Montfort l'Amaury
(20
/ 04 / 2012)
6. Sigillographie
6.1. Armes et sceaux
Au Moyen Age,
le chef de famille portait traditionnellement à la fois le nom et les armes. Du
vivant de leur père, les enfants devaient introduire une brisure, ou un lambel,
dans les armes paternelles et pouvaient faire usage des armes ainsi modifiées.
Un tel lambel se constate ainsi dans les armes des aînés de la famille de
Montfort, qui chargèrent un lambel en chef des armes de leur maison.
Lorsque le
chef de famille n'avait pas de descendant en ligne agnatique, il pouvait
transmettre ses armes à son gendre ou à l'un de ses parents les plus proches.
Sinon, les armoiries marquaient la fin de la lignée masculine. Ainsi, Jean Ier
de Montfort eut une fille unique, Béatrix, qui n'a pas fait usage du lion
rampant dans ses armoiries mais a repris celles de son mari, Robert IV de
Dreux, qui comportent un échiquier. Puis le comté de Montfort prit l'hermine
bretonne, après que Yolande de Dreux, fille de Béatrix et de Robert, ait épousé
Artus II, duc de Bretagne.
6.1.1.
Cri de guerre des comtes de Hainaut : « Hainaut le noble ! ».
6.1.2.
Armes de la maison de Montfort
Un certain
nombre d’armes peuvent être analysées en divers lieux : Archives nationales (répertoires
décrivant de nombreux sceaux, dont ceux recensés par Douët d'Arcq), archives
privées, vitraux d’établissements religieux (cathédrale de Chartres abbayes,
prieurés, églises), salle des croisades
de Versailles (avec des erreurs), ainsi que les différentes descriptions
d’armes, anciennes ou plus modernes, nationales ou régionales : Cange,
Chesnaye-Desbois, Chesne, Courcelles, Corson pour
Celles de
Montfort peuvent principalement être étudiées sur les sceaux émis ainsi que sur
les vitraux de la cathédrale de Chartres.
* Planche de sceaux
principaux de la première maison de Montfort l’Amaury.
Les armes
d'un certain nombre de chevaliers qui se croisèrent au Moyen Age figurent dans
la salle des Croisades du palais de Versailles (au rez-de-chaussée). On peut
notamment y relever celles de Simon IV (appelé Simon III) et Amaury VI de
Montfort l'Amaury (Ile de France), de Robert de Montfort sur Risle (Normandie),
de Pierre de Dreux (Bretagne), de Pierre de Courtenay (Bourgogne), etc (cf
inventaire donné par Gavard).
Les armes anciennes de Montfort se lisaient
« parti émanché de gueules et d'argent, de deux pièces et deux demies »
(d'après les sceaux, les contre-sceaux et les vitraux de Chartres). Elles
figuraient sur la bannière
« barlongue » (de « bis longus » = 2 fois plus longue que
large) de la maison de Montfort. On peut supposer que ce motif stylise, par
exemple, des dents de lion blanches avec une gueule rouge.
Les armes qui
se décrivent « de gueules au lion d'argent » apparurent
ensuite. La bannière barlongue semble ainsi avoir été remplacée par une
bannière à lambeaux « de gueules au lion d'argent rampant ».
Ces changements ne semblent pas s’expliquer avec évidence (Léchauguette).
