Montfort l'Amaury

(08 / 12 / 2011)

 

5. La croisade en Albigeois

 

5.0. Remarques liminaires

 

La « croisade » dont il est question ici sera appelée « croisade en Albigeois », et non pas « croisade albigeoise », ni « croisade des Albigeois ». En effet, ce ne sont pas, en principe, les « Albigeois » qui se sont croisés mais, au contraire, le pays albigeois qui fut l’enjeu de cette croisade. D’ailleurs, certains seigneurs occitans, dont Raymond VI de Toulouse, se sont eux-mêmes croisés, sans doute davantage pour des raisons politiques (éviter une guerre) que par conviction religieuse (nombre d’entre eux étaient soupçonnés d’hérésie).

 

Cette croisade constitue, avec celle dite « des enfants », dont l’existence a parfois été contestée, une exception dans l’histoire générale des croisades. En effet, elle se porte à l’encontre de peuples et de territoires situés en Occident, donc faisant partie intégrante de la Chrétienté, et non pas vers le Moyen Orient. De plus, l’hérésie dont il est question dérive des préceptes chrétiens originels, et non pas de préceptes comme ceux de la religion musulmane (Mahomet vivait au début du VIIème), qui étaient alors traités d’ « Infidèles » ou de « Sarrazins », etc. Il paraît cependant intéressant de remarquer que le Languedoc (de l’époque) jouait, d’une certaine façon, le rôle de « marche » entre les mondes chrétien et musulman, d’autant que la « Reconquista », contre offensive en vue de recouvrer l’Espagne sur les Arabes, venait de connaître un succès important : victoire de Las Navas de Tolosa emportée par Pierre II d’Aragon (1212).

 

D’autre part, bien que ce type d’hérésies ait ainsi été combattu en Occitanie, de nombreux autres foyers existaient en Europe : Lyonnais, Italie (cf Monforte d’Alba), Europe centrale, etc. Et pourtant, ceux-ci n’ont pas, à cette même époque (début XIIIème), fait l’objet d’une réaction aussi importante de la part de la papauté. Les bases de l’Inquisition, qui dura quelques siècles, furent d’ailleurs lancées à ce moment-là.

 

5.1. Chronologie résumée (Oldenbourg, Vaux de Cernay, Tudèle, etc)

 

5.1.1. Les prémisses et le prétexte religieux

 

Lors des Grandes Invasions, les Wisigoths s'établirent dans le Midi de la France. Ariens, ils ne croyaient pas au Christ. Leur royaume fut envahi par des seigneurs catholiques, accompagnés de religieux d'extraction généralement noble, mais les idées ariennes continuèrent à se propager (croyances païennes entre bons et mauvais génies) et furent appliquées à l'Evangile (Dieu = principe bon, Satan = principe mauvais). L'ancien dualisme manichéen fut alors repris. Il subsiste peu de documents de l'époque car les contemporains en ont fait disparaitre la majeure partie. On distingue généralement, parmi ceux qui devaient être appelés les « hérétiques » : les Vaudois (Lyonnais), les Bogomiles, les Cathares.

 

Les Cathares reconnaissaient cependant parmi eux l'existence d'une catégorie d'élus, les Parfaits. Comme les Vaudois, ils méprisaient les dignités ecclésiastiques, donc les privilèges ou bénéfices associés (dîmes, etc). Les chefs catholiques participant aux croisades en Terre Sainte, les sectes se répandirent depuis l'Albigeois jusqu’au Languedoc (de Toulouse à Beaucaire) (Albi est située à seulement 40 km au Nord Est de Toulouse).

 

Les Vaudois, originaires de Lyon, avaient reçu les enseignements d'un riche marchand, Pierre Valdo, qui distribua ses biens aux pauvres avant de prêcher dans les rues. Ses disciples, les « Pauvres de Lyon », se répandirent jusqu'à Montpellier et Strasbourg. Leur doctrine reprenait les enseignements primitifs de l'Eglise, principes qui seront plus tard ceux des protestants (négation des notions de sainteté, de purgatoire, etc). Les clercs catholiques de l'époque les considéraient cependant comme moins pervertis que les Vaudois.

 

5.1.2. La réaction (à développer)

 

St Bernard commença (circa 1145) à combattre l'hérésie, puis le concile de Tours dénonça (1163) le danger de la doctrine albigoise.

 

Louis VII de France et Henry II d'Angleterre lancèrent (1178) une croisade qui se termina sans grands résultats : les comtes de Foix et de Comminges, les vicomtes de Béarn et de Béziers continuaient à favoriser les hérétiques. Raymond VI de Toulouse, succédant à son père (1196), fait de même.

