Arches
(23 / 09 / 2020)
1. Localisation (Auvergne,
15-Cantal)
A Arches (174 habitants,
altitude
2. Description
Au Nord de Miremont, sur le
bord du plateau dominant Arches, un château de Montfort surplombe
2.1. Très bien conservé, le
château lui-même possède une structure très compacte. Il comporte 3 tours ainsi
qu'une chapelle située à proximité.
* le château : carte postale ancienne
et dessin
(d'après Ribier).
2.2. Le corps de logis
proprement dit est constitué d'un seul bloc, et doté d’un chemin de ronde. La
façade (XVIIIème) est encadrée par 2 tours carrées, restaurées à la
même époque. La face arrière comporte une troisième tour carrée, plus massive
(XIVème). Les tours sont dotées de machicoulis. Cet édifice possède
ainsi des origines militaires (Bedeau). Il a été édifié sur un plan analogue à
celui des châteaux voisins, mais avec des tours carrées (contrairement aux
modes de construction locaux).
2.3. Une chapelle (mentionnée en 1357) est
située à proximité, à sa gauche.
3. Histoire
Le « repaire »
de Montfort aurait anciennement été une commanderie de Templiers du XIVème
(citée dès 1293) (Salch). Il aurait été construit pour faire face aux anglais,
le roi d'Angleterre étant duc d'Aquitaine et Guyenne, duchés voisins du comté d’Auvergne.
Les premiers seigneurs
(connus) furent les Autressal. Pierre d'Autressal, damoiseau de Mauriac, prit
même le nom de Montfort lors de l'hommage qu'il rendit à son suzerain.
Il vendit (1329) la majeure
partie de ce bien à un seigneur voisin, Bertrand de Sartiges, qui en prit à son
tour le nom. Montfort relevait parallèlement de la seigneurie d'Ortrigiers et,
à ce titre, Pierre d'Autressal rendit hommage (1346) au commandeur de Carla.
Montfort était alors un fief dépendant, en partie, de la seigneurie de Miremont
(63380, Puy de Dôme) et, en partie, d'une commanderie de l'ordre de Malte.
Guillaume des Vaysses
apparaît ensuite en possession du château. Sa femme, Galéane de
Bort-Pierrefitte, testa à Montfort (1349). Son mari, Guillaume, habitait encore
les lieux en 1361. Cette famille des Vaysses, alias de Battut, posséda ensuite
le château d'Arches (dont il subsiste le donjon du XIIème), acquis
(1475) auprès du doyen de Mauriac.
L'histoire généalogique des
maisons d'Autressal et de Battut des Vaysses est assez confuse. Une chronologie
fiable commence avec le mariage (2 décembre 1527) de Gabrielle de Battut, dame
de Montfort, avec Gabriel de Murat-Rochemaure. Les Murat-Rochemaure sont
éteints, mais le nom de Rochemaure (petit castel de la paroisse de Lanobre) a
été relevé (XIXème) par Anne Louis Hercule Félix, duc romain de
Le dernier Murat-Rochemaure,
Antoine, major au régiment d'Orléans (dragons), mourut sans postérité, léguant
cette terre à son petit-neveu, Guillaume d'Humières, seigneur de Loubejac. Ce
dernier habitait surtout à Aurillac et, de son mariage avec Marie Louise de
Leygonie, laissa 2 fils. Le cadet, Joseph (Aurillac, 8 septembre 1753 -
Avignon, 21 septembre 1834), fut archevêque d'Avignon. L'aîné, Pierre François
Joseph (Aurillac, 20 janvier 1752 - xxxx), épousa (1777) la fille de Charles
Joseph de St Martial, baron de Conros, et continua la lignée des seigneurs de
Montfort. Son petit-fils, François Victor Joseph Léon, comte d'Humières, fut
exproprié du château et du domaine de Montfort : ceux-ci furent adjugés à la
barre des criées du tribunal civil de Mauriac le 19 octobre 1894 à Pierre
Lafon, dont la famille en était encore propriétaire en 1936 (Bedeau, Ribier).
4. Héraldique
Armes des Battut des Vaysses :
« fascé d'argent et d'azur de six pièces ».
8. Toponymie
8.1. Montfort
fut cité (Amé) comme ferme avec manoir, moulin et chapelle domestique : preceptor
de Montfort (1293, spicil. Brivat.), reparium de Monteforti (1346,
archives généalogiques des Sartiges). Montfort a renfermé une commanderie de
l'ordre du Temple.
8.2. Un moulin
aujourd'hui détruit, situé sur la commune voisine de Chalvignac, était jadis
appelé moulin de Montfort.
Il existait aussi un domaine
de Montfort, disparu, établi sur la commune de Le Vigean.
8.3. Il existe aux alentours
des lieux portant des noms phonétiquement proches de Montfort :
* Mont Fol (écart,
autrefois ville), sur la commune de Maurines : Montfa (1338, spicil.