On peut, de
façon aussi authentique que possible, décrire les armes de la première maison
de Montfort comme suit ;
(a) les
sceaux anciens (Archives nationales) portaient des armes que l’on peut
seulement lire : « de ... au lion (rampant) de ..., la queue fourchée (vers
l'extérieur du dos) ». Les couleurs n’y figurent pas (la cire étant
généralement brune, jaunâtre ou verdâtre) ;
(b) les
vitraux de Chartres confirment cette description (la queue est fourchée sans
direction précise) mais indiquent en outre des couleurs : champ de gueules,
lion d'argent. Cependant, la couleur argent a pu être d'or : d’une part,
les petites roses de Chartres sont situées très en hauteur, donc exposées aux
intempéries et les couleurs en ont pu avoir été altérées au cours des
siècles (depuis le XIIIème !) (le blanc et le jaune étant des
couleurs claires) ; d’autre part, des dégradations ont pu se produire (guerres,
incendies, Révolution), entrainant des réparations dont les couleurs n’ont pas
nécessairement été conformes au modèle original ;
(c) par
ailleurs, au Royaume Uni, des documents anciens décrivent les armes de Simon V
de Montfort, comte de Leicester,
tantôt « de gueules au lion de sable, la queue fourchée vers le
dos » (Madicott), tantôt « de gueules au lion de ... », comme
sur les sceaux (clock tower à Leicester, 1861). Mais une brisure est possible.
Les armes de
cette famille ont aussi fait l'objet d'erreurs. Ainsi, celles de Simon IV de
Montfort, croisé en 1202, qui figurent dans la salle des Croisades sont, non
seulement attribuées à Simon III, mais, de plus, sont quasiment celles de la
maison de Luxembourg (« de gueules au lion d'argent, la queue fourchée,
nouée et passée en sautoir »). Cette représentation (début XIXème),
qui a été décrite par Gavard, est donc erronée : le sautoir se rattache aux
maisons de Luxembourg ou de Bohême (dont le lion est, en outre, couronné, armé
et lampassé d'or). Il n'apparait ni dans les sceaux, ni sur les vitraux reliés
à Montfort.
La devise de
Simon IV de Montfort était : « viens ça, je te la challenge »
(expression de défi).
Amauri et
Simon de Montfort, représentés sur les vitraux de Chartres (infra), auraient
été les donateurs de ces vitraux, si l'on suppose ces vitraux vraiment
contemporains. Sur ceux-ci, tous deux portent la bannière barlongue et les
armoiries d'écu au lion. Les couleurs représentées sur les vitraux (émail de gueules
et métal d'argent) sont celles généralement attribuées à la famille de Montfort
l'Amaury. Mais des restaurations successives ou le vieillissement des
matériaux, ont pu, on l’a vu, au cours du temps, avoir altéré ces couleurs :
par exemple, le jaune (métal or) du verre peut s'altérer en un blanc plus ou
moins franc (métal argent).
Cette
représentation en verres colorés est la seule à informer sur les couleurs et
émaux. Les armes se lisent donc finalement : « de gueules au lion
d'argent (d'or) à la queue fourchée ». On peut donc admettre que les
armoiries d'écu portent un lion d'argent rampant la queue fourchue sur fond de
gueules.
6.1.3.
Armes de
6.1.4.
Armes de
6.1.5
Armes de
6.2. Sur l'origine des
armes de la première maison de Montfort
Les armes de
la maison de Montfort seraient dérivées de celle de la maison de Hainaut
« écartelé aux 4 lions rampants », ou de celle de Flandres
« au lion rampant la queue fourchue », familles qui seraient
ascendantes des seigneurs de Montfort par le mariage au Xème de
Guillaume de Hainaut et d'une dame de Nogent, fille de Hugues de Beauvais,
administrateur de l'Iveline et précepteur du jeune roi Robert. Mais ceci ne
constitue pas une preuve absolue, car les armes de la maison de Montfort
n'apparaissent qu'à la fin du XIIème.
Les vitraux
de Chartres montrent à la fois la bannière barlongue « émanchée de
gueules et d'argent » et l'écu aux armes habituelles « de
gueules au lion d'argent la queue fourchue ». Au Moyen Age, la
bannière a précédé l'armoirie d'écu, jusqu'alors inexistante. Il est assez
fréquent que l'écu reproduise les armes primitives de la famille et qu'il
« était ordinairement de la couleur de la bannière primitive »
(Anquetil).