 

St Dominique accompagnait l'évêque d'Osma dans le Midi, prêchant pour essayer de raisonner les habitants de la région. Ils reconnnurent que la vie luxueuse et relachée de nombreux prélats étaient en partie la cause de l'hérésie. Ils recommandèrent donc un retour à une vie modeste, tandis que le haut clergé de l'Eglise demandait l'extermination des hérétiques.

 

Folquet de Marseille, ancien troubadour converti, fut promu (1206) évêque de Toulouse.

 

Le légat pontifical, Pierre de Castelnau, excommunia Raymond VI. En retour, il fut assassiné (1207) dans une auberge par un écuyer du comte (12 janvier 1208). L’instigation n’est cependant pas prouvée (zèle exessif d’un partisan ?).

 

5.1.3. Les personnages

 

Les personnes qui se déplacèrent en Albigeois peuvent être classés en 5 catégories :

 

* les ecclésiastiques de tous rangs (notamment les légats du pape, ses notaires apostoliques, des archevêques, évêques et abbés). Un certain nombre d’entre eux se sont vus attribuer des bénéfices ou charges au sein même du pays conquis (à développer).

 

* des seigneurs de divers rangs, provenant de plusieurs terres de France ou de l’Etranger. Ceux-ci ont souvent réalisé leur « devoir religieux » une seule foix, la durée de leur campagne militaire n’excédant pas, généralement, la quarantaine de jours.

 

* la parentèle de Simon IV de Montfort. Ainsi, son frère, Guy de Montfort, quitta la Terre Sainte pour le rejoindre dans le Midi. La femme de Simon, Alice (Alix) de Montmorency, lui fut une alliée précieuse : elle lui amena (mars 1210) des renforts dans le Midi (elle décéda en 1226). Alice était la soeur du connétable Mathieu II de Montmorency (armes des Montmorency : « d’or à la croix de gueules, cantonnée de 16 alérions d’azur, 4, 4, 4 et 4 »). Le beau-père de Simon IV, Guillaume des Barres (deuxième époux de sa mère), se croisa (1214) en lui amenant des renforts. Diverses terres conquises sur les « résistants » du Midi furent distribuées entre parents : Narbonne et Carcassonne, Castres, etc.

 

* la clientèle (vassaux) de Simon IV de Montfort (cf ses compagnons, § 5.2.). La plupart de ceux-ci furent des alliés fidèles qui furent aussi récompensés par l’octroi de terres conquises : Mirepoix, Limoux, etc. Plusieurs vassaus suivirent la croisade pendant toute sa durée (à développer).

 

* enfin, des « mercenaires », payés (« soldés ») par les diverses parties au conflit. Certains d’entre eux appartenaient plus ou moins à la chevalerie (des « capitaines » identifiés, comme Martin Algai) ; d’autres, appelés « ribauds », souvent anonymes, n’étaient que des individus attirés par l’appât du lucre (pillages, rançons).

 

Note. Contrairement à certaines affirmations, Simon IV n’était pas un personnage secondaire, ni sa famille une parentèle négligeable. Seigneur de Montfort (1181), il possédait des fiefs importants dans le Sud Ouest de l’Ile de France, et nombreux étaient ses vassaux (forêt d’Iveline, et pays circumvoisins). D’où une influence recouvrant environ la moitié Sud du département des Yvelines actuel. Parmi les terres qui ont été possédées par cette famille figurent aussi les comtés de Dreux et d’Evreux. Le seigneur de Montfort devait l’hommage directement au roi. Simon combattit (1194) avec Philippe Auguste contre les Normands. Plus tard il quitta ses terres pour la quatrième croisade (1202-1204) : deux épisodes sont restés célèbres (sa participation au tournoi d’Ecry sur Seine, et son refus de participer à la prise de Zara sur des Chrétiens). Son épouse était une Montmorency (dont le frère était le connétable Mathieu). Il était aussi, par héritage (1204), comte de Leicester (Royaume Uni), mais ce titre, quoique souvent employé par les chroniqueurs (notamment ceux de la Croisade albigeoise), était symbolique : la terre de Leicester lui avait été confisquée par Jean sans Terre. C’est son fils, Simon V, qui recouvrira cette terre et ce titre avec l’assentiment de Henri III, et après un accord successoral passé avec son frère Amauri VI. Parmi leurs ancêtres, figurent notamment Guillaume, qui fut évêque de Paris (fin XIème), et la soeur de ce dernier, Bertrade de Montfort, d’abord épouse de Foulques, comte d’Anjou, puis seconde épouse du roi Philippe Ier. Certains auteurs (Tillet, etc) vont même jusqu’à faire descendre la maison de Montfort des Capétiens par voie de batardise ...