Brivat.), Monffa ou Monfou (1494, terrier de Mallet), Monfo
(XVIème), Montfo (1640), Monfé (1645, archives
départementales s. C.), Montfol (XVIIIème, Cassini) ou encore
Montfal (1856, dictionnaire statistique du Cantal) ;
* Mont Fol (écart et
château), sur la commune de
* Mont Font (domaine
ruiné sur la commune de Faverolles) : villaige de Monfon (1494, terrier
de Mallet) ;
* Mont Fouilloux
(ville avec manoir et source minérale).
8.4. Arches
appartenait au canton de Mauriac, et avait château et forêt : Arcas ou Areas
(Xème, testament de
Théodechilde), Archas (1290, vente au doyen de Mauriac), Archiarinium
(1516, archives municipales de Mauriac), Arches (1743, archives
départementales s. C., l. 41) et Archers (XVIIIème, carte de
Cassini). Avant
8.5. Une commune de
Pierrefitte se trouve en Corrèze (19450) et une autre en Creuse (23130). Une
commune de Pierrefitte sur Loire est située dans l’Allier (03470).
Enfin, une ville du nom de
Ribiers (05300) appartient aux Hautes Alpes.
9. Bibliographie
Amé
Emile (1821-19xx), « Dictionnaire topographique du département
du Cantal, comprenant les noms de lieu anciens et modernes »,
Imprimerie nationale, Paris, 1897
Anonyme, « Généalogie de la maison de
Sartiges », Imprimerie de Ferdinand Thibaud, libraire,
Clermont-Ferrand, 1865
Contient les
armes des Sartiges
Audigier Pierre
(chanoine -) (1659-1744), « Histoire d'Auvergne. Tome I. Projet de l’histoire
d’Auvergne », Louis Bellet Imprimeur-éditeur, Clermont-Ferrand, 1894
Page 113 : « Nous avons parlé de la mort d’Aubert Aycelin,
nous ferons connaître son successeur, Arnauld Roger de Comminges, fils de
Bernard V, comte de Comminge, et de Laure de Montfort, frère de Jean, cardinal de
Comminges. Il fut élu par le châpitre en 1328 et prit possession de son évêché
le 18 décembre de l’année 1329 »
Page 320 : « Philippe, comte d’Auvergne et de Boulogne,
duc de Bourgogne. Il mourut sans avoir de postérité en 1361. Par son décès les
comtés d’Auvergne et de Boulogne revinrent, après la mort de la reine Jeanne, à
Jean, Ier du nom, comte d’Auvergne et de Boulogne, de Montfort, seigneur de Montgascon,
frère du second lit de Guillaume XII et de la reine Jeanne. etc »
Page 397 : « Maison de Chaslus-Lambron. ... Géraud II
eut de Jeanne Bouillet-Colanges Lyonnet, seigneur de Chaslus, de Boudes et de
Sansac, qui fut marié deux fois : la première avec Jeanne de Reillac, dont
il laissa Bertrand, seigneur de Chaslus, qui continua la postérité ;la
deuxième avec Antoine de Cébazat, de laquelle il laissa Pierre de Chaslus, dit
Challudet, duquel les seigneurs de Challudet, seigneurs de la maison Montfort
en Nivernais [sic], et les autres branches de Challudet prétendent
descendre »Page 468 : « Maison de Murat-Montfort. Gabriel de Murat,
seigneur de Montfort, épousa en 1527, Gabrielle de Batut, dont il eut deux
enfants qui firent deux branches. L’une de Murat-Montfort, l’autre de Murat-de
Serre. Barthélémy ou Bertrand fit la première, et Joachim de Murat fit la
seconde. Barthélémy de Murat, seigneur de Montfort, paroisse de Taleyrat,
élection de Mauriac, fut marié, en 1575, avec Catherine de Lévis, dont il eut
Claude de Murat, seigneur de Montfort, qui fut allié, en 1599, avec Catherine
de Lavondès, de laquelle il laissa François de Murat, qui épousa, en 1646,
Catherine de Pélarmougues, qui le rendit père de Jacques et de Charles de
Murat. Cette maison porte « d’argent à la fasce de gueules, accompagnée de
trois canettes en chef 2 et 1, et trois autres canettes, rangées de même, de
sable »
Baldit Henri, Bardet
Jean-Pierre et Motte Claude « Paroisses et communes de France. 15,
Cantal » (démographie historique), Editions du CNRS, Paris, 1991
Bedeau Olivier,
« Châteaux entre Dordogne et Puymary », Edité par l'Association Eyge
Branzac, Loupiac, 15700 - Pleaux, juillet 1988
Boudet Marcellin,
« Collection inédite de chartes de franchises de Basse-Auvergne (XIII-XVèmes) », in Mémoires de l’Académie des sciences,
belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand, deuxième série, fascicule 24,
Imprimerie générale, Clermont-Ferrand, 1914
Page 225 : « Montgâcon [Montgascon] servit à l’apanage des
enfants nés du second mariage de son fils Robert VII avec Marie de Flandre.
