Montfort le Gesnois
(09 / 03 / 2016)
1. Localisation (Pays de la Loire,
72 - Sarthe)
Montfort
le Gesnois (N23 et D 20) (altitude
Un
château moderne (XIXème) est situé sur une hauteur, près
de la rivière Huisne.
*
« Carte des provinces du Maine
et du Perche » (1719), par Guillaume Delisle (1675-1726),
montrant, outre Montfort le Gesnois (alors dénommé Monfort le Rotrou), différents lieux associés à l’histoire
des cités de Montfort situées en Bretagne, en Normandie, dans le Maine ou en
Ile de France : Bellême (Belleme), Château du Loir, Châteaudun, Contres
(cf Guillaume de Contres), Dreux, Echauffour (Chaufour), Laval, Lavardin
(Laverdin), Séez, Senone (Senonne), Vendôme, Vitré.
On
y observe aussi les toponyme suivants : Monfoulour (au Nord de
Laval), divers Beaumont (la Chartre, le Charlif, le Vicomte, Pied de Boeuf),
divers Châtillon (près de Pontgouin, ou sur Colmont), St
James (à l’Est de Vendôme, ou sur Sarte) et Assé le Riboul.
* plan de la ville (août 2009).
2. Description
2.1. Le village
Vue
d'ensemble : cartes postales anciennes (A, B, C) ; vues
lointaines (A, B)
(photographies d’août 2009).
2.2. Le château
Le
village est dominé par un imposant château. La construction actuelle fut
réalisée (1820) sur les fondations de la forteresse fondée (XIIème)
par le comte du Perche. Les vestiges de l'ancien château sont incorporés dans
cette construction.
* panorama et château
de M. de Nicolay : dessin au fusain, aquarelle et rehauts de blanc, de
Louis Moullin (1817-18xx), XIXème (format
*
« Le chasteau de Montfort,
dans le Maine, sur la rivière d'Huisne, à quatre lieües de la ville du Mans.
Veüe du bas de la rivière sur le chemin de Paris », 1695 : dessin de
Louis Boudan, 16xx-17xx, collection Roger de Gaignières (1642-1715). Il
existait donc un édifice « intermédiaire », entre la forteresse
médiévale et le château actuel ;
*
le château actuel
: partie basse (médiévale) et bâtiments XIXème (photographie des
années 1980). Le château et son embase (A, B) ; sa toiture
(photographies d’août 2009).
2.3.
Autres édifices
La ville possède plusieurs
établissements religieux anciens : église St Gilles (XIème), chapelle
romane de Saussay (XIème) et son cimetière, aumônerie, chapelle des
hôspices (XIIIème), hôspice (XVIIIème).
*
église (carte
postale ancienne). Photographies d’août 2009 : façade, nef et sa voute, choeur et sa
voute (A, B), vitraux (A, B) ;
*
chalet situé
dans le parc du château (carte postale ancienne) ;
*
pont remarquable enjambant l'Huisne : côté aval (vue d’ensemble,
pile et arches,
brisants).
*
rivière Huisne : vers l’amont du
pont romain, vers l’aval (A, B, C).
3. Histoire
3.1.
La chatellenie de Montfort est d'abord mentionnée au XIème.
A cette époque, divers fiefs existaient
sur le territoire actuel de la commune : Saussay, la Montrolière, le Genneau,
le Prieuré, les Piliers. Ces fiefs ont parfois donné leur nom à des toponymes actuels
(rues de la Montrolière, des Piliers).
La
forteresse fut prise (1190) par Philippe Auguste. Plus tard, elle fut le cadre
d'affrontements religieux (Calvinisme).
De l'époque des croisades,
Montfort conserve une tombe anonyme, dite « du croisé », située dans
le cimetière St André.
Plus
tard, un marquisat fut constitué en faveur de Charles du Plessis,
seigneur de Liancourt et gouverneur de Paris. Les lettres d'érection (mars
1616) furent enregistrées (7 juillet 1662) au Parlement de Paris, d'après celles
faites (10 août 1661) en faveur de Louis Anne de Bresseau, seigneur de Meaussé.
Ce marquisat comprenait des seigneuries de Montfort, Pont de Gennes, Champagné
et Saussay ; sa juridiction s'étendait sur 30 paroisses. La seigneurie de
Montfort relevait aussi du temporel de l'évêché du Mans et de la baronnie de
Touvoie. Le seigneur de Montfort était de ceux qui devaient assister l'évêque
lors de son intronisation (cf situation comparable à celle de Chançay).
