Chartres, Epernon, Nogent le Roi
(21 / 02 / 2015)
1. Localisation (Centre, 28-Eure et
Loir)
Dans la cathédrale de
Chartres (28000) (plan), 2
vitraux représentent des seigneurs de Montfort l'Amaury.
Deux autres lieux importants
(Nogent le Roi, Epernon)
situés en Eure et Loir, ont aussi entretenu des relations avec cette famille.
2. Description
2.1. Les vitraux de la
cathédrale
Ceux-ci sont situés en
hauteur, dans la zone Sud Est de l'édifice, au-dessus des lancettes (vitraux
longilignes). Ce type de disposition est ici systématique : photographie ancienne.
Ils s'agit de médaillons (petites roses circulaires), entourés chacun de 16
demi-disques plus petits. Des plans d’inventaire des vitraux leurs attribuent
tantôt les numéros 192 et 193, tantôt les numéros 106 et 113. Il s’agit de deux
vitraux, chacun représentant un chevalier banneret (un « chevalier
banneret » peut réunir sous sa bannière plusieurs chevaliers) :
* l’un d'eux est censé
représenter Simon IV de Montfort (~1165 - 1218) : vue A, vue B. On peut
discerner le dessin du vitrail de Simon IV, sur la façade Sud de
la cathédrale : vue extérieure,
vitrail (après contournement et traitement d'image).
* l'autre vitrail
représenterait Amauri VI de Montfort
(~1195-1241).
2.2. Gravures anciennes
Des gravures de ces 2
vitraux ont jadis été réalisées (XVIIème ?), puis dessinées (in
Armancourt) :
* dessin de la gravure
représentant Simon IV ;
* gravure
d’Amauri VI tirée de ce vitrail, et dessin de cette
gravure.
2.3. Photographies anciennes
Dans la « Galerie du
vitrail », située au Nord, à proximité de la cathédrale, un ouvrage
contient des photographies (noir et
blanc) de ces vitraux : Simon IV, Amaury VI.
2.4. Reproduction des
vitraux
Ces photographies ont servi
de base à Denis Picol, maître verrier à Chartres,
pour réaliser (2000-2001) des copies
réduites de ces vitraux. Chacune s'inscrit dans un cadre de
3. Histoire
Les vitraux de
Chartres sont, comme il était d’usage, des donations effectuées au
profit de l'Eglise par divers « bienfaiteurs ».
Les attributions indiquées
au § 2.1. (Simon IV et Amauri VI) sont en partie fondées sur Gaignères.
Cependant, elles proviennent
d’une étude (Armancourt) qui a été contestée. En effet, un même écu d’armes a pu
appartenir à plusieurs membres d’une famille. Ainsi, il n’existerait « aucun
motif, en dehors de la confiance que peuvent inspirer les opinions de
Gaignères, pour reconnaître Amaury de Montfort et Simon, comte de Leicester,
son frère, plutôt que d’autres membres de leur famille, dans les deux
chevaliers portant les armes de Montfort qui figurent sur des roses de la
cathédrale (nos 192, 193) » (Prinet, 1910). Roger de
Gaignères (1642-1715) était, en effet, un collectionneur dont le riche fonds
iconographique a permis diverses études, dont celle rapportée ici.
Ces remarques sont liées :
(a) d’une part, aux
datations les plus probables des vitraux en question (début XIIIème ?).
A diverses époques, des seigneurs donateurs ont participé à la construction de
la cathédrale : la durée de cette construction est importante (1134 -
circa 1160). Certaines de ces époques peuvent correspondre à leurs départs en croisade
(1202-1204, 1248, 1270) ;
(b) d’autre part, au
problème de leur conservation au cours du temps, compte tenu de la vraisemblance
de restaurations successives.
Des membres de la famille de
Montfort l’Amaury ont participé à ces dons, rédigeant probablement des actes au
moment de leur départ en croisade : Simon IV s'est croisé (1202-1204)
(quatrième croisade), puis (1209) en Albigeois ; son fils, Amauri VI,
s'est croisé (1248) avec Louis IX (septième croisade).
D’autres membres de la
famille de Montfort se sont aussi croisés en Terre Sainte : Gui, Jean,
Philippe, Honfroi ou encore Rupin.
Il est donc possible que ces
roses soient toutes datables avant l’an 1235.