Cette
bannière émanchée, premier emblème des Montfort, précéda le lion rampant (cf
sceaux). Une seconde bannière, celle de Gui de Montfort, seigneur de
Bréthencourt, succèda à la précédente : elle portait, cette fois, un lion
rampant d'argent sur fond de gueules. Entre 1223, où Gui utilisait le sceau à
la bannière émanchée, et 1226, où il utilisait le sceau au lion d'argent, un
événement s’est peut-être produit. Il a peut-être simplement repris les armes
de son frère, Simon IV, décédé en 1218. Celui-ci introduisit en effet pour la
première fois (sceau de 1195) le lion rampant dans les armes de la maison de
Montfort. Cependant, le lion apparaît très souvent dans l'art héraldique. Les
hypothèses suivantes ont été avancées :
(i) le lion à
queue fourchue figurait dans les armes de Richilde de Hainaut, première épouse
d'Amaury III de Montfort. Mais à cette époque (fin XIème) les
armoiries étaient encore peu usitées, et la maison de Montfort aurait fait
figure de précurseur. De plus, aucune preuve matérielle ne vient confirmer
l'usage du lion. Ainsi, Simon III, fils d'Amaury III, qui aurait dû utiliser
les armes de son père, ne fit pas figurer le lion dans ses sceaux. C'est aussi
vrai de la seconde femme d'Amaury III, Agnès de Garlande, dont les armes
portaient un « lion d'or à deux fasces de gueules ».
(ii) Simon
IV, revenant de de son séjour en Terre Sainte, aurait ramené l'image du lion,
alors inconnu en Occident, comme symbole de courage, de force, de générosité,
etc. Mais ce symbole figure déjà dans le sceau de 1195, alors que Simon ne se
croisa qu'en 1202-1204 (quatrième croisade). Sauf à supposer que l'un de ses
ancêtres se soit croisé au cours de l'une des 3 croisades précédentes et qu'il
ait agit de même.
(iii) Simon
IV a épousé Alix (circa 1190, donc avant le sceau de 1195). Selon certains,
Alix, qui aurait été fille de Laurence de Hainaut, aurait pu accoler, suivant
la coutume de son pays, le lion de Hainaut, aux couleurs d'argent et de
gueules, avec les armes de son époux. Mais d’autres (Rhein) pensent qu’Alix
n’était pas une Hainaut, mais une Montmorency. Cette thèse, plus crédible, ne
résoud cependant pas le problème puisque les Montmorency portaient une « croix
cantonnée d'alérions ».
6.3. Les sceaux de la maison
de Montfort
(quelques sceaux sont seulement
connus par des dessins reproduits dans un fascicule publié par l’abbé
Léchauguette de St Arnoult).
Beaucoup de
ces sceaux ne sont pas répertoriés dans les inventaires des Archives Nationales
(cf Douët d’Arcq). Il n'en existe donc pas de moulage ou de reproduction
matérielle. Ceci est le cas des sceaux de Guillaume de Montfort, évêque de
Paris, de Bertrade de Montfort, reine de France ou de Laure de Montfort,
comtesse de Ponthieu.
Le modèle de
sceau le plus répandu est de type équestre. Le type gruyer est plus restreint
et semble avoir été peu porté. Le sceau armorié a été aussi utilisé : cas de Philippe II,
seigneur de Bréthencourt, d'Amaury V, comte de Gloucester, de Pierre et de
Simon de Montfort, fils du comte de Leicester, Simon V de Montfort. Un seul
sceau à portrait existe : le second sceau de Pierre de Montfort (daté de 1263).
Malheureusement, l'abbé Léchauguette décrit par erreur le sceau de Pierre de
Montfort sur Risle (cf 27 - Eure).
Les sceaux
des dames de Montfort sont classiques : personnages représentés debout, de
face, avec un long vêtement : cas de Bertrade, de Béatrix, d'Agnès et de
Laure de Montfort. Enfin, certaines rameaux se sont fondus, par voie féminine,
dans d’autres familles qui sont rapidement décrites ici.
6.3.1. Branche de Montfort
6.3.1.1.
Guillaume de
Montfort
(fils de Simon Ier de Montfort et d'Agnès d'Evreux), élu évêque de
Paris en 1092 (sceau de 1097).
