Crolles
(20 / 02 / 2008)
1. Localisation (Rhône Alpes, 38 -
Isère)
Crolles (N 90 ou A 41, puis D
10) (altitude 245 m) est une commune située à environ 30 km au Nord Est de
Grenoble, et qui comporte un hameau de Montfort (sur la N 90, à environ 1 km au
Nord Est de Crolles).
Au Nord Ouest de ce hameau,
le sommet d'une colline assez
abrupte est accessible par un chemin (A, B) dont le point de départ
est situé à gauche d’une cascade (panneau) qui
coule à proximité du funiculaire de St Hilaire. Ce chemin est localement appelé
« via ferrata »
(à une bifurcation
située à mi-chemin, suivre la voie de gauche).
La colline porte les ruines
du château de Montfort, aussi appelé « Château Robert » en raison d'un
tradition locale selon laquelle un certain Robert (de Montfort ?) l'aurait
possédé à une époque inconnue.
Vues lointaines du côteau et
des vestiges du château : A, B.
Le hameau de Montfort
contient aussi une rue Saint Sulpice (cf 73 - Saint Sulpice).
Carte des environs : « Tabula
Delphinatus et vicinarum regionum distributa in principatus comitatus, baronias
&c, Autore Guillelmo de l'Isle » (1710). Le château de Montfort (Montis
fortis) y est indiqué.
Carte de la vallée de l'Isère et topographie au voisinage de
Montfort.
Vue de la « dent de Crolles
», surplombant la vallée de l'Isère au niveau du hameau de Montfort.
Vues de la vallée (A, B) depuis le
site du château.
2. Description (photographies de août 1999 et juillet 2007).
Il subsiste du château de
Montfort d'imposantes ruines, parfois encore dissimulées dans la végétation, au
sommet du côteau dont il épouse la forme. Son appareil de pierre est en général
de bonne qualité : exemples de pierres taillées : A, B, C, D.
Une zone de sécurité a été
établie, en raison du danger lié aux risques de chûtes de pierres ou
d'instabilité du sol.
Une association, Les
Raisonneurs de pierre, a réalisé à partir de 1999 (date de sa
fondation) des fouilles accompagnées de diverses opérations de consolidation,
voire même de restauration (notamment, la porte droite du poste de garde, qui
s’était effondrée).
Les fouilles et analyses de
l'association permettent de dresser un schéma d'ensemble : plan
de masse (d'après une vue aérienne) et perspective simplifiée.
La structure générale est
donc celle d'un triangle aplati (ou demi-lune), dont les deux extrémités
supportent une construction (poste de garde, cuisine) et le centre un donjon
(aujourd'hui disparu). On peut notamment en décrire les composantes suivantes.
2.1. Le poste de garde
C'est la partie du château
la plus proche du chemin d'accès, donc nécessitant probablement le plus de
défenses, aucun fosssé ne semblant séparer le château de ce chemin : vue de la face depuis le
chemin d'accès, et diverses autres vues : A, B, C, D, E, F, G, H.
Plan schématique du poste de garde et élévation partielle
(datés de 1985).
Ce poste se compose de deux
salles en rez-de-chaussée. A gauche de la « façade » interne au château se
trouve une porte d'entrée
(avec arc en ogive brisée). Sur la droite de cette même façade, se situe une seconde entrée,
qui avait en partie disparu. Une petite fenêtre figure
entre ces deux entrées (photographies des années 1980).
* ouvertures avec des
pierres d'entourage travaillées (A, B) ;
* vestiges des murs : A, B, C et ouvertures
basses : A, B et C (vue de
l’intérieur) ;
* les deux salles du poste
des gardes : A, B ;
Vues intérieures du poste de
garde : A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z, ZA, ZB, ZC, ZD.
2.2. Les cuisines
Une construction, faisant
office de cuisines, est située à l'opposé de la précédente.
2.3. Les courtines
d'enceinte du château
L'enceinte du château, longue
d'un peu moins de cent mètres, relie les deux constructions précédentes (poste
d'entrée, cuisines). Divers murs cloisonnent l'intérieur de cette enceinte,
isolant notamment des cours intérieures (« aulas »).
Pans de murailles (A, B) et courtines
(A, B)
(photographies des années 1980).
