3. Le sentiment religieux chez l’homme : apparition et évolution

(11 / 11 / 2012)

 

Son évolution est passée d’abord par une phase de « crainte » des éléments naturels (terre, eau, air ou vent, feu), puis par une phase de respect vis-à-vis de diverses divinités pendant l’Antiquité (polythéismes), elle-même suivie de plusieurs monothéismes (chrétiens, musulman, bouddistes, etc), dont certains ont connu des « bifurcations » (hérésies, Inquisition, guerres de religions, guerre sainte, etc).

 

3.1. Soumission aux « éléments »

 

L’apparition d’un sentiment de « domination » de l’homme par son environnement (éléments naturels) semble être apparu en premier. L’évolution a donc conduit l’homme à se situer vis-à-vis des éléments naturels : terre, eau, air ou vent, feu.

 

3.2. Soumission à des « panthéons divins »

 

Puis, ce sentiment s’est transformé, au cours des millénaires, en une croyance polythéiste (Egypte ancienne, Grèce, Rome), tout en conservant le fond « naturaliste » précédent. On peut d’ailleurs mettre en bonne concordance, dans un tableau comparatif, (a) les éléments vénérés au début de la période dominée et (b) les divinités qui ont succédé à ces premières croyances (polythéismes).

 

3.2.1. Egypte ancienne

 

Akhet : lumière

Amon : le caché, fertilité

Andjety, Osiris : renaissance

Aton, Bénou, etc : disque solaire

Geb : plantes

Hathor : amour

Hekes : pêche

Hepoui : chasse

Nepri : le grain

Nout : étoiles

Renenoutet : moissons

Sehet : prairie

Seth : chaos, guerre, désert, tempête

Thot : la lune

 

3.2.2. Grèce et Rome

 

Dieux

Apollon - Phoebus : lumière, soleil, arts

Arès - Mars : guerre

Dionysos - Bacchus : végétation (vigne)

Hadès - Pluton : ténèbres (enfers), mort

Héphaïstos - Vulcain : feu, volcans et forgerons

Hermès - Mercure : messagers, voyageurs et voleurs

Poséidon - Neptune : mers (eau), tempêtes

Zeus - Jupiter : ciel, foudre

Déesses

Aphrodite - Vénus : mariage et fécondité

Artémis - Diane : nature et lune

Athéna - Minerve : guerre, rivale d’Arès, ennemie de Poséidon

Déméter - Cérès ou Cybèle : culture de la terre et fécondité naturelle

Héra - Junon : femmes, mariage et végétation

Hestia - Vesta : foyer domestique

Perséphone - Proserpine : enfers, morts et renaissance

 

3.3. Les monothéismes

 

3.3.1. Monismes religieux

 

Chrétiens, musulmans, bouddistes, etc, ont substitué un seul Dieu à la multiplicité des dieux antérieurs. D’une certaine façon, Zeus - Jupiter, le roi des dieux, est devenu, dans ces nouvelles religions, le seul nouveau dieu.

 

3.3.2. Les « sens moraux »

 

Si des moralités se sont développées au cours des millénaires récents, elles le doivent largement à l’action des religions (monothéistes). Ces ordres moraux (eg les 10 commandements, etc) ont été complétés par un ensemble de cérémoniaux (baptêmes, mariages, sépultures) et de règles de conduite régies par un droit (eg le droit canon, dans le cas de l’église catholique).

 

3.3.3. Le formidable « conditionnement »

 

La plupart des gens aujourd’hui sont très peu (voire pas du tout) conscients de l’immense conditionnement dans lequel les populations, longtemps couvertes par des religions dans le passé, se sont trouvées (cf 0.2.1.).

 

3.4. L’athéisme

 

La suite logique devrait être l’athéisme, favorisée notamment par la montée du « matérialisme » dans les sociétés contemporaines.

 

L’athéisme ne signifie évidemment pas absence de moralité, ni négation du GME. Etre athée, ce n’est pas nécessairement ne croire en rien.

 

Si diverses formes de moralité se sont développées au cours des derniers millénaires, elles le doivent largement à l’action des religions (monothéistes). Ces ordres moraux « révélés » (eg les Dix commandements, etc) ont été complétés par un ensemble de cérémoniaux (baptêmes, mariages, sépultures) et de règles de conduite régies par un droit (eg le droit canon, dans le cas de l’église catholique).

 

Au passage, on doit nier que des quelconques « révélations » aient pu se produire, qui n’aient aucun rapport avec l’imagination humaine ou avec des troubles de la perception (cf infra). Ces propriétés de l’activité cérébrale (sans ou avec toxiques) ont entraîné, entre autres, la mise en forme d’idées (les « principes » des religions « révélées »). Ces idées, à leur tour, ont conduit à l’élaboration de principes ou de dogmes religieux « standards ».

 

3.5. Science et religion

 

3.5.1. Tout l’univers « tangible » semble « orchestré » par des « règles » qui paraissent à la fois universelles et invariables, aussi compliquées soient-elles pour l’homme (mais aussi pour les scientifiques).

 

3.5.2. Par suite, ce Grand mystère semble bien avoir un comportement totalement « neutre » par rapport à l’homme. Dans ce cas, les prières ne servent à rien, pas davantage que le fait de s’adonner à un mysticisme religieux. Il suffirait, après enquête auprès d’un certain nombre d’individus, de remplir un tableau statistique (tableau de contingence) croisant le fait de prier ou non, et le fait d’être « exaucé » ou non, soit :

 

prière préalable              favorables  défavorables

résultats d’événements

oui                           nof          nod

non                           nnf          nnd

 

Un tel tableau permet de tester l’hypothèse simple H0 : pof / pod = pnf / pnd , c’est-à-dire que le rapport des probabilités théoriques (sous-jacentes) de résultat favorable et de résultat défavorable est identique, qu’une prière ait été faite ou non.

 

Bien entendu, des équivoques peuvent résulter de diverses imprécisions incluses dans ce qui précède : quels types d’événements prendre en compte ? comment qualifier de favorable ou de défavorable l’occurence d’un événement donné.

 

Dans un premier temps, on peut cependant se limiter à des événéments simples et à interprétations unanimes : réussite d’une mise en couple ou du lancement d’une entreprise (mesurées eg par leur durabilité).

 

3.6. L’athéisme, une évolution inéluctable ?

 

Les développements présentés ici tendent à montrer que la suite logique de cette histoire religieuse devrait être l’athéisme, dans la mesure où aucune hypothèse, sérieuse ou fondée, n’a apporté d’alternatives.