Monforte (2/2)

(24 / 06 / 2015)

 

1. Localisation (Portugal)

 

Cet autre village portugais du nom de Monforte, est situé non loin de la route de Chaves à Bragance (nationale 103), longue de quelques 90 km, selon un parcours accidenté.

 

Cette route contourne la « Veiga » et longe le « castello de Monforte » (XIIIème), près du site antique de Troia et du bourg de San Estevao, siège de la cour d’Alphonse III au XIIIème.

 

La commune, de même dénomination, appartient au district de Vila Real, dans la région de Tras os Montes.

 

2. Description

 

2.1. Le château sur la colline (vues d’ensemble actuelles) : A, B (source : http://www.chaves.pt).

 

2.2. L’iconographie (cf § 7.) indiquait une structure d’ensemble selon un plan ovoïde.

 

2.3. Les deux bâtis médiévaux notables sont aujourd’hui situés dans les hauteurs, à proximité de la ville :

 

* au Nord, le château : cette fortification est un bastion posé en surplomb, et comportant diverses pièces communiquant entre elles ;

 

* à l’Ouest, une chapelle ou église, dotée d’un chevet rectangulaire.

 

Les murailles du château sont appareillées de granit, matériau abondant dans la région, ce qui a permis au bâti de résister à diverses agressions (sièges, intempéries, temps).

 

Deux portes permettent d’accéder à la cour d’armes :

 

* la porte de la Ville, à l’Ouest, en arc brisé, plus large, qui communique avec la ville médiévale ;

 

* la porte de la Trahison, au Sud, dotée d’un arc de retour parfait, mais avec une embrasure plus étroite.

 

Le haut des murailles est couvert par un chemin, qui accède, à travers une porte, à l’intérieur de la Tour de l’Hommage. Celle-ci est de plan quadrangulaire, et couronnée par une rangée de corbeaux tripartite (trois rangées) ; son intérieur est divisé selon trois pavements, éclairés par des fentes ouvertes dans les murs. On accède au niveau du pavement intermédiaire par une porte élevée, en arc de retour parfait. Sur le pavement inférieur s’ouvre la citerne, au plafond voûté.

 

2.4. Le pourtour de la ville ancienne était primitivement ouvert de trois portes : il ne reste que celle appelée Porte du Galion.

 

3. Histoire

 

3.1. Monforte de Rio Livre a intégré le territoire portugais lorsque celui-ci s’est constitué en nationalité. La référence la plus ancienne du château médiéval remonte à un document (XIIème) qui mentionne une tenure (tenens) noble du château. Le procès de Rio Livre fut institué en 1267. En 1273 a village reçut une charte d’Alfonse III (1248-1279), à l’époque des actions de réforme : la réalisation de ce programme est, en majeure partie, parvenue jusqu’à nos jours. Ce souverain leva la ville en « tête » du territoire, lors de l’organisation de la frontière septentrionale d’origine, comme c’est eg le cas du château de Montalegre. Il institua aussi une foire de dix jours.

 

Les travaux d’édification eurent lieu pendant le règne de son fils et sucesseur, Dinis (1279-1325), et furent terminés en 1312, caractérisés par une solide tour de l’hommage et des murs renforcés par trois tours. A cette période, on observe la présence d’un maire dans la localité ainsi qu’une une forte croissance de l’espace urbain, avec une extension de l’enceinte de la ville.

 

La ville reçut une charte passée par Afonso IV (1325-1357).

 

Lors de la crise de 1383-1385, la ville et son château prirent partie pour Béatrice (Beatriz), et accepta Jean (João) Ier (1385-1433) dans le contexte de la campagne entreprise par ce souverain au Nord du Portugal. Dans le but d’augmenter sa population et sa défense, à la demande de l’un des maires, Alvaro Gonçalves de Ataide, ce monarque institua dans la ville une chasse à l’encontre de cinquante fugitifs (exceptés les traîtres ou perfides) (1420). On pense que de cette période date la construction de la barbacane et des douves qui entouraient le château au début du XVIème, conformément à ce qui est figuré par Duarte de Armas, qui a décrit la ville avec « X ou XII voisins et toutes les autres maisons sont des masures ». Pour répondre à cet état de choses, la ville reçut une Nouvelle Charte de Manuel Ier (1495-1521).