C'est le plus ancien sceau (connu) de la maison de Montfort l'Amaury. L'évêque
est assis, sans mitre, cheveux courts, sa crosse à la main droite, un livre
dans la main gauche, posé sur la poitrine (ce sceau ne figure pas aux Archives
Nationales). Légende : « GUILLELMVS. DEI. GRATIA. PARISIEN. EPISC. »
(Guillaume, par la grâce de Dieu évêque de Paris).
6.3.1.2.
Bertrade de
Montfort.
Contrairement à Anquetil, qui prétendait qu'elle ne fut pas reine de France, le
sceau de 1115 en
est une preuve : cire blanche (
6.3.1.3.
Simon III de
Montfort.
Premier seigneur dont les sceaux sont aux Archives Nationales (A.N. n° 902).
Ces sceaux sont de dimensions importantes :
6.3.1.4.
Mahaut de
Champagne
fut lapremière femme de Simon III. Morte avant 1168, parente des comtes de
Champagne elle devint, par son mariage, comtesse de Montfort et d'Evreux. Son
sceau en amande (
6.3.1.5.
Amicie de
Leicester
(seconde femme de Simon III). Son premier sceau (1195) est en mauvais état. Une
copie le représente comme sceau en amande : la dame est debout, portant un
rameau. Legende : « SIGILLVM - AMICIE - DOMINE - MONTISFORTIS. »
(sceau d'Amicie, dame de Montfort). Son second sceau (1206) est de type ogival,
de
6.3.1.6.
Simon IV de
Montfort
(deuxième fils de Simon III et d'Amicie de Leicester). Son premier sceau, qui a
dû lui servir du vivant de son père, le représente à cheval, en tenue non
militaire (chasse ?), galopant et sonnant de la trompe, un chien courant sous
le cheval (ce sceau ne figure pas aux Archives Nationales). Légende :
« SIGILLVM. SIMONIS. DOMINI. RUPE. FORTIS. » (sceau de Simon,
seigneur de Rochefort). A
la mort de son père, Simon fit usage d'un nouveau sceau (1195 et 1196), de 60
ou
Sceau
équestre (contourné) (n° D707)
de
Ce sceau a dû
déplaire à son titulaire qui en fit faire un autre (1211) (A. N. n° 708). Sceau rond de
Lorsque
Philippe Auguste lui donna le titre de comte de Toulouse (Simon ne s'est pas
adjugé lui-même ce titre), Simon se fit graver un sceau de majesté (1213)
(A.N. n° D 747) du type des anciens comtes
de Toulouse. Il n'en reste qu'un faible fragment de sceau rond de type assis
Dans le champ du sceau, on remarque la croix pattée et, sur le côté droite de
la poitrine, une croix brodée (signe que portaient les croisés en Albigeois).
La légende a quasiment disparu : reste « CARJASS » (CARCASSONNE, dont
il était devenu vicomte).
C’est en le
rapprochant du sceau d'Amauri VI,
son fils, que l'on peut se figurer qu'il est représenté assis, tête nue, une
large épée en travers des genoux (simulation du sceau).
Une clef de voute
sigillée, représentant ce personnage pendait jadis dans l'église abbatiale St
Sauveur d'Evreux.
6.3.1.7.
Alix de Montmorency, épouse de Simon IV. Un
sceau apposé à un acte de 1220 la représente debout, en mante, portant coiffure
carrée, des plantes grimpant dans le champ du sceau qui contient en bas deux
chiens de chasse. De la légende ne subsiste que le nom de Montfort.
6.3.1.8.
Amaury VI de
Montfort,
fils aîné de Simon IV et d'Alix de Montmorency. Du vivant de son père, il avait
un sceau armorial de
Il possédait
aussi un sceau équestre (1221 ou 1222), qui devait servir aux seuls actes
relatifs à la seigneurie de Montfort. Ses sceau et contre-sceau de connétable
sont les suivants.