Courtines (A, B, C, D, E, F, G) et détail. Vues de
la zone dangereuse : A, B, C. Assemblage
du poste de garde et des courtines : A, B
(photographies de juillet 2007).
2.4. Un donjon
Cette pièce maitresse du château
ne subsiste plus qu'à l'état de vestiges, l'ensemble de ses étages s'étant
écroulé (cf § 3.). Cependant, les dégagements réalisés semblent indiquer que ce
qui était jadis pris pour un « donjon circulaire » était en réalité un donjon
quandrangulaire.
Vues du château et de la
falaise qui le surplombe (en arrière-plan) : A, B, C, D, E, F.
Video du poste de garde et des
courtines (vues depuis la plateforme d'accès).
3. Histoire et généalogie
Le château delphinal de
Montfort existait déjà au XIIème, mais sa première description date
de 1339. A cette date, il était question de vendre la principauté au pape
Benoît XII. L'évaluation du domaine du dauphin Humbert II en Grésivaudan (ou
Graisivaudan) fut alors consignée dans un registre.
Ce registre décrit notamment un donjon circulaire, construit sur un promontoire, au pied du plateau des Petites Roches, flanqué d'une tour carrée à quatre étages. A cette tour était accolées deux grandes salles superposées, celle du haut pourvue d'une cheminée et de quatre fenestrages, puis venait une pièce surmontée d'une garde-robe et reposant sur une cave ou un cellier. A côté de la porte d'entrée, dont l'entourage est en pierres de taille, se trouvait un logement pour les hommes de garde.
Mentionné depuis le XIIème,
le château dont subsistent les vestiges a vraisemblablement été construit au
XIIIème (1261). Au XIVème un descriptif précise que « la maison forte est ronde ». C'est alors
la demeure d'un véhier (bailli). En 1565, il est signalé comme étant « tout ruiné et despery » (Salch), mais
selon une autre source, il fut habité par les seigneurs de Crolles jusqu'au
début du XVIIème.
Le château était appelé « castrum Montisfortis », localisé sur une
môle élevée (« situatum est in molario
alto ») et de forme générale ronde (« castrum
est rotondum »). Ses murs sont assez épais (près de 1 m pour certains),
percés de portes, fenêtres et meurtrières. A la partie supérieure de la
colline, subsiste un pan de mur d'une tour et, vers le Nord Est, un logis
quadrangulaire. Des traces de fossés sont visibles.
Ces ruines sont celles de la
résidence où la Dauphine, Béatrix de Faucigny, se retira à la fin de sa vie
(fin XIIIème). L'étendard des Dauphins flottait alors au donjon. On pouvait
décrire cette tour de 14 toises de haut, 6 de long et 6 de large, 20 de
périmètre, 5 pieds d'épaisseur (« tour quadrata » à 4 étages). Au milieu
de la tour s'accolaient deux salles, l'une sur l'autre, la plus haute ayant
quatre fenêtres geminées (« duplicibus ») et grillées de 10 toises de
haut, 12 de long, 3,5 de large et 4,5 d'épaisseur.
Endetté, le Dauphin Humbert
II négocia (1339) avec le Pape la cession de ses états. Les descriptions des
châteaux et maisons-fortes du Dauphiné médiéval (plus de 400) sont consignées
dans deux documents d'enquêtes (1339 et 1342). Le mémoire original relatif au
Grésivaudan (en gros, la vallée de l'Isère), qui était un véritable boulevard
d'invasions entre Grenoble et la Savoie, se trouve aux Archives départementales
de l'Isère. Une quinzaine de châteaux (dont Montfleury, Montbonnot, Montfort,
La Terrasse sur la rive droite, Avalon, Allevard et Morêtel de Mailles sur la
gauche) étaient concentrés dans cette zone, notamment en raison de nombreux
conflits opposant dès 1150 les Savoyards au Dauphinois (cf 01 -
Treffort-Cuisiat). Si leur origine remonte souvent au XIème, ils
sont systématiquement érigés en forteresses au XIIIème. Leur plan
adapté au relief innove par une certaine régularité du château lui-même (« quadratus
») et de sa courtine, protégés ensuite par une enceinte (cf plan). Une des
tours (« turris magna et magiore »)
se distingue des autres par ses dimensions (40 m de haut à Montfort) : c'est à
la fois un élément essentiel de défense et la résidence seigneuriale. Les tours
sont souvent talutées. Le cellier est voûté, mais rarement les étages.