 

3.2. Dans le contexte de la Guerre de la Restauration de l’indépendance portugaise, le conseil de guerre de Jean (João) IV (1640-1656) décida la modernisation des défenses de Monforte pour les adapter aux tirs d’artillerie. De la sorte furent érigés un demi-bastion ainsi que d’autres structures, à l’Est de la tour de l’hommage médiévale.

 

Les domaines de Monforte de Rio Livre étaient tenus par la Maison de l’Infant, instituée pour l’infant François (Francisco), fils de Pierre (Pedro) II (1667-1706) et frère de Jean (João) V (1706-1750).

 

Un plan du XVIIIème indique des fortifications en état de ruines, alors qu’habitaient en ville quelques 381 habitants. Au début du XIXème, dans le cadre de la coordination nationale des travaux d’enrichissement des fortifications, le site fut équipé de quatre pièces.

 

Avec l’extinction du Conseil (6 novembre 1853), le château fut abandonné, ainsi que le village.

 

3.3. Ce château est classé monument national (décret du 5 janvier 1950), époque d’intervention des pouvoirs publics en matière de travaux de consolidation et de restauration. Cependant, dans la décade 1990, une nouvelle campagne d’enrichissement fut lancée, avec une légère investigation archéologique.

 

7. Iconographie

 

7.1. Cartes géographiques du Portugal (cf Atlas universel, Google Maps, etc) ;

 

7.2. Cartographie : plan du château de Monforte de Rioliv (Tras os Montes), à l’époque de l’invasion du Portugal (mai 1762) (échelle approximative : 1 / 500) (source : Real Academia de la Historia, 2010) ;

 

7.3. Gravures anciennes (Duarte de Armas) : A, B (source : http://sigillum-militum-christi2.blogspot.fr/2010/11/monforte-de-rio-livre-em-duarte-de.html).

 

8. Toponymie

 

Monforte est aussi appelé Monforte do Rio Livre, ou Monforte de Rioliv(re) (livre = libre, affranchi).

 

9. Bibliographie

 

Armas Duarte de -, « Livro das Fortalezas », circa 1509 

 

Balbi Adrien, « Variétés politico-statistiques sur la monarchie portugaise », Rey et Gravier, Paris, 1822

Page 96 : « Sanche Ier peupla Montemor Novo, Elvas, Benavente. Sanche II peupla Estremoz, Béja, Odemira, Villaviçosa, Evora-Monte, Monforte et Portalegre »

 

Landmann George, « A universal gazetteer (or Geographical dictionary) », Divers éditeurs, Londres, 1840

Article sur la région de « Tras os Montes ».

TRAS OS MONTES, a province of Portugal, bounded N. and E. by Spain, S. by the province of Beira, and W. by Entre Douro e Minho, divided into 4 comarcas, containing 2 cities, 59 towns and 2 honras : the general face of the country is mountainous ; the rivers numerous but few navigable; the soil is poor, the climate cold, the inhabitants robust. The folIowing places on the Spanish frontier are either fortified or are defended by forts or castles : Montalegre, Erveredo, Chaves, Monforte do riolivre, Bragança, Outeiro, Miranda, Folgoso, Penas de Royas, Mogadouro, Freixo da Espadacinta.

 

Le Monde et Sélection du Reader’s Digest, « Atlas Universel », Edition 1982

 

Nagel, « Encyclopédie de voyage, Portugal, Madère, Les Açores », Les Editions Nagel, Ed. 1969

 

Liens Internet

 

http://riolivre.blogs.sapo.pt/ (photographies)

 

https://pt-pt.facebook.com/castelodemonforte (communauté des amis de Monforte)

 

http://sigillum-militum-christi2.blogspot.fr (gravures de Duarte de Armas)