3.2.
Différents propriétaires se sont succédés sur cette terre.
Marié
à Prudence de Hallot, Louis Anne de Bresseau vint s'établir à Montfort et y
décéda (1689). Son fils, Louis Antoine de Bresseau, marquis de Montfort, épousa
Jacqueline Françoise de Courtavel de Pezé.
A
son décès (1724), Montfort passa successivement à ses 2 filles : d'abord à
Madeleine Henriette de Bresseau, mariée à Michel Procope Couteaux, docteur en
médecine de la Faculté de Paris, puis (1735) à sa soeur cadette, Renée Louise
de Bresseau.
Renée
Louise épousa (1725) Claude Jacques César de Murat, chevalier, seigneur de La
Buzardière (à Changé lès Le Mans), qui rendit aveu pour ce marquisat (1738).
Claude François de Murat, son fils, marquis de Montfort, marié (1751) à Marie
de Muscrany, et Louis de Murat, leur fils, marié à Anne Marie de Montsaulnin,
assistèrent (1789) à l'assemblée de la noblesse du Maine.
Marie
Charlotte de Murat, héritière de la terre de Montfort, l'apporta par son
mariage (1808) à Aymard Jean Tanneguy Raymond, comte de Nicolay, dont la
descendance posséda le château et la terre de Montfort jusqu'à nos jours. Dans
les années 1980, ces biens appartenaient à Aymard, marquis de Nicolay
(Nicolaï), marié (1938) à Amicie Loÿs de
4. Héraldique et généalogie
4.1.
La généalogie suivante (Morena) commence avec
Hugues de Montfort (xxxx - xxxx) et Agnès de Gennes, dame de Montfort et de
Vibraye. D’où une fille :
a.
Lucie, qui épousa (fin XIème) Rotrou, fils puîné de Geoffroy, comte
de Mortagne et vicomte de Châteaudun. Montfort prit alors le surnom de Rotrou (vitrail situé à St Julien, au Mans),
nom de celui qui en fit bâtir le château. La terre passa assez rapidement dans
la maison de Parthenay, par le mariage de :
axa.
Jeanne, fille de Rotrou V de Montfort, avec Guillaume VI
« L'Archevêque », seigneur de Parthenay. D’où :
axaxa.
Leur petite fille, Isabelle de Parthenay, porta les terres de Montfort, Vibraye
et Bonnétable à Jean, comte d'Harcourt, baron du Saosnois, par mariage (1315)
avec ce dernier. Jean fut tué à la bataille de Crécy (1346). D’où :
axaxaxa.
Marguerite d'Harcourt, leur petite fille, porta par mariage ces terres à Jean
de Ferrières, seigneur de Ferrières, Thury et Dangu. Celui-ci rendait aveu
(1406) pour Montfort au comte du Maine et à l'évêque du Mans.
axaxaxaxa.
Son petit fils, Jean IV de Ferrières, laissa 3 filles qui étaient en 1508
possesseurs indivises de Montfort. Par la suite, la cadette, Eléonore de
Ferrières, devint l'unique possesseur de cette terre qu'elle apporta par
mariage à son second mari, Jacques de Montigny, seigneur du Fresne, en
Vendômois. D’où une fille :
axaxaxaxaa.
Jacqueline de Montigny, qui épousa en premières noces (1560) Paul Chabot,
chevalier de l'ordre du roi, seigneur baron de Bouloire. Les deux étaient
qualifiés (1567) de seigneur et dame des baronnies de Montfort le Rotrou et de
Clervaux et des seigneuries du Fresne, Gallardon, Bouloire, Maisoncelles, etc.
Elle épousa en secondes noces François de Daillon, seigneur de Sautray. Sans
postérité de ces 2 mariages, Jacqueline décèda (1599) et Montfort, après accord
entre ses héritiers, revint à son neveu :
axaxaxaxaaa.
Charles du Plessis, seigneur de Liancourt, comte de Beaumont sur Oise,
gouverneur de Paris. Ce dernier, marié (1594) à Antoinette de Pons, rendait
aveu (1606) au roi pour les terre, fief et seigneurie de Montfort. Il obtint le
marquisat pour Montfort (lettres de mars 1616, qui ne furent enregistrées qu'en
1662 par le Parlement de Paris). D’où un fils :
axaxaxaxaaaa.