Sceau
de 1230 (A.N. n° D 711 et bis)
: sceau rond de
Sceau
de 1234 (A.N. n° D 712 et bis)
: fragment de
sceau rond de
Lorsqu'il
céda ses droits sur le Languedoc au roi de France (1223), il ne pouvait plus
utiliser le sceau de comte de Toulouse et se fit graver un sceau de
Amaury reçut
(1230) la charge de connétable de France que possédait son oncle, Mathieu de
Montmorency. A cette occasion, il fit graver un cinquième sceau, semblable au
précédent mais de meilleure facture (dessin plus fin et mieux proportionné).
Légende : « AM(ALRICI) COMITIS MONTIS FORTIS FRANCIE
CONSTABVLARIVS. » (Amaury, comte de Montfort, connétable de France). Il
employa ensuite (1234) un sixième sceau (raison inconnue), très semblable aux
précédents, dont la légende est : « AMALRIC : COMES : MONTIS FORTIS :
FRANCIE CONSTABVLARIVS ».
6.3.1.9
Gui de Montfort, autre fils de Simon IV. Sceau et contre sceau de 1226 (A.N. D709 et bis) : fragment de sceau équestre rond
de
Sur ce sceau,
le lion est à queue (simplement) fourchue (détail du lion) : la fourche de
gauche, la plus élevée, est orientée vers le dos, tandis que la fourche de
droite est orientée vers l’arrière.
6.3.1.10.
Jean Ier
de Montfort, fils unique du connétable Amaury. Son seul sceau (mai 1247) le
représente en cavalier, galopant à gauche, l'épée au poing, protégé par un
bouclier au lion et par un heaume plat. Deux autres lions figurent sur le
carapaçon du cheval (sceau
rond de
Le sceau
comporte donc un lion en 5 endroits : 1 sur l’écu, 2 sur le carapaçon et 2 sur le contre sceau. Tous sont ainsi à queue
fourchée, disposée comme celle de Gui (supra).
6.3.1.11.
Jeanne de
Châteaudun,
femme de Jean Ier. Son sceau est grand (
* plans de
Châteaudun (A, B) d’après l’Atlas de
Trudaine
(1745-1780) (source : RCHIMED (Archives de France,
F/14/’8492, planches 17et 18).
* Château de
Châteaudun et sa tourelle
d’escalier dans la cour intérieure (source : ministère de
Cette
tourelle peut, comme d’autres du même type, être comparée à celle d’Anne de
Bretagne, à Montfort l’Amaury.
6.3.2. Branche de Dreux
6.3.2.1. Robert IV de Dreux, époux de Béatrice. Sceau (1268) rond
de
6.3.2.2. Béatrice de Montfort, fille du comte Jean Ier et de Jeanne de
Châteaudun, épouse de Robert IV de Dreux. Sceau en amande
de
6.3.2.3. Iolande de Dreux, fille de Robert de Dreux et de Béatrice. Elle
épousa Alexandre, roi d'Ecosse. Son sceau de reine d'Ecosse (en cire verte, de
Outre ce sceau, Iolande possédait un autre sceau, propre à la
chatellenie de Montfort (acte du 17 avril 1313). Ce sceau (de
6.3.2.4. Jean II de Dreux, fils de Robert et de Béatrice, frère de Iolande.
Sceau équestre de
6.3.2.5. Robert de Dreux, fils de Jean II. Son premier sceau est identique à celui de son père.
Son second sceau
est plus petit (
6.3.3. Branche de Ponthieu -
Aumale
6.3.3.1. Fernand de Ponthieu, fils du roi de Castille et de Jeanne de Dammartin,
comtesse de Ponthieu et d'Aumale. Par son mariage avec Laure de Montfort, fille
du connétable Amaury, il devint seigneur d'Epernon. Sceau apposé sur un acte de
février 1261 : Fernand galope à droite, l'épée en avant, le bouclier protégeant
son torse, coiffé d'un heaume. Les armoiries de Dammartin (celles de sa mère)
figurent sur son bouclier et sur le carapaçon du cheval. Légende : « S.
