Monteforte
Irpino
(24 / 04 / 2006)
1.
Localisation (Italie)
A l'Est de Naples, entre Nola et Avellino, Monteforte
Irpino (altitude : 520 m) possède un château médiéval en ruines.
L’adjonction de Irpino s’explique par sa région et permet de le distinguer des
autres villages de ce nom. Non loin, se trouve un village appelé Anastasia.
A Naples même, on trouve dans les quartiers Nord
Est, une « via San Giovanni de Matha ». Or, dans la généalogie des
seigneurs de Montfort l’Amaury, une Pétronille (ou Perronnelle) de Montfort
(xxxx - xxxx) épousa, après la mort de Guy le Jeune, Aymeric de Rancon, puis,
après le décès de ce dernier dans le midi, Boson de Matha (de Matas, selon
Bémont), seigneur de Chabanais et de Confolens (1227). Elle se retira en
l’abbaye de l’Escaladieu (Hautes Pyrénées).
2. Description
Situé sur un promontoire à l’écart de la ville (perspective
d'accès, vue lointaine
et vue proche, les ruines du château sont
encore largement visibles et en cours de restauration (année 2000). Précédé
d’une église et d’une élégante batisse, le château médiéval proprement dit est
situé sur la longueur du promontoire, un peu à la façon de celui de Montfort
l’Amaury, mais les dimensions de l’enceinte actuelle sont beaucoup plus vastes
(environ 50 m de long sur 15 m de large).
Plan de situation et élévation schématique (dessin perspectif en 3D).
Seules les extrémités semblent avoir le moins
souffert du temps (photographies, août 2000).
En effet, vers l’Ouest, subsiste un pan de mur assez
haut (10 à 12 m) portant une grande ouverture dans sa partie élevée (vue extérieure et vestiges), et ce pan
protège un ensemble de salles (donjon ?) à l’intérieur du château. Autre perspective et détail de l'ouverture.
Vers l’Est, deux pans de mur, aujourd’hui séparés (vues
de l'extérieur et de l'intérieur), mais qui ont dû être jointifs
dans le passé. L’un, situé au Nord Est, comporte une ouverture entourée de
briques : détail de la
fenêtre. A proximité de l’autre, et au pied de la courtine Sud, subsistent de petites cavités
surmontées d’arcs cintrés romans. Les vestiges de cette même courtine portent
encore une tour de flanquement en partie arasée. Divers autres éléments de
construction n’ont pu être analysés sur place.
3. Histoire
Guy de Montfort, cinquième fils de Simon V de
Montfort, comte de Leicester, s’était sauvé du château de Douvres. Il passa en
France, puis en Italie, à la cour du frère de Saint Louis, Charles Ier,
roi de Naples et de Sicile, qui lui donna le comté de Nola. Il fut alors
gouverneur de Toscane.
Mais, avec son frère Simon, il assassina (1271) dans
l'église de Viterbe (Viterbo, en Italie), son cousin germain Henri d’Allemagne
(il existe en France, dans le Tarn, une commune du nom de Viterbe, 81220,
située au Sud Est de Lavaur, une des cités célèbres de la croisade albigeoise).
Ce dernier avait été l’un des premiers à abandonner Simon V de Montfort
(Bémont) : il avait pour père le roi de Germanie, Richard de Cornouailles, et
pour oncle Henri III, frère de Richard.
Le pape Grégoire X condamna Guy à la prison
perpétuelle. Il en fut délivré (1282) par le pape Martin VI, qui lui donna le
commandement d'une armée pour remettre la Romagne sous l'obéissance du Saint
Siège. Il mourut (1288, 1292 selon Bémont) et ne laissa que deux filles : (a)
Anastasie, comtesse de Nola, qui épousa (1293) Raymond des Ursins, Grand
justicier du royaume de Naples, et (b) Thomasse, qui épousa Pierre Vico, préfet
de Rome (cf Aubert de la Chesnaye Desbois, Jougla de Morena).
Monteforte Irpino semble ainsi en rapport avec Guy.
Près de cette terre, se trouvent aussi Nola et Anastasia, dont le nom est
encore celui d’Anastasie, comtesse de Nola.
9.
Bibliographie
Ambrière Francis (sous la direction de -),
« Italie » (in série Les guides bleus), Hachette, 1962
Bémont Charles, ’’Simon de Montfort, comte de
Leicester, sa vie (120 ? - 1265), son rôle politique en France et en
Angleterre’’, Paris, 1884. Réédité par Slatkine - Megariotis Reprints, Genève,
Durand Frères, Chartres, 1976
Aubert de la Chesnaye Desbois François Alexandre,
« Dictionnaire de la noblesse contenant les généalogies, l’histoire
et la chronologie des familles nobles de France » (19 volumes), Paris,
1863-1876, Réédité par les Editions Berger-Levrault, Paris, 1980 (?)
Jougla de Morena Henri, ‘‘Grand armorial de France’‘,
6 tomes et 1 annexe, Edité par la Société du Grand Armorial de France, Presses
de l’Imprimerie de l’Est, Chaumont, tome I (octobre 1934), tome II (avril
1938), tome III (mars 1936), tome IV (juillet 1939), tome V (avril 1948), tome
VI (11 novembre 1949), Supplément (25 juin 1952) (tirage en 1070 exemplaires)
Michelin, Guide rouge (périodicité annuelle)