Roger du Plessis Liancourt, duc de La Rocheguyon, marquis de Montfort, pair de
France, qui épousa (1620) Jeanne de Schömberg.
axaxaxaxaaaaxa.
Leur petite fille, Jeanne Charlotte du Plessis Liancourt, dame de Montfort,
épousa (1659) François VII de La Rochefoucault, duc et pair de France, qui
vendit (1661) cette terre à Louis Anne de Bresseau, seigneur de Meaussé.
4.2. Généalogie (Dictionnaire de
la Noblesse)
Montfort Le Rotrou (Maine)
Terre
et seigneurie érigée en marquisat (lettres de février 1616, enregistrées le 7
juillet 1662 et le 11 avril 1663) en faveur d'Anne de Bresseau, dont le fils
aîné, Louis Anne de Bresseau, mort sans postérité, eut pour héritier son frère,
Louis de Bresseau (vivant en 1678). Il avait épousé Jacqueline de Courtavel de
Pezé, d’où une fille unique, qui épousa Claude Jacques César, marquis de Murat
et de Castelnau, dont un fils.
4.3. Héraldique
Armes
anciennes des Montfort
(première maison connue) : « de gueules à 2 léopards d'or ». Armes de Rotrou de Montfort,
décrites par l’auteur anonyme citant l’Armorial du Maine : « d’argent à 2 chevrons de gueules ».
Armes
des Harcourt : « de gueules à 2 fasces d'or ».
Ces armes rappellent les armes anciennes primitives.
Armes
des Ferrières : « d'hermine à la bordure de gueules
chargée de 8 fers à cheval d'or ».
Armes
des Plessis-Liancourt
: « d'argent à la croix
engrelée de gueules chargée de 5 coquilles d'or ».
Armes
des Murat : « d'azur à 3 fasces d'argent, maçonnées
et crénelées de sable, la première de 5 créneaux, la seconde de 4, la troisième
de 3, ouverte en milieu de porte ».
Armes
des Nicolay : « d'azur à la levrette courante
d'argent, colletée de gueules, bordé et bouclé d'or ».
Armes
actuelles de la ville de Montfort le Gesnois :
« de gueules à 2 léopards d'or »,
qui reprennent (arrêté municipal du 29 juillet 1961) celles de
l'ancienne maison de Montfort.
8. Toponymie
8.1.
L'origine du nom serait « de Monte
forti », nom de seigneur attesté en 1070 (Dauzat). Le bourg apparaît
(XIème) : « Apud montem fortem
», dont le nom devint « de monte
forti » (1194), puis Monfort (1314) et Montfort le Rotrou
(1352). Sous l’Ancien régime, la ville fut aussi appelée Montfort sur Huisne.
Montfort le Rotrou était autrefois aussi appelée
Montfort au Maine, ce qui permettait de la distinguer des villes homonymes de Bretagne,
de Normandie ou d’Ile de France.
8.2.
La commune voisine, Pont de Gennes, a été rattachée (01 / 01 / 1986) à celle de
Montfort le Rotrou pour former la commune de Montfort le Gesnois.
9. Bibliographie
Abbeville
Nicolas Sanson d' - (1600-1667) (cartographe), « Carte des environs du
Mans. Diocèse du Mans divisée par doyennes ruraux » (collection d'Anville)
(carte en couleurs, 37,5 cm x 48,0 cm), A Paris, chez P. Mariette, 1653
Anonyme,
« Etudes sur le Maine, la
noblesse du Maine aux croisades », Imprimerie de Monnoyer, Le Mans, 1859
Page
20 : « Pendant toute cette époque (1195-1248), IVème, Vème et VIème croisades, on voit aux guerres de Palestine :
Baudoin des Roches, Jean de Landivi, Erard de Brienne, Geoffroy de Beaumont (le
Vicomte), Renaut de Montmirail, Foulques de Quatre Barbes, André de Vitré, Rotrou de Montfort, Juhel de Mayenne, Raoul de
Fougères, Amauri de Craon, etc, Geoffroy de Courtavel, Robert de Dreux, etc ».