FERRANDI. FILII. REGIS. YSPANIE. HEREDIS. PONTIVI. MILITIS. » (sceau de
Fernand, fils du roi d'Espagne, xxx de Ponthieu, chevalier).
6.3.3.2. Laure de Montfort, épouse de Fernand de Ponthieu. Sceau apposé avec
celui de son époux sur un acte de février 1261. Laure est représentée debout,
vêtue d'une grande mante, cheveux noués avec un bandeau, tenant une fleur de la
main droite et un petit chien sur le bras gauche. A dextre aussi bien qu'à
senestre, un écu au lion rampant. Légende : « SIGILL. DOMI(NICI). LORE.
DE. MONT. » (sceau de dame Laure de Montfort).
6.3.3.3. Jean Ier de Ponthieu, fils de Fernand et de Laure. Sceau apposé
sur un document de 1282. Jean est représenté galopant à droite, l'épée au vent,
coiffé d'un casque conique, portant un bouclier aux armes des Ponthieu-Aumale
(bandé et bordé). Légende : « S. IEHAN : DE : PONTIS : ...
AVBEMALLE. » (sceau de Jean de Ponthieu ... Aumale).
6.3.3.4. Jeanne de Ponthieu, petite fille de Jean Ier, épouse de
Jean VI, comte de Vendôme. Son premier sceau date de 1345 et porte un écu
octogonal au lion rampant, brisé d'un écu et bandé à la bordure. Légende :
« S. IEHANNE. DE. PONTIEV. » (sceau de Jeanne de Ponthieu). Son
second sceau daté de 1372 reste de type armorial : dans un cadre gothique,
figure l'écu de Vendôme et de Ponthieu, et dans le champ figurent des animaux
et un écusson échiqueté. Légende : « S. IEHANNE. DE. PONTIEV. CONTESSE.
DE. » Vendôme (sceau de Jeanne de Ponthieu, comtesse de Vendôme).
6.3.4. Branche de Meulan (ville de Meulan,
vue par Mérian vers 1656 et autre gravure)
6.3.4.1. Galeran II de Meulan, époux d'Agnès de Montfort. Son second sceau, rond
et de
6.3.4.2. Agnès de Montfort, fille d'Amaury III de Montfort. Portait le titre
de comtesse de Meulan du fait de son mariage avec Galeran II, comte de Meulan.
Le premier sceau d'Agnès de Montfort (ou de Garlande) (1165), ogival et de
6.3.5. Branche de
Bréthencourt et Castres
6.3.5.1. Gui de Montfort, fils de Simon IV, prend le titre de seigneur de Bréthencourt (1202).
Son sceau de
Il utilise (1223) un sceau de
Un autre sceau (1226) est quasiment identique, sauf la bannière,
remplacée par une bannière au lion rampant, et son exécution est de meilleure
qualité.
6.3.5.2. Philippe Ier de Bréthencourt - Castres. St Louis inféode à
Philippe, fils de Gui, la partie de l'Albigeois située sur la rive gauche du
Tarn, créant ainsi l'importante seigneurie de Castres. Philippe porta en outre
le titre de seigneur de
6.3.5.3. Philippe II de Montfort, seigneur de Bréthencourt et de Castres. Philippe
II, fils du précédent, fut seigneur de Bréthencourt, Castres et Lombers, comte
de Squillace (au royaume de Naples). Son sceau (milieu
du XIIIème), de type armorié (écu chevronné, brisé d'un lambel),
doit représenter les armes de sa femme, Jeanne de Lévis (A. N. n° 2909).
6.3.5.4. Jean II de Montfort, seigneur de Bréthencourt et de Castres. Jean II,
fils du précédent, fut seigneur de Bréthencourt, Castres et comte de Squillace.
