Nice
(25 / 05 / 2015)
1. Localisation (Provence, Alpes, Côte d'Azur,
06 - Alpes Maritimes)
A Nice (06000), dans la
partie Centre-Est de la ville, sur la face Est de la « colline du
château », en contrebas de celle-ci, les plans de la ville de Nice (A, B) indiquent
une montée Montfort
(photographie des années 1980), de direction Sud Nord, située entre le port et
le château, et parallèle à la rue de Foresta.
La colline du château, qui
domine le Sud Est de Nice, est orientée Sud-Nord, ainsi que le port. Sa
plateforme sommitale supporte des vestiges d’un ancien château, ainsi que ceux
d’une cathédrale. Le parc du château est aujourd’hui un jardin public. On peut
aussi y voir une cascade.
2. Description
La colline et ses environs (carte postale
ancienne).
* gravure ancienne
(légende : « A PARIS, chez le Sr de Fer, dans l'Isle du Palais
à
Une galerie, donnant sur le
marché aux fleurs de Nice, exposait diverses gravures anciennes de la ville et
de son château :
* perspective de la colline en
1691 ;
* le château de « Nizza » ;
* gravure (circa
1800) ;
* aquarelle de Jean Luc Sauvaigo
(réalisée d’après une estampe ancienne) ;
2.0. Plan général de la zone de l'ancien château
Cette zone est limitée par le Vieux Nice à l'Ouest, le Vieux
Port à l'Est, le quartier Ségurane
au Nord et
2.1. Donjon & abords (plateforme sommitale)
Ce donjon fut construit à l'époque des comtes de
Provence, puis rattaché (1388) aux comtes de Savoie. Il était en partie ruiné
au XVIIème, et fut définitivement rasé en 1706.
* vestiges du château, base du donjon,
etc
Emplacement du donjon (lou dounjoun) (altitude :
* plateforme
(aujourd'hui arasée) ayant supporté le donjon médiéval ;
* vues Nord Sud de la plateforme : panorame d’ensemble,
détail de l'appareil en pierre
(comportant un enfoncement consécutif à un bombardement), angle Nord Est
et face Est) ;
* vues Sud Nord de la plateforme (A, B) ;
* vue Est Ouest
de la plateforme ;
* mur Sud (A, B, C, D, E) et son angle
Ouest (A, B).
2.2. Ruines Centre Ouest
Elément de construction semblant correspondre à la
période du Moyen Age (3 arcs dont l'un est brisé).
2.3. Ancien quartier
Cette zone (A, B, C, D, E, F) comportait
des maisons d'habitation, des magasins et des ateliers entourant une petite
place carrée sous laquelle se trouvait l'une des citernes. Pendant le siège de
1691, les bombardements eurent raison de ces édifices.
2.4. Ruines Centre Est
Ce bloc de maçonnerie renversé
(vue redressée)
est une arche en pierre (détail)
appartenant à des entrepôts et magasins situés entre l'ancienne cathédrale et
la tour St Paul ; pan de mur
voisin.
2.5. Tour Sud Ouest
Tour de
2.6. Escalier Nord
Escalier actuel et muret latéral.
2.7. Montée Montfort (Centre Est)
Ruelle ainsi baptisée en mémoire de l'ancien gouverneur de
la place forte (panneau avec
dénomination provençale : camin San
Tourpès).
2.8. Falaise Est et Vieux Port
La face Est de la colline du château est un abrupt qui
donne sur le Vieux Port de
Nice.
2.9. Vieux Nice
Vues Est - Ouest depuis la plateforme castrale : partie Sud, partie centrale
et détail.
2.10. Place Catherine Ségurane
A cet endroit, un bas relief
représente Catherine Ségurane encourageant les habitants de Nice face à
l'assaut Franco-Turc de 1543. L’inscription, portée au bas de cette oeuvre
relief, est la suivante (cf 74 - Rumilly) :
A Catarina Segurana
eroïna
nissarda
Lou coumitat
dei tradissioun nissardi
A elevat
agheu mounumen per souscrissioun publica
Moussu Peire
Gautier essen mera de Nissa
Siege de
Nissa 15 aoust 1542. Inaugurassioun dou monumen 25 nouvembre 1923
2.11. Autres édifices à proximité
Au Sud Ouest de la colline,
se trouve la tour Bellanda, abritant l’actuel Musée de
Le flanc Est de la colline
expose un monument aux morts de taille remarquable.
3. Histoire
3.1. La « colline du château » semble avoir
été le premier établissement de Nice : cet ancien site était occupé par les
Celto-Ligures. Les Grecs Phocéens, qui établirent (IIIème AC) un
comptoir commercial à proximité, sur l'emplacement du Vieux Nice actuel, lui
donnèrent le nom de Nikaia.