Page 25 : Comté du
Maine, ses limites et divisions. Au XIIIème siècle, ces archiprêtrés
s’élevaient au nombre de huit, dont : archiprêtré de Laval, archiprêtré de Montfort
(comprenant le Fertois), archiprêtré de Château du
Loir (comprenant le Bélinois).
L’évêque Maurice, par son décrêt
de 1230, institua le grand doyenné du Mans ainsi que six archidiaconés (Sablé,
Laval, Passais, Sonnois, Montfort, Château du Loir), eux-mêmes divisés en
doyennés.
Notices
sur les familles de Laval, Dreux, Montfort (78), Montfort (72) (page 139), Vitré
Barret
abbé -, « Cartulaire de Marmoutier pour le Perche : ND du Vieux Château,
collégiale de St Léonard de Bellême et prieuré de St Martin du Vieux
Bellême »
Broussillon
Bertrand de -, « Cartulaire de Saint Victeur au Mans, prieuré de l'abbaye
du Mont Saint Michel : 994-1400 »
Broussillon
Bertrand de -, « Cartulaire d’Assé le Riboul, 1097-1506 », Société des Archives historiques du Maine, tome III, 1903
Cauvin
Thomas, « Essai sur la
statistique de l'arrondissement du Mans »,
Imprimerie de Monnoyer, Le Mans, 1833
Cauvin
Thomas, « Recherches sur
les établissemens de charité et d'instruction publique du diocèse du Mans », Imprimerie de Monnoyer, Au Mans, 1825
Cauvin
Thomas, « Etats du Maine,
députés & sénéchaux de cette province
», Imprimerie de Monnoyer, Le Mans, 1839
Cauvin
Thomas, « Supplément à la
topographie du diocèse du Mans »,
Imprimerie de Monnoyer, Le Mans, 1843
Cauvin
Thomas, « Essai sur la
statistique de l'arrondissement de la Flèche », Imprimerie de Monnoyer, Le Mans, 1831
Clerget
Hubert (1818-1899), « Au Mans » (trois dessins à la mine de plomb et
lavis à l'encre brune sur papier beige, 7,2
cm x 23,2 cm), XIXème
Debuisser
J.P., « Histoire de Pont
de Gennes, Montfort le Rotrou, Saussay (avant 1789) », Le Champ du Bourg, 72450 - Pont de Gennes, 1981
Elbenne
Samuel Menjot d'-, « Cartulaire du chapitre royal de Saint Pierre de la
Cour du Mans », Société des archives historiques du Maine, Le Mans,
[s.n.], 1903-1907
Guibours
Pierre Anselme de Sainte Marie de - (père -), « Histoire généalogique et chronologique de la maison
royale de France, des grands officiers de la Couronne et de la Maison du Roy
... », Compagnie des libraires,
Paris, 1712, 1726-1733
Comporte
9 volumes, dont le tome VI (page 71)
Linière
Raoul de -, « Armorial de
la Sarthe, Deuxième série. Notices généalogiques sur les familles résidentes ou
possessionnées dans la région sarthoise au cours des XVIIème et
XVIIIème siècles »
(1644), Imprimerie de M. Vilaire, Le Mans, 1948
Mairie
de Montfort le Rotrou, « Correspondance »,
27 avril 1984
Pesche
Julien Rémy, « Dictionnaire
topographique, historique et statistique de la Sarthe » (tome 1), Le Mans, Monnoyer Imprimeur du roi, Paris,
Bachelier Libraire, 1829
Pesche
Julien Rémy, « Dictionnaire
topographique, historique et statistique de la Sarthe » (tome 6), Le Mans, Bondu Libraire-Editeur, Paris, Arthus
Bertrand Libraire, 1842
Piolin
Paul Léon (RP dom -), « Histoire
de l'église du Mans » (tome III),
Julien, Lanier & Cie Editeurs, Paris, 1856
Plessix
René et Bardet Jean Pierre « Paroisses et communes de France. 72,
Sarthe » (démographie historique), Editions du CNRS, Paris, 1983
Torre
Michel de la -, « Villes
et villages de France, 72 - Sarthe »,
Les Editions Deslogis-Lacoste, 1992
Vallée
Eugène et Latouche Robert, « Dictionnaire
topographique du département de la Sarthe, comprenant les noms de lieux ... », Imprimerie Nationale, Paris,
1950-1952
Sites Internet
http://www.montfort-le-gesnois.fr/