Le bourg de Crolles, comme
l'ensemble du Grésivaudan depuis Grenoble, semble avoir d'abord relevé du
pouvoir temporel des évêques de Grenoble. Cependant, la terre de Crolles se
trouva rapidement placée sous l'autorité du Dauphin, qui possédait le château
de Montfort, lequel était mentionné depuis 1267 : Crolles faisait partie du
mandement de Montfort. Dans le traité de cession du Dauphiné à la France, signé
(mars 1369) par le Dauphin Humbert, Montfort est cité. Quelques années
auparavant, le château de Montfort et les seigneuries de Montfort et de Crolles
étaient passés aux seigneurs des Adrets, à la suite d'un échange (23 août 1343)
entre Humbert II et Amblard de Beaumont.
La famille de Beaumont, qui
remonte au XIème, a compté de multiples branches. Celle concernée
par Crolles et Montfort est la branche des Beaumont-Verneuil, qui fut à
l'origine du fief des Beaumont en Grésivaudan. C'est à eux que se rattachent
les Beaumont des Adrets, dont le baron des Adrets est le membre le plus connu,
en raison du rôle qu'il joua durant les guerres de religion.
Le dernier Dauphin, Humbert
II donna (5 mai 1334 ou 1343) à Amblard de Beaumont, son principal ministre,
son fief de Beaumont ainsi que tous ses biens situés sur la paroisse de Le
Touvet : terres du Touvet et de Crolles. Ce dernier rebâtit alors le château de
Montfort. Il épousa (1336) Béatrix Alleman et mourut en 1374.
Le château et la seigneurie
de Crolles passèrent à Philibert de Beaumont.
Amblard de Beaumont (mort en
1398) épousa Philippine de St Aignan.
Amblard de Beaumont,
seigneur de Montfort, épousa (1405) Eustachie Montmeyan.
Aymon de Beaumont épousa
(1464) Girarde Cassard. Amblard, seigneur de Crolles et de Montfort, épousa
(1504) Marguerite Alleman et mourut en 1552.
Laurent de Beaumont,
seigneur de Crolles, épousa (1538) Delphine de Verteuil.
Un Laurent de Beaumont
épousa (1577) Marguerite du Vigan.
Laurent Philibert de
Beaumont épousa (1611) Catherine de Clermont ; mais il fut contraint (1er
janvier 1617) de céder ses biens du Grésivaudan (seigneuries, juridictions,
châteaux et mandements de Crolles, de Montfort, de Beaumont, du Touvet, de La
Frette, etc, ainsi que la chapelle de cette famille qui se trouvait dans
l'église de Crolles) pour 48 000 livres, à Claude Frère, premier président au
Parlement de Grenoble, son créancier (Bibliothèque municipale de Grenoble, ms R
5828). D'après Rochas, Laurent Philibert, pressé, aurait vendu ses biens très
au-dessous de leur valeur. Frère aurait même jeté au feu tous les papiers de
famille, dépouillant de la sorte les Beaumont Verneuil après avoir dépouillé
les Beaumont d'Autichamps.
Les Beaumont ont ainsi porté
le titre de seigneurs de Crolles et de Montfort jusqu'en 1617.
Il existait aussi dans la
région une famille noble de Montfort, tombée en quenouille (fin du XVème)
avec Marguerite de Montfort, dernière du nom. Le père de celle-ci, Pierre de
Montfort, seigneur du Chatelard, sur Le Champ, avait acheté la véherie de
Crolles à Antoine Paviot et s'était marié (1482) avec Françoise de Beaumont. Il
possédait déjà la véherie (sorte de fonction générale, d'ordre administratif,
fiscal, judiciaire et policier) de Vizille depuis 1488.
On ignore cependant si cette
famille de Montfort a possédé le château de Montfort. Marguerite épousa (1497)
Guigues Coct, coseigneur du Châtelard, qui fut le dernier véhier de Crolles,
charge qui revint alors au seigneur du lieu.
Claude Frère, qui était donc
devenu seigneur de Crolles (plutôt apprécié : cf Bibliothèque municipale de
Grenoble, ms Q 680), Montfort, Le Mas, etc, mourut en 1641. Son fils, Louis Frère,
seigneur de Crolles, mort en 1643, hérita de sa charge de président au
Parlement de Grenoble. Laurence Frère, fille de Louis Frère et dame de Crolles,
épousa xxxx Faure (ou du Faure de La Rivière), lui aussi président au parlement
de Grenoble.