3.2. Après l'époque romaine, le Moyen Age vit se
construire une ville haute sur la colline, avec diverses maisons d'habitation
ainsi que l'ancienne cathédrale Ste Marie (XIème-XIIème,
reconstruite au XVème). Les comtes de Provence édifièrent un château
(lou Castèu), qui revint plus tard
aux comtes, puis ducs, de Savoie.
Les Niçois, lassés de
troubles politiques incessants, se placèrent (XIVème) sous la
suzeraineté de la maison de Savoie. Ils y restèrent jusqu’en 1860 (traité de
Turin portant notamment rattachement de Nice à
3.3. Au XVIème,
une citadelle puissante culminait la ville, le « Vieux Nice », qui
était aussi dotée de remparts imposants. André de Montfort, membre de la maison de Montfort,
en Haute Savoie, y joua un rôle important à cette époque ; ceci explique
l’origine du nom de la montée. Originaire de Rumilly, il était gouverneur du
château et de la ville de Nice pour le duc de Savoie et résista victorieusement
(1543) au siège des 200 bateaux français et turcs placés sous les ordres du
corsaire Barbe Rousse (cf 74 - Rumilly).
* Siège de Nice en 1543
(œuvre située au musée d’Istambul) (source : Roux).
3.4. Plus tard, pendant la guerre de succession d'Espagne,
l'ensemble de la forteresse, qui était occupée par les Français, fut démantelé
(1706) sur ordre de Louis XIV. La colline perdit depuis son rôle stratégique.
4. Héraldique
Les armes de Nice comportent
un(e) aigle.
9. Bibliographie
Cf 74 - Archamps
et 74 - Rumilly.
Dabray Joseph, « Montfort et Ségurane au siège de Nice, ou « Le
Triomphe des femmes », (poème héroï-comique en dix chants, oeuvre
posthume publiée par son fils Séraphin Dabray), Visconti et Delbecchi, Nice,
1876
Durante Louis, « Histoire de Nice depuis sa fondation
jusqu’à l’année 1792, etc » (tome 2), Imprimerie de Joseph Favale, Turin, 1873
Chapitre 3
(pages 276-317, La trève de Nice est rompue). « La défense de la place fut
confiée au brave chevalier André Odinet
de Monfort, gentilhomme savoyard qui jouissait de la plus haute réputation
militaire ... Sur le soir, un nouveau parlementaire français porta une seconde
sommation au gouverneur de rendre la forteresse, avec menace en cas de
résistance de n’accorder aucun quartier. Ce chef intrépide fit cette belle
réponse : « Je me nomme Monfort ; mes armes sont des pals ;
ma devise ‘’il faut tenir’’ ; avec l’aide de Dieu et le courage des
habitans, je défendrai ces remparts tant qu’il me restera un souffle de
vie » ... Les assiégés eurent particulièrement à regretter le colonel Jean
François Lascaris, seigneur de Castellar ... Monsieur de Montfort ayant laissé
les habitans en liberté de prendre une détermination conforme à leurs intérêts,
les consuls assemblèrent un grand conseil dans la sacristie de l’église de St
François. On convint que les Françaos occuperaient exclusivement la
ville ; que l’honneur, la vie, la liberté des habitants serait respectés,
etc.
Foras Amédée (comte de -),
« Armorial et nobiliaire de Savoie », 5 volumes (ouvrage continué par
le comte de Mareschal de Luciane, puis par le baron Bouvier d’Yvoire),
Grenoble, 1862 à 1939
Guérin Léon, « Histoire maritime de France » (tome 2,
Nice), Dufour et Mulat Editeurs, Paris, 1851
Millin Aubin Louis, « Voyage en Savoie, Piémont, à
Nice et à Gènes » (tome 2), Imprimerie de J.B. Sajou, Chez c ; Wasserman
Libraire, Paris, 1816
Roux Paul Tristan, « Histoire de Nice et son
comté », Les Petits Gilleta, Gilleta et Nice Matin, juillet 2001
Toselli Jean Baptiste, « Biographie niçoise ancienne
et moderne » (tome 1, A-G), Imprimerie de
Ustrac F. et Riou d' -, « Nice-Exposition », guide
illustré, A. Lahure, 1884
Plan de Nice
Ville de Nice, Direction du patrimoine historique,
Service archéologique, « Découvertes inédites sur le chantier de fouilles
de la colline du château », Historique et bilan de fouilles, 30 juillet 2010
Site Internet
http://www.nice.fr/mairie_nice_2199.html (ville de Nice)