Son sceau de 1273, dont le diamètre est de
6.3.5.5. Marguerite de Beaumont. Fut l'épouse de Jean. Son sceau (daté de 1290) est
ogival, de diamètre égal à
6.3.6. Branche de Roucy
(Roussy)
6.3.6.1. Jeanne de Montfort, fille de Béatrix de Montfort et de Robert IV de
Dreux, soeur de Iolande, avait épousé Jean IV de Roucy, fils du comte Jean III.
6.3.6.2. Jean IV de Roucy. Son sceau de type équestre, dont le diamètre est
de
6.4.6.3. Jean V de Roucy, fils de Jean IV et de Jeanne de Monfort. Son sceau de 1320 est de
type armorial et représente l'écu au lion rampant, enfermé dans une rosace à
huit lobes et une étoile à huit pointes. Légende : « + SEEL.
JEN. DE. Roucy. »
(sceau de Jean de Roucy) (A. N. n° 1006).
6.4.6.4. Béatrix de Roucy, fille de Jean IV et de Jeanne, et soeur de Jean V.
Son sceau de 1323 est de type ogival. Béatrix y est représentée de face, debout,
avec robe et mante longues, tenant une fleur de la main gauche et l'agrafe de
la mante de la main droite, à senestre l'écu au lion rampant, à dextre l'écu
fascé. Le champ est finement quadrillé et chacun de ses carrés est rempli d'un
point. Légende : « S : BEATRIS : DE : ROUCI : DAME : DE : CRAON »
(sceau de Béatrice de Roucy, dame de Craon) (A. N. n° 1953).
6.3.7. Branche de Gloucester
(Glocester)
6.3.7.1. Amaury V de Montfort était fils de Simon III. Son sceau de comte
d'Evreux de mai 1200 est de type équestre. Le cavalier, protégé d'un bouclier
et d'un casque conique à long nasal et pendants, galope à droite, vêtu du
haubert et d'une cotte de maille, brandissant une large épée, sous le cheval
figure une fleur de lys. Légende : « + SIGILLUM : AMARICI : COMITIS :
EBROICANSIS » (sceau d'Amaury, comte d'Evreux) (A. N. n° 10139).
Ayant dû céder son comté d'Evreux au roi de France, il se fit graver un
nouveau sceau sur lequel il possède le titre de Gloucester, en Angleterre,
dû à son mariage avec Havise (ou Hovis) de Gloucester. Il reprend, sur ce
sceau, les armes primitives de sa famille. Le sceau est rond, de
6.3.8. Branche de Bretagne
6.3.8.1.
Sceau (1387) de Jean IV, duc de Bretagne, comte de Montfort : sceau de type
équestre (cf 4.4.9.1.).
6.3.8.2. Procuration d'Anne
de Bretagne pour conclure un traité d'alliance avec le roi d'Angleterre, donnée
à Rennes, le 15 février 1490. Signature autographe. Sceau pendant de la duchesse Anne
(source : Archives nationales, base ARCHIM, AE/II/525). Dans ce document,
Anne s’intitule donc duchesse de Bretagne, comtesse de Montfort, de Richemont,
d’Etampes et de .
6.4.
Inventaire des principaux sceaux liés à Montfort
6.4.1. Archives Nationales (A.N.)
Les
références suivantes correspondent aux sceaux disponibles au A.N. (classement
selon la numérotation attribuée à Douët d’Arcq, dans le répertoire D).
Plusieurs d’entre eux ont été décrits ci-dessus.
