier-Chavigny et continua (Chérin, 175. D.B. 574. P.O. 2519. Ribier,
1 et 2. La Roque et Barthélémy. Bouillet 5. Woëlmont 6 et N.S.).
4.1.4. Varennes
Varennes (34107 - Auvergne, Bourbonnais) : « d'azur à 3 grenades d'argent »
Ancienne maison éteinte,
connue dès le XIVème, dont un membre fut bailli
des Montagnes d'Auvergne en 1359, qui posséda les seigneuries de Champfollet et
de Chaloux, et fut titrée marquis de Marigny et de Gournay, donna un
conseiller-secrétaire du roi en 1720, un maréchal de camp en 1734 et s'éteignit
au XVIIIème (Bouillet 7. Révérend 1906.
Woëlmont 4).
4.1.5. Vernet
Vernet (34505 - Auvergne) :
« d’azur au chevron d’or accompagné de 3 larmes d’argent, au chef d’or
chargé de 3 tourteaux de gueules » (Armorial général d’Auvergne).
Du Vernet (34509 - Bourbonnais et
Forez), ancienne maison, éteinte, qui portait : « d’or à la croix de
gueules » (Bouillet 7).
4.2. La généalogie ci-après
concerne la 2ème maison de Montfort (à partir du XVIème).
a. Pierre Du Fraisse (xxxx - xxxx), seigneur de
Montfort, habitait le château (1565) avec son épouse Antoinette de la Reynerie,
d'une famille habitant un autre château du Vernet. D’où :
aa. Gabriel du Fraisse (xxxx
- xxxx), qui épousa (1591) Michelle du Croc, à laquelle il légua le château à
sa mort. Michelle se remaria avec Christophe de Chauvigny de Blot, mais
continua à administrer elle-même ses biens de Montfort. De cette union naquit
une fille :
aaa. Anne de Chauvigny de
Blot (xxxx - xxxx), qui épousa en premières noces (1631) Jacques Cordeboeuf de
Beauverger-Montgon. Elle se remaria à 2 reprises, mais n'eut pas d'autres
enfants. Elle mourut le 1er mai 1692 et fut enterrée sous le choeur
de l'église du Vernet. De son premier mari, elle eut un fils :
aaaa. Pierre de Cordeboeuf
de Beauverger-Montgon (xxxx - xxxx), qui hérita de ce fief et se maria (1663)
avec Marie de la Rochefoucault. D’où :
aaaaa. Charles Ignace (xxxx
- xxxx), leur fils et héritier, qualifié de « comte de Montfort »,
qui épousa Marie Marianne de Bonnevie, dont il n'eut qu'une fille :
aaaaaa. Charlotte de
Beauverger (xxxx - xxxx), qui épousa (25 août 1721) Claude Emmanuel de la
Rochelambert. Ce dernier acquit un autre château dans lequel le couple
s'installa.
8. Toponymie, antroponymie
Le nom de la commune
actuelle est écrit tantôt « Le Vernet - La Varenne », tantôt
« Vernet - La Varenne ». L'orthographe « officielle »
(ministère de l'Intérieur et INSEE) est cependant « Vernet la Varenne »
(code communal : 63448).
Le nom du Vernet est le nom
antérieur de la commune. Dauzat renvoie toutes les variantes de Vernet (Vergne,
Vernay, Vernière, Verneuil, etc) aux noms « Verne, Vernes ou
Duverne », qui signifient (mot gaulois) « aulne » et représenterait un arbre caractéristique du domaine
ou un nom attribué à un hameau. Il indique que la forme « Vernet »
est courante.
Comme on rencontre souvent
Duverne, Duvernay ou Duvernois, il est logique d'interpréter (selon moi)
l'article "du" par "de le", donc « le verne ».
Par suite « Le Vernet » paraît représenter l'orthographe la plus correcte
de ce nom (cf familles du Grand armorial de France : l'une s'appelle
« du Vernet », l'autre seulement « Vernet).
9. Bibliographie
Bonnefoy Georges,
« Histoire de l'administration civile dans la province d’Auvergne et le
département du Puy de Dôme, suivie d’une revue biographique illustrée des
membres de l’état politique moderne (députés et sénateurs) » (4 tomes),
Librairie historique des provinces, Emile Lechevalier, Paris, 1895, 1900, 1902,
1897
Le tome 1 (page 309) contient la représentation d’un portrait de Henri
Gilbert de la Rochelambert-Montfort, membre de l'assemblée provinciale
d'Auvergne en 1787, d'après une peinture originale conservée au château
d'Esternay (Marne) et obligeamment communiquée par M. le marquis dela
Rochelambert-Montfort, descendant de ce député
Dauzat Albert,
« Dictionnaire étymologique des noms de famille et des prénoms de
France », Larousse, 1980 (révision Marie Thérèse Morlet, 1987)
Syndicat d'Initiative du
Vernet la Varenne, « Courte notice historique » (sans date, obtenue en
août 1996)
Torre Michel de la -,
« Villes et villages de France (63 - Puy de Dôme) », Les Editions
Deslogis-Lacoste, 1992
Sites Internet
http://www.vernetlavarenne.fr/index.htm (site communal)