Cette famille du Faure,
originaire du Trièves et connue depuis 1279, comporte plusieurs branches :
celle concernée ici est la branche du Faure Vercors, dont les armes se lisent «
d'argent à la bande d'azur enfilée dans 3 couronnes d'or ». Louis du
Faure Vercors, qui fut président au parlement du Dauphiné en 1621, épousa une
fille d'une autre famille du Faure, qui portaient « de gueules au chevron
d'argent, accompagné de 3 grenades du même, au chef d'argent ». Ces deux
familles du Faure sont distinctes. A la suite de ce mariage, Louis écartela ses
armes avec celles de son épouse.
Les enfants de Laurent de
Beaumont entamèrent un procès pour revenir sur les cessions de biens de leur
père : celui-ci débuta en 1672 et dura longtemps, avant de déboucher sur une
transaction (1720).
Faure Vercors perdit sa
femme (1674) et laissa une fille, Louise (ou Marie ?) du Faure, qui épousa
Nicolas Prunier de Saint André, marquis de Virieu, ambassadeur de Louis XIV à
Venise, président au Parlement de Grenoble. La seigneurie de Crolles fut alors
aux Virieu.
Marie Prunier (ou M. C. de
Prunier de Saint André), dame de Crolles et de Montfort, épousa (1696) Joseph
Forbin (ou de Fourbin), marquis de Janson. Ce dernier vendit (6 juin 1717 ou
1720) les châteaux et seigneuries de Crolles et Montfort à Louise de Buffévent,
veuve d'Antoine Guérin, seigneur de Tencin, Froges, etc (Bibliothèque
municipale de Grenoble, ms R 6059), et président au Parlement de Grenoble. Des
alliances entre les Guérin, Faure et Frère sont considérées comme possibles.
Louise de Buffévent, veuve
d'Antoine Guérin.
François Guérin, seigneur de
Tencin, Crolles, Forges, etc, frère du cardinal de Tencin, décédé en 1742.
Sophie Claudine Guérin, dame
de Crolles, Montfort, Tencin, etc, épousa (1769) Joseph Barral, marquis de Montferrat,
président au Parlement de Grenoble, maire de Grenoble de 1790 à 1794 et de 1795
à 1815, etc.
Alix Claudine de Barral
épousa (1810) Henri de Bernis. Joachim de Bernis épousa Mlle Bernom de Saint
Maurice. Aimé de Bernis épousa Mlle Sabatier.
Raymond de Bernis épousa
(1911) Mlle de Montmort. Guy de Bernis épousa (1949) Mlle Després de Losme.
Une révision des feux dans
l'élection de Grenoble fait état d'une famille de Chalandière à Montfort.
Allard fait état de l'existence d'une famille noble de Crolles, dont il aurait
vu des titres datés de 1253, et qui se serait éteinte (1530) avec Antoine de
Crolles.
La véherie de Crolles, aussi
appelée véherie de Montfort, a appartenu aux Falastier, aux Lombard, à Pierre
Millet et à Guigues Reymond. Ce dernier, vivant à la fin du XIVème,
vendit Crolles à Jean Chastaing. Avant d'acheter cette véherie, il avait acquis
d'Amblard de Beaumont, seigneur de Crolles et de Montfort, divers droits
féodaux et reconnaissait (acte du 8 juin 1367) tenir ces biens de la mouvance
de ce seigneur. Il renouvela cette reconnaissance (18 mai 1403) envers autre
Amblard, seigneur de Montfort, petit-fils d'Amblard Ier. Trois
Chastaing, tous notaires et prénommés Jean descendaient du premier d'entre eux
en ligne directe. Le troisième rendit, à la manière des nobles, hommage lige (2
mars 1407) à Amblard de Beaumont. Après un litige, réglé seulement le 24 mai
1469, la véhérie de Crolles fut vendue
à Antoine Paviot, descendant de Jean Paviot, chevalier, ami de Charles de
Boville, gouverneur du Dauphiné, venus ensemble de Picardie en Savoie en 1372.