* Montfort
l’Amaury et dépendances
D 534 - xxxx
D 535 - xxxx
D 539 - xxxx
D 545 - xxxx
D 546-550 -
xxxx
D 552-556 -
xxxx
D 560 - Anne
de Bretagne (xxxx)
D 564 - xxxx
902 - Simon
III de Montfort
903 - Mahaut,
épouse de Simon, comte d’Evreux (après 1140)
D 707 - Simon
IV de Montfort (2ème fils de Simon III) (1195, ou 20 juin 1211)
D 708 - Simon IV de Montfort (3ème
fils de Simon IV) (~ 1204) [Selon Rhein, Douët d’Arcq a attribué à tort ce
sceau à Simon V de Montfort, fils de Simon IV]
J 890 - Simon
IV de Montfort (fils de Simon III), comte de Toulouse
D 709 - Gui
de Montfort (fils de Simon IV) (1226)
D 710 -
Amaury VI de Montfort (fils de Simon IV) (1er sceau) (1230)
D 711 -
Amaury VI de Montfort (fils de Simon IV) (2ème sceau) (1230)
D 712 -
Amaury VI de Montfort (fils de Simon IV) (3ème sceau) (1234)
D 713 - Jean
de Montfort (fils d'Amaury VI) (1248)
D 730 -
Robert IV de Dreux, comte de Dreux et de Montfort (1268)
D 731 -
Béatrice, comtesse de Montfort, épouse de Robert IV de Dreux (1268, 26 juillet
1279)
D 747 - Simon
IV de Montfort, comte de Toulouse (14 / 05 / 1217)
D 748 -
Amauri VI de Montfort (premier sceau et contre-sceau, 01/08/1221, ou 1224)
D 710 -
Amauri VI de Montfort (deuxième sceau, 1226) (A.N. D710)
D 711 -
Amauri VI de Montfort (troisième sceau, xxxx)
D 712 -
Amauri VI de Montfort (quatrième sceau, entre le 23 et le 30 avril 1234, ou entre
le 1er et le 7 avril 1235)
D 2907 -
chevalier Jean de Montfort (1274)
D 2908 -
Marguerite de Beaumont (épouse du précédent) (1290)
D 2909 -
Philippe de Montfort, seigneur de Montfort (Languedoc) (1238)
D 4573 - scel
aux contrats du comté de Montfort l'Amauri (1407)
D 5577 -
sceau de la ville de Houdan (1379)
D 9169 - abbé
des Vaux de Cernay (1234)
D 9416 - prieuré St Laurent (au château de Montfort l’Amaury)
(sceau rond de
D 9853 -
Pierre de Montfort (1249)
D 10160 -
Robert, comte de Leicester, Angleterre (1195)
D 10161 -
Robert, comte de Leicester, Angleterre (XIIème)
D 10162 -
Simon V de Montfort, comte de Leicester, Angleterre (1259)
D 10169 -
Pierre de Montfort, conseiller du roi d'Angleterre (1259)
D 10170 -
Pierre de Montfort, conseiller du roi d'Angleterre (1263)
D 10171 -
Simon V de Montfort « Le Jeune » (1263)
On indique
ci-après des sceaux qui n’appartiennent pas à la maison de Montfort l’Amaury ou
à l’administration de cette terre, mais qui ont pu parfois prêter à confusion.
Il s’agit des sceaux liés à :
* Montfort sur
Meu
D 2555 - Gui
de Laval (1251)
D 5340 -
Brient de Lannion, gouverneur du comté de Montfort (1369)
D 2556 - Gui
de Laval (1370)
D 2910 -
Raoul, sire de Montfort et de Lohéac (Bretagne) (1380)
D 5404 -
Joret Layr, gouverneur général du comté de Montfort pour
D 6843 -
Guillaume de Montfort, évêque de St Malo (1427)
D 8302 - abbé
de Montfort (St Malo) (1303)
* Montfort le
Gesnois
D 2911 -
Rotrou, seigneur de Montfort (XIIème)
D 2912 -
Rotrou, sire de Montfort, chevalier (1261)
* Montfort
(en Savoie ?) :
D 8109 -
Pierre de Montfort (clerc) (1270)
6.4.2. Bibliothèque nationale de France (BnF)
995 (fond
Clairambaut) Amicie (1195)
5441 (fonds
latin) Amicie, comtesse de Leicester et dame de Montfort (1204)
5441 (fonds
latin) Alix de Montmorency
6.4.3. Archives départementales
Jeanne de
Châteaudun (1248) (AD des Yvelines, Vaux de Cernay)
Robert de
Dreux (AD de Tours)
6.4.4. Château de Galluis
Yolande de
Montfort