Traicté des maisons nobles du pays de Liège

 

par Ernest de Rye

 

publié par Stanislas Bormans et Eugène Poswick

 

Liège, Imprimerie de L. Grandmont-Donders

 

1870

 

Extraits (pages 37 à 39)

 

Wéry de Clerrnont, seigneur d’Esneux, l’an 1276, prit le lambeal [lambel] à trois pendants, chargés de six besans d’or (de gueules à l'aigle éployée d’argent au lambel brochant d’azur chargé de 6 besans d'or) ; Wéry de Clermont, seigneur de Harzée, l’an 1280, et un autre Wéry, ibidem, l’an 1350, portoient le lambeal à trois pendants d’azur, sans plus, sur l’aigle.

 

Les principales maisons de Condroz sont Clermont et Beaufort. De la première, j’ay dict qu’elle vient des comtes de Duras, mesme que, après le décès du comte Gilbert, sans génération, l’un des hoirs plus prochains de sa maison eut la comté de Clermont en partage ; et note le seigneur de Hemricourt, qu’un comte de Clermont fut si libéral envers le cloistre del Vaux-sainct-Lambert, que ses héritiers furent réduits en rang de chevaliers communs, et s’esvanouit le titre de Clermont, comté. Et lors des querelles des maisons de Waroux et d’Awans, Jacquemin, seigneur de Clermont et d’Esneux, espousa la fille unique héritière de Libert, surnommé Breton, seigneur de Geneffe et viscomte de Waremme, chef de la maison d’Awans ; par quoy les enfants s’ayant embrassé aux dites factions, perdirent la seigneurie de Clermont, que confisqua l’évesque Adolphe, vendirent Geneffe et Waremme et leurs confins, et se sont ainsy esvanouis. Quant à Esseneux, sur Ourte, ils l’avoient aussi tenu en titre de comté ; mais le temps abolit le titre ; la seigneurie estant du depuis venue en la maison d’Argenteal, y est demeurée jusques à nostre temps ; et ont ceux de ceste maison repris le titre de comte. Vray est qu’il y a eu encore une maison nommée d’Esseneux ; mais elle n’estoit pas issue de Clermont, ains d’une autre maison seigneurie de Condros, nommée Souvengnée, qui avoit trois rutures pour blazon. D’où sont descendus la maison et seigneurie de Chaynée, qui portoient de geuls à trois rutures d’argent. Ceuxci estant aboutis en deux femelles, l’une fut mariée au seigneur de Hollogne-aux-Pierres, comme se voit aux Guilhemins, lez Liége ; vray est que les armoiries y sont d’argent à trois rutures de geuls. Une autre fille fut mariée à un puisné de Hamal, et en issirent plusieurs fils, nommés les Gaillards de Chaynée, et entre autres Wéry Gaillard, chevalier, qui eut son fils, nommé Wérard, surnommé de Brialmont, marié à une fille de Jehan de Marilhe, de Walon-Brabant ; et en ont porté les hoirs les armes de Hamal d’argent à la fasce fuselée de geul [« d’argent à la fasce fuselée de gueules »] ; et ceux de Chaynée et de Montfort, sur Ourte, les ont brisées de rustres d’or, aucuns de cinq, les autres de trois ; ceux des branches d’Atrin, de Neele, de Fraiture, les ont brisées d’un lyonceau d’argent ; autres d’un lambeal à cinq d’azur ; autres de trois lys d’or, etc ; et tous ont esté Hamal et portent le nom de Brialmont.

 

Retournant ores à Souvengnée, en sont encore issus les nobles d’Esneux, comme dit est, portant de sable à trois rustres d’or ; et d’iceux sont engendrés ceux del Heiz, en Condroz, portant le mesme ; d’où fut monseigneur Macaire del Heiz, qui fut compagnon d’armes à un comte de Looz au passage d’Outre-mer, lequel pour sa fidélité lui donna ses armes, que le dit Macaire chargea sur les siennes à dextre. ...