 

La date de naissance de Simon IV n'est pas connue précisément. On peut seulement l'encadrer à l'aide des informations contenues dans les chartes et les chroniques, qui se retrouvent parfois dans les généalogies historiques (cf Vitton de St Allais, in « L’art de vérifier les dates des événements historiques etc »). Celle présumée par divers auteurs se situerait entre 1150 et 1175, la date de 1165 paraissant la plus vraisemblable. Il aurait donc environ 47 ans au début de sa croisade en Albigeois (1209) et quelques 58 ans lors de son décès devant Toulouse.

 

5.1.4. La croisade proprement dite (carte du Midi, d’après Belperron et après remaniements)

 

(a) Début de la guerre et nomination d’un chef. Une armée de croisés, provenant majoritairement du Nord de la France (Ile de France, Bourgogne et Bar, etc) se réunit à Lyon (juin 1209).

 

Elle arrive devant Béziers (21 juillet 1209) (gravure XIXème de Régnier, in Histoire de France de Duruy, dessin de Thiérond). Malgré les protestations de fidélité de Raymond Roger vicomte de Béziers, la ville est mise à sac.

 

Les croisés élisent Simon IV de Montfort comme vicomte de Béziers et de Carcassonne (fiefs de Raymond Roger). Dès les premiers jours, Philippe Auguste traite Simon IV en officier royal, le considérant comme une sorte de bailli (Simon rend en effet la justice en son nom). Ni le roi, ni son fils, ne prennent toutefois part à la croisade au début : Philippe Auguste doit affronter Jean sans Terre, roi d’Angleterre, et l’empereur d’Allemagne ; d’autre part, le comté de Toulouse ne représente qu’une vassalité hypothétique, étant donné l’indépendance de fait de cette région ; enfin, il n’est pas exclu que le roi de France, dans ses visées annexistes, aie pratiqué la politique classique du « wait and see ».

 

(b) « Statuts » de Pamiers (1er décembre 1212) : Simon IV désigne les rédacteurs d'une constitution visant à réorganiser la région. Ce groupe est constitué de 4 ecclésiastiques, 4 barons français, 2 chevaliers et 2 bourgeois du Midi. Ce texte, qui met un frein à divers excès, aurait même été accueilli avec reconnaissance par les habitants.  L'influence juridique, politique et intellectuelle de France transparaît dans les Statuts de Pamiers. Mais les troubadours regrettent les anciennes cours d'amour et ce qui en résultait. De plus, les règle de dévolution successorale sont refusées par le monde occitan.

 

* coutumes d'Albigeois : les barons et prélats de la croisade contre les Albigeois, notamment Simon de Montfort, fixent, en 1212, les coutumes qui seront suivies dans les pays conquis. Acte en latin donné à Pamiers. Sur les 10 sceaux autrefois appendus, il en reste 6 pendants sur double queue de parchemin. Une petite charte est attachée à la grande par le sceau de Simon de Montfort (source : Archives nationales, ARCHIM, AE/II/207).

 

Simon V, l’un des fils de Simon IV, semble avoir suivi son exemple lorsqu'il imposa les Provisions d'Oxford à son beau-frère, Henri III d'Angleterre, dans l’esprit de rétablir un équilibre des pouvoirs inspiré de la Magna Carta (1215), charte imposée à Jean sans Terre par les barons, mais non respectée par Henri III. C’est à Simon V que l'on attribue volontiers l’origine du régime parlementaire représentatif britannique actuel.

 

A la suite de plaintes des méridionaux, Innocent III (pape de 1198 à 1216) écrivit (15 janvier 1213) une lettre de reproches à Simon IV (teneur : ses ambitions, ses brutalités).

 

(c) Bataille de Muret (12 septembre 1213). Pierre II, roi d'Aragon, beau frère de Raymond VI, dont le fils avait aussi épousé une de ses soeurs, vint à l'aide du comte de Toulouse et assiégea Muret avec 2 000 chevaliers et 40 000 piétons. Simon de Montfort, avec 1 000 chevaliers et 2 ou 3 000 piétons, en sortit pour livrer bataille. Il écrasa le premier corps ennemi, commandé par Pierre II, puis le second, commandé par Raymond VI. Deux chevaliers, Alain de Roucy et Florent de Ville, qui avaient fait serment de tuer Pierre II, réussissent cet exploit. La victoire, inattendue au vu des rapports de forces, s'ensuivit et elle fut décisive : Simon devint, pour un temps, maître du Languedoc.