Antoine céda à sont tour la véhérie à Pierre de Montfort, habitant de Bernin,
en échange d''une rente, mais en conserva la juridiction dont il rendit hommage
au roi Dauphin (6 juillet 1541).
Pierre de Montfort, véhier
de Crolles et seigneur du Chatelard, avait épousé (contrat du 8 mars 1482,
passé à l'évêché de Grenoble), Françoise de Beaumont, fille d'Aymon de
Beaumont, seigneur de Montfort. Aymon était l'arrière petit-fils d'Amblard Ier
de Beaumont, conseiller et ministre principal du Dauphin Humbert II. Dans ce
contrat, Pierre prend la qualité de seigneur du Chatelard. Il vendit d'ailleurs
ce château et sa juridiction (14 mai 1505) à Hugues Coct, auditeur des comptes
du Dauphiné. Outre la véhérie de Crolles, Pierre de Monfort avait aussi la
mistralie de Vizille, acquise en 1488 de Giraude Cassard, sa belle-mère, veuve
d'Aymon de Beaumont. Ce dernier devait à Hector de Monteynard une somme
d'argent pour sûreté de laquelle il avait engagé son château de Montfort. A sa
mort, sa veuve et son fils, Amblard IV de Beaumont, obtinrent de Pierre de se
substituer dans le paiement de cette dette.
Le château revint ainsi à ce
dernier, mais il refusa de le rendre après avoir cependant été remboursé. Finalement,
Pierre mort, sa veuve dût restituer le château par arrêt du Parlement de
Grenoble (6 septembre 1515). A Pierre succéda son gendre, Guigues Coct, investi
des charges de véhier et de bannier (25 octobre 1520). Ces charges ne furent
plus exercées après les Coct, étant fondues dans celles du seigneur des lieux,
qui continua d'ailleurs à en percevoir les droits (Pilot).
4. Héraldique
A Montfort (lès Crolles)
existait une « famille de Crolles en Grésivaudan, qui possédait la maison
forte de son nom » (Rivoire de La Bâtie).
7. Généalogie (d’après le Grand armorial de France)
7.1. de Beaumont, pairs de France, marquis d'Autichamp, de Beaumont, de
Pompignan, de La Roque, vicomte d'Autichamp, baron des Adrets, de La Freyte, de
Saint Quentin, de Verneuil, etc.
3701. Dauphiné. Armes :
« de gueules à la fasce d'argent chargée de 3 fleurdelys d'azur ».
Devise : « Impavidum ferient ruinae ».
3702. Branche Autichamp.
Armes : « de gueules à la fasce d'argent chargée de 3 fleurdelys d'azur
accompagné en chef d'une couronne fermée d'or ».
3703. Branche de Rochemure
(Auvergne). Armes : « écartelé : aux 1 et 4 de gueules à la fasce
d'argent chargée de 3 fleurdelys d'azur, aux 2 et 3 d'argent au chevron d'azur ».
3704. Branche de Saint
Quentin. Armes : « écartelé : aux 1 et 4 de gueules à la fasce d'argent
chargée de 3 fleurdelys d'azur, aux 2 et 3 burelés d'argent et d'azur de 10
pièces au lion couronné de gueules brochant sur le tout ».
Humbert de Beaumont,
chevalier, seigneur de Beaumont, décédé vers 1250, fut peut-être le père
d'Artaud et de Guillaume (dont les armes figurent à la Salle des croisades du
Palais de Versailles). Artaud (xxxx - 1267), chevalier, seigneur de Beaumont,
fut père d'autre Artaud, chevalier, seigneur de Beaumont et de La Freyte, que
l'on croit père d'Artaud (xxxx - 1322), chevalier, eut deux fils, Artaud, né
d'un premier lit, et Amblard, né d'un second lit.
Cet Amblard de Beaumont
(1300-1374), chevalier, seigneur de Montfort et Bellecombe, légiste, ministre
de Humbert II, Dauphin viennois, qu'il incita à donner ses états au roi de
France (1349), conseiller de Charles V, épousa Béatrix Alleman de Vaubonnais,
de là :
Amblard de Beaumont (xxxx -
1398), épousa Philippe de Saint Aignan, d'où :
Amblard de Beaumont, chevalier,
seigneur de Montfort, épousa (1405) Eustachie de Montmayeur, d'où :
1° Amblard de Beaumont,
chevalier, seigneur de Montfort, sans postérité.
