Vaison la Romaine

(07 / 12 / 2008)

 

1. Localisation (Provence, Alpes, Côte d’Azur, 84 - Vaucluse)

 

A Vaison la Romaine se trouvent une « place Montfort, une résidence (ou hôtel) de Montfort (appelée « manoir de Montfort » au service des archives photographiques du ministère de la Culture) et un « espace (de) Montfort ».

 

Panorama de Vaison (circa 1900) (source : ministère de la Culture, SAP).

 

2. Description

 

La commune de Vaison est topographiquement séparée en 2 parties par la rivière Ouvèze.

 

2.1. La ville « moderne »

 

La majeure partie de cette « ville basse » est relativement récente.

 

2.1.1. Deux exceptions notables sont :

 

* d’une part, un ensemble de ruines romaines avec amphithéâtre, embases de maisons et de colonnes, lesquelles ont donné leur nom à la ville ;

 

* d’autre part, un ancien pont romain qui enjambe l’Ouvèze et fut (selon une plaque historique) détruit par les eaux (1892), puis reconstruit (1898). Une nouvelle crue importante eut encore lieu en fin de siècle suivant (1992).

 

2.1.2. Une « place de Montfort », bordée de platanes et dotée d’une élégante fontaine, se trouve dans le centre ville. Elle sert aujourd’hui de parc de stationnement pour automobiles.

 

* plaque toponymique ;

 

* la place de Montfort (A, B, C, D, E) et sa fontaine ;

 

* façades donnant sur la place : A, B.

 

2.2. La ville haute

 

Appelée localement « haute ville », date du Moyen Age, elle fut établie sur une forte élévation rocheuse dont le flanc supporte diverses habitations, et au sommet duquel siège le château des comtes de Toulouse, ou « château comtal »,

 

* maquettes situées dans l’Office du tourisme de Vaison : A, B ;

 

* vue de la ville haute depuis les ruines romaines de Vaison ;

 

* panneau d’information situé vers l'accès à la ville haute.

 

2.2.1. L’hôtel de Montfort

 

Les habitations de la ville haute sont alignées le long de ruelles étroites (une ruelle avec arcade). On y accède notamment par un beffroi doté d'une horloge. L’une de ces maisons, appelée hôtel ou manoir de Montfort, est établie le long de l’une de ces rues :

 

* façade Nord de l’édifice et son angle Nord Est ;

 

* façade Sud, vers l'arrière de l’hôtel : A, B, C ;

 

* vue Sud Ouest.

 

Le bâtiment, récemment restauré (2007-2008), a été divisé en appartements vendus par lots.

 

2.2.2. Le château comtal

 

Les constructions constituent une structure féodale de type défensif composée de 3 bâtiments, flanqués d’un donjon carré et enfermant une cour. Divers remaniements (bretèche, échauguette, barbacane) (XVème) confirment son ancienne fonction militaire (poste de guêt). Inoccupé depuis 1791, le château tomba progressivement en ruines, puis l'ensemble fut vendu à la commune.

 

* notice d’information (I. Cartron & J. Marcellin) ;

 

* vues du château comtal (XIIème-XVIème) : A, B. Détails : talus, corbeaux ;

 

* ruines du château posé sur une plateforme sommitale rocheuse (éléments protégés MH) (photo Martine Audibert - © Monuments historiques. Source : Ministère de la Culture, base Mérimée).

 

* vue de Vaison (« ville basse ») depuis le château comtal.

 

2.2.3. La cathédrale (XVème-XVIIIème)

 

3. Histoire

 

3.1. Ville haute et château

 

Avant le Moyen Age, les habitants de Vaison étaient installés dans la vallée. L'insécurité les força à migrer (XIIIème) vers une hauteur située sur la rive gauche de l’Ouvèze, à l'abri d'un château construit par les comtes de Toulouse. Plus tard (XVIIème-XVIIIème), l'insécurité s'étant atténuée, ils revinrent progressivement s'établir dans la vallée.

 

Vaison était (début XIIème) une seigneurie du marquisat de Provence : ce fief relevait donc du comte de Toulouse qui était aussi marquis de Provence. Des conflits opposaient le comte et l’évêque de Vaison, qui se prétendait seul seigneur de la ville depuis 1108. Par réaction vis-à-vis du pouvoir épiscopal, et afin de renforcer son pouvoir temporel, le comte fit d'abord édifier une tour à palissades. Plus tard, Raymond VI de Toulouse éleva (1195) un donjon en pierre. L’Eglise hérita (1274) du marquisat de Provence et y maintint une garnison. Plus tard (début XVIème), divers travaux furent entrepris.

 

3.2. Les toponymes Montfort

 

3.2.1. Ces noms sont situés à Vaison la Romaine et se relient à un ancien maire de Vaison : Rostaing Louis Rodolphe Bertrand de Montfort (25 février 1778, Buis les Baronnies - 7 octobre 1861, Vaison la Romaine). Ce personnage fut maire de Vaison (1812-1825), après André de Rippert (1811-1812) et avant Adrien de Taulignan (1825-1830) : une liste des maires de Vaison est précisée sur un panneau situé en mairie. Son portrait (peinture à l’huile sur toile) se trouve aussi dans la mairie, accompagné d’une notice succincte au verso.

 

Montfort fut aussi membre du Conseil général du Vaucluse, chevalier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur (3 octobre 1832) et médaillé de Ste Hélène. C'est lui qui céda à la ville (1833) une parcelle de terrain correspondant à l’actuelle place de Montfort.

 

3.2.2. L'épigraphie de Vaison contient diverses inscriptions gallo-romaines, dont la suivante, découverte à la grange de Theut qui appartenait à Rostaing Bertrand de Montfort. Une pierre calcaire, probablement issue des carrières de Vaison, et taillée en forme de cippe (1,0 m x 0,5 m), porte l’inscription suivante :

 

...NAE N...

FIL. FLAMINIC

VAS. VOC. HERE

DES. CALLISTI

LIB. EIVS. PONEN

DAM. CVRAVER.

 

c'est-à-dire « (Dis manibus) ...nae N... filiae flaminicae Vasionis Vocontiorum, heredes Callisti, liberti ejus, ponendam curaverunt » (« Aux dieux mânes de ..., fille de N..., prêtresse de Vaison des Voconces, les héritiers de Calliste, son affranchi, ont eu soin d’élever cette pierre »).

 

4. Généalogie

 

4.1. Montfort était le fils du comte Antoine Louis Francois Bertrand de Montfort, lui aussi né à Buis les Baronnies (03/12/1739). Celui-ci est représenté dans 2 oeuvres :

 

* « L.A.F. Bertrand de Montfort, vice balli, lieutenant général des Baronnies, né au Buix le 3 décembre 1739, député du Dauphiné à l'Assemblée nationale de 1789, mort en 1821 », estampe de Wilbrode Magloire Nicolas Courbe ;

 

* « L.A.F. Bertrand de Montfort, vice-bailli, lieutenant général des Baronnies, député de la province de Dauphiné à l'Assemblée nationale de 1789, né au Buis le 3 décembre 1739, mort en 1821 », dessin d'Olivier Stanislas Perrin (1761-1832).

 

4.2. D'autre part (Prudhomme), un Bertrand de Montfort, vice-bailli du Dauphiné, figurait sur la liste des députés envoyés aux Etats Généraux de 1789 au titre du Tiers Etat. Cette famille est indiquée dans Morena :

 

Bertrand de Montfort (Dauphiné)

4569. Armes : « d'or à une croix de gueules, cantonnée de 4 trèfles de sable ». Anoblis (1814).

 

4.3. La famille de Bertrand de Montfort est peut-être en rapport avec la famille de Clapiers de Collongues, dont l'un des membres connut un sort dramatique (cf Roux - Alphéran).

 

4.4. Enfin, on peut noter que Toustain de Bertrand (vivant en 1023), seigneur de Bassembourg (ou Bastembourg) et de Montfort sur Risle en Normandie, eut 2 fils : Guillaume Bertrand, baron de Bricquebecq (vivant en 1066), et Hugues Bertrand, dit le Barbu (ou à la Barbe), seigneur de Montfort sur Risle (cf 27 - Montfort sur Risle).

 

9. Bibliographie

 

Bibliothèque de l’École des chartes, Paris, Société de l'Ecole des chartes, 1847-1848

 

Prudhomme D.F.D., « Histoire générale et impartiale des erreurs, des fautes  et des crimes commis pendant la Révolution » (tome 3), L.P., Paris, An V (1797)

 

Roux-Alphéran Ambroise, « Les rues d’Aix, ou Recherches historiques sur l'ancienne capitale de Provence » (tome second), Typographie Aubin, Editeur, Aix, M DCCC XLVI (1846-1848)

Roux-Alphéran (1776-1858), membre de l'Académie (1808-1830, 1840-1858), fut greffier en chef de la cour royale d'Aix sous la Restauration, puis se consacra à l'histoire d'Aix en Provence.

 

Sicard Roland, Bardet Jean Pierre et Motte Claude, « Paroisses et communes de France. 84, Vaucluse » (démographie historique), Editions du CNRS, Paris, 1987

 

Sites Internet

 

http://www.vaison-la-romaine.com/