 

(d) Evénements contemporains. Le prince Louis (futur Louis VIII), fils de Philippe Auguste, prit la croix (début 1213). Plus tard, il battit Jean sans Terre à la Roche aux Moines (en Anjou) (2 juillet 1214).

 

La bataille de Bouvines (peinture de xxxx) (27 juillet 1214) vit Philippe Auguste battre une coalition formée entre le roi d'Angleterre et l'empereur Otton d'Allemagne. Cette victoire fut suivie de la paix de Chinon (18 septembre 1214).

 

Le concile de Latran (novembre 1215) attribua à Simon de Montfort l’ensemble des terres conquises par lui, mais laissa finalement la ville de Toulouse (plan circa 1200 d’après E. Martin-Chabot) à Raymond VI, Innocent III ayant insisté dans ce sens. Un mandement royal (Melun, 10 avril 1216) investit (comme homme lige) Simon du duché de Narbonne, du comté de Toulouse, etc.

 

* charte de Philippe II Auguste : le roi reçoit l'hommage de Simon IV de Montfort pour le duché de Narbonne, le comté de Toulouse, la vicomté de Béziers et de Carcassonne, tous fiefs confisqués à Raimond VI, comte de Toulouse, à la suite de la guerre des Albigeois. Diplôme en latin, donné à Pont de l'Arche le 10 avril 1216, scellé d'un sceau rond de cire verte pendant sur lacs de soie rouge et verte portant le monogramme royal (source : AE/II/209).

 

(e) Visées dynastiques. Simon avait arrangé (décembre 1213) le mariage de son fils aîné, Amaury, avec Béatrix d'Albon, fille unique d'André de Bourgogne et héritière du Dauphiné.

 

Simon obtint pour son deuxième fils, Guy de Montfort « le Jeune », la main de Pétronille, fille de Bernard V de Comminges et héritière du Bigorre par sa mère. Elle avait déjà été mariée, en secondes noces, à Nuno Sanche, fils du comte de Roussillon. Guy épousa Pétronille à Tarbes et devint possesseur du comté de Bigorre (7 novembre 1216). Plus tard, au siège de Toulouse (1218), il fut blessé par son beau-père, Bernard de Comminges lui-même.

 

Un accord de mariage entre Amicie, fille de Simon IV, et le fils de Pierre II d'Aragon, Jacques, âgé de 4 ans, fut aussi conclus.

 

(f) Fin du commandement Montfort

 

Lors de la croisade albigeoise, Simon IV de Montfort avait conquis (1217) Viviers, cité épiscopale située dans la vallée du Rhône. Mais cette ville n’a aucun rapport avec la famille du Vivier indiquée dans la notice relative à Montfort sur Boulzane, ville pourtant proche, située au Sud de Carcassonne.

 

Mort de Simon IV devant Toulouse qu'il était en train d'assiéger (25 juin 1218).

 

Plaque commémorative (céramique ?) par un auteur anonyme : « Anciens jardins de Montoulieu » (circa 1900) (n° d’inventaire 002.0.33, musée du Vieux Toulouse, Toulouse).

 

Le deuxième fils de Simon IV, Guy, d’abord prisonnier de Raymond VII de Toulouse, fut plus tard tué à Castelnaudary (Lavaur ?) (1220).

 

Simon IV fut d’abord enterré à Carcassonne (11 - Aude), au moûtier de St Nazaire : une effigie (possible) de lui, gravée au trait sur une dalle de marbre rose, y est visible dans la basilique St Nazaire. Son fils, Amaury, qui lui avait succédé, ramena (15 janvier 1224) le corps de son père et de son frère Guy. Simon fut enterré avec sa femme au prieuré des Hautes Bruyères, à St Rémy l'Honoré. Lors de l'exhumation, les « sutures des testes » servirent à identifier les 2 squelettes (Bibliothèque Nationale, fr. 20158, 76).

 

Raymond VII de Toulouse envisagea (1223) d'épouser la soeur d'Amaury, car sa propre femme, Sancie (ou Sanche), infante d'Aragon, ne lui avait donné qu'une fille, Jeanne, et il n'en espérait plus de descendance mâle. Mais la papauté s'opposa à ce projet.

 

Devant les difficultés rencontrées pour s'assurer des terres conquises, Amaury de Montfort finit par les céder au roi