2° Aymon de Beaumont,
chevalier, seigneur de Maison Forte, épousa (1464) Girarde Cassard, de là :
Amblard de Beaumont (xxxx -
1552), chevalier, seigneur de Beaumont, Maison Forte, Crolles, Montfort, épousa
(1504) Marguerite Alleman de Laval. D’où :
Laurent de Beaumont,
chevalkier, seigneur de Montfort, Crolles, Pompignan, épousa (1538) Delphine de
Verteuil de Payrac, fille et héritière de Gratien, seigneur de Pompignan, de là
:
1° Laurent de Beaumont
Verneuil, chevalier, seigneur de Beaumont, Pompignan, épousa (1577) Marguerite
de Pelegry du Vigan, de là autre Laurent de Beaumont Verneuil, chevalier,
seigneur de Montfort, Pompignan, Payrac, d'où descendance (sans référence à
Montfort).
2° Charles de Beaumont, avec
postérité (sans référence à Montfort).
8. Toponymie
Selon Pilot de Thorey, une terra
dels Monfors (XIIIème) désignait le hameau de Montfort sur la
commune de Crolles.
9. Bibliographie
Allard Guy, « Dictionnaire
du Dauphiné », articles par familles
Anonyme, « Petites Roches,
Sentiers d'histoire », Imprimerie
Guérémand, Grenoble
Archives départementales de
l'Isère (38), « référence B 3120 (239 folios) »
Aymoz Augustin, « Crolles et
le Graisivaudan autrefois et aujourd'hui », Imprimerie Guérémand, Grenoble,
1980
Bibliothèque municipale de
Grenoble, « manuscrits divers » (notamment : séries H, Q, R - mss R 5828, R
6059)
Bonnin Bernard, « Paroisses
et communes de France. 38, Isère » (démographie historique), Editions du
CNRS, Paris, 1983
Brizard (abbé xxxx -), «
Histoire généalogique de la maison de Beaumont », tome I, Imprimerie du Cabinet
du Roi, PARIS, 1779
Bruno Jacques, « Le
Grésivaudan », sans date
Clavier
Annick, « Contre noble Albert de Montfort. Un conflit de juridiction dans la
seconde moitié du XIVème siècle », in La Pierre et l’Écrit, Revue
d’histoire et du patrimoine en Dauphiné, éditée par l’association « Patrimoines
de l’Isère, culture, histoire », Presses Universitaires de Grenoble, n° 15,
2004
Fonctionnement
quotidien d’une justice seigneuriale du Moyen Âge, analysé à partir des pièces
d’un procès entre l’administration delphinale et ce seigneur.
Drefus Paul, « Histoire du
Dauphiné », Hachette, 1976
Hamon Paul, « Châteaux de
l'Isère », Art et Tourisme, Paris, 1976
I.G.N., « Carte n° 53,
Grenoble - Mont Blanc au 1/100000° »
Lachat Roger Louis, « La
vallée aux cent châteaux », Imprimerie Dardelet, Grenoble, 1980
Maignien E., « Catalogue des
livres et manuscrits du fond dauphinois de la bibliothèque municipale de
Grenoble », Publié par L. Roger, Grenoble, 1924
Mazard Chantal, « Châteaux
médiévaux en Rhône-Alpes », 1990
Pilot de Thorey J.J.A.
(archiviste), « Les maisons fortes du Dauphiné » (deux volumes), Grenoble,
1883-1887
Pilot de Thorey Emmanuel, « Dictionnaire topographique du
département de l'Isère », édité d'après les manuscrits d'Emmanuel Pilot de
Thorey, publié par Ulysse Chevalier, Romans, imprimerie Jeanne d'Arc, 1921
Richard-Mollard J., « Une
chatellenie delphinale à la fin du Moyen Age », Grenoble, 1934
Rivoire de La Bâtie Gustave
(marquis de -), « Armorial du Dauphiné », Lyon, Auguste Brun, MDCCCLXVII
(Grenoble, MCMLXIX)
La Torre Michel (de -), «
Guide de l'art et de la nature (38 - Isère) », Editions Nathan, 1985
Sites Internet
Les raisonneurs de pierre, association
des amis du château de Montfort (71, rue Flora Tristan, CEDEX 429, 38920
Crolles) : http://www.lesraisonneurs.fr.st/