Jean Ier d’Auvergne-Boulogne, seigneur de Montgâcon, comte de Montfort,
l’aîné des trois, confirma la charte de Pagnan en 1352. Ayant récupéré les deux
comtés paternels par le décès sans postérité en 1361 de Philippe II, duc de
Bourgogne, fils de sa cousine germaine, Jeanne d’Auvergne, il délaissa
Montgâcon à son frère Godefroy Ier qui, à son tour, confirma la charte de
Maringues, émanée de Faucon II, leur ancêtre maternel »
Page 416 : « Charte de Vic le Vicomte, 2 novembre 1367.
Historique de la charte et de son auteur. Jean Ier d’Auvergne, plus connu sous
le nom de Jean de Boulogne, ... [fut surnommé Jean le Grand Comte]. Devenu
l’oncle de son souverain, par le mariage de Jean II de Valois, duc de
Normandie, puis roi de France, avec sa nièce Jeanne d’Auvergne, mère du dernier
des duc de Bourgogne, de la première race ; époux lui-même d’une princesse
de la maison royale, Jeanne de Clermont, descendante directe de St Louis, son
rang le plaçait bien près du trône, alors qu’il n’était encore que le seigneur
de Montgâcon. Il faut lire en quels termes le roi Jean l’investit du comté de Montfort
l’Amaury [erreur ?] au mois de février 1351 (n.st.) pour se
rendre comte en quelle estime il était déjà tenu dans le royaume ; il
avait alors une quarantaine d’années. Le roi Jean lui donne le comté de
Montfort aussitôt son avènement au trône (février 1351 n.st.) : ''
considérant non seulement les liens du sang qui nous unissent à notre oncle
fidèle Jehan de Boulogne, seigneur de Montgâcon, mais aussi la pureté et la
ferveur de sa foi, etc, nous avons résolu d’acquitter notre dette. Nous
voulons, en conséquence, que le comté de Montfort avec toutes ses dépendances,
soit à jamais sa propriété et celle de ses descendants mâles '' (d’après
Etienne Baluze, Histoire généalogique de la maison d’Auvergne, II, pages
196-198). etc. La mort de sa nièce, la reine Jeanne,
sans laisser de postérité de ses deux maris, lui apporta les comtés d’Auvergne et
de Boulogne sur Mer en 1361 ; il rendit alors le comté de Montfort au
roi »
Déribier du Châtelet Jean
Pierre, « Dictionnaire statistique et historique du département du
Cantal », Imprimerie de Mme veuve Picut, Aurillac, 1853
Volume 2, pages 113-114 : « La fameuse peste noire du XIVème siècle n’y a pas non plus laissé de souvenirs ; cependant, une
maladie contagieuse qui éclata à Mauriac en 1335, paraît en avoir été un écho
expirant. On la trouve relatée dans un manuscrit de D. Montfort, cité par le docteur
Pegeoux, dans son mémoire sur les épidémies qui ont ravagé l’Auvergne depuis le
commencement de l’ère chrétienne jusqu’à nos jours (inséré dans les Annales
d’Auvergne, publiées par l’Académie de Clermont). '' Une grande et contagieuse
maladie, dit D.
Montfort, se congéra à Mauriac, que l’on appelait trosse-galand et mal-chaud. De la terrible maladie plusieurs gens de la ville
moururent, qu’estoit grande perte, et ce en l’année 1335 ; et environ Ste
Catherine, en hiver, se esetingua ladite maladie ''. etc.
L’an 1505 vit encore régner une sorte de peste à Mauriac, et D. Montfort
nous apprend qu’elle fut si intense que les habitants, épouvantés,
abandonnèrent cette ville, où il ne resta que quatre ou cinq personnes, et se
réfugièrent dans les bois et les villages voisins. Après Pâques, dit D. Montfort,
pensant que la maladie était éteinte, ils se hasardèrent à y rentrer ;
mais elle y reparut presque aussitôt, devint plus meurtrière qu’elle ne l’avait
encore été, et ne cessa que l’année suivante »
Déribier du Châtelet Jean
Pierre, « Dictionnaire statistique du département du Cantal »,
Imprimerie de Picut, Aurillac, 1824
Pages 131-132 : « On remarque le château de Montfort sur la rive
gauche de
Déribier du Châtelet Jean
Pierre, « Dictionnaire statistique », ou « Histoire, description
et statistique du département du Cantal », Imprimerie Veuve Picut et
Bonnet, Aurillac, 1855
Ribier L. de - (Dr -),
« La prévôté de Mauriac, Gentilhommières et châteaux », in L'Auvergne
littéraire, artistique et historique, Imprimerie Générale Jean de Bussac, 2,
Cours Sablon, Clermont-Ferrand, 1936
Torre Michel de la -,
« Guide de l'art et de la nature (15-Cantal) », Editions Nathan, 1985