4. Héraldique, généalogie (cf Montfort l'Amaury,
78-Yvelines)
9. Bibliographie
Armancourt V. M. comte d’ -, « Chartres. Notes
héraldiques et généalogiques », in Bibliothèque de l’Ecole des chartes, 1910,
volume 71 (pages 345-346), Société archéologique, Chartres, 1908
Doyen Guillaume,
« Histoire de la ville de Chartres, du Pays chartrain et de
Farcy Jean Claude, Garnot
Benoit et Bardet Jean Pierre, « Paroisses et communes de France (28-Eure
et Loir) » (démographie historique), Editions du CNRS, Paris, 1990
Gilbert
Antoine Pierre Marie, « Description historique de l'église cathédrale de
ND de Chartres », Chez Garnier-Allabre, Chartres, 1824
Page 70 : « Fenêtre, rose, un
chevallier portant un écu de gueules au lion d’argent ou cheval effrayé [sic],
avec un guidon danché d’argent et de gueules de l’un et de l’autre. C’est la
représentation d’Amaury VI, comte de Montfort,
connétable de France en 1231, sous le règne de St Louis. Le
connétable de Montfort continua la guerre contre les Albigeois (accusés de
renouveler les erreurs des Manichéens et des Ariens), après la mort de son père
arrivée en 1234 [sic], et confirma une donation faite au chapître de l’église
de Chartres. Il mourut en 1241 ».
Pages 71-72 : « Fenêtre, la
rose ou partie circulaire qui surmonte les deux formes de vitres, représente un
chevalier portant un écu de gueules au lion d’argent
avec un guidon danché d’argent et de gueules de l’un et de l’autre.
Ce chevalier est Simon [V] de Montfort,
comte de Leicester, frère du connétable de ce nom. Il vivoit vers l’année
1250 ».
Page 73 : « Fenêtre, rose, un
chevalier portant un écu d’or à deux léopards ou
deux lions mal dessinés, de gueules » (cf 72-Montfort le Gesnois).
Page 77 : « 5° Daniel portant St Marc. Au bas des formes de vitres sont des comtes et des comtesses, avec les armes de Dreux. Au-dessous de la figure de la vierge, est un écu aux mêmes armes de Dreux ».
Page
77 : « 25° Fenêtre, rose, un chevalier portant un écu aux armes de
Dreux : c’est le même Pierre de Dreux, surnommé Mauclerc, armé de toutes
pièces, dont il a été parlé ci-dessus ».
Page
77 : « 56° Forme, un prophète. Les armes de Dreux décrites
ci-dessus ».
Page
77 : « 26° Fenêtre, rose, un évêque. 58° forme, deux prophètes ;
un apôtre debout. Les armes de Dreux ».
Guérard Benjamin, « Cartulaire de St Père de
Chartres » (2 tomes), Imprimerie de Crapelet, Paris, 1840
Tome 1, pages
184-185 : « Capitulum LIX. De redditione Geneth Villae (anno 1066). Simon de Monte
Forti ; Mainerius, frater ejus ; Radulfus Malus
Vicinus ; Rodbertus, filius ejus »
Tome 1, pages
235-236 : « Capitulum X. De tributo concesso a Mainerio in Agili
Villa (ante anno 1091). Conveni ibi Mainerium, fratrem Symonis de Monte Forti, ut
… Domnus Simon, filio suo Amalrico praesente … »
Lefèvre Edouard, « Dictionnaire géographique des
communes, hameaux, fermes, moulins, châteaux, maisons et chapelles d'Eure et
Loir », Garnier, Chartres, 1854-1856
Lépinois Eugène de Buchère
de -, « Histoire de Chartres » (2 tomes), Garnier Imprimeur,
Chartres, 1854, 1858
Tome 1, Amaury de Montfort (pages 93, 220), Simon de Montfort (pages
123, 125, 357)
Lépinois Eugène de Buchère
de -, Merlet Lucien, « Cartulaire de ND de Chartres » (3 tomes),
Garnier Imprimeur, Chartres, 1862, 1863, 1865
Mons-Fortis : tomes 1 (pages 88, 187, 197), 2 (pages 36, 61, 86,
110), 3 (page 173)
Merlet Lucien
(1827-1898), « Dictionnaire topographique du département d'Eure et Loir,
comprenant les noms de lieu anciens et modernes », Imprimerie impériale,
Paris, 1861
Ozeray Michel Jean François,
« Histoire de la cité des Carnutes, et du Pays Chartrain, vulgairement
appelé
Tome 1, pages 164-165
Prinet Max, « Revue
bibliographique sur le livre d’Armancourt », in Bibliothèque de l’Ecole
des chartes, volume 71 (pages 345-346), 1910
Souchet Jean Baptiste,
« Histoire du diocèse et de la ville de Chartres » (4 tomes),
Imprimerie de Garnier, Chartres, 1866, 1868, 1869, 1873
Torre Michel de la -,
« Villes et villages de France (78-Yvelines) », Les Editions
Deslogis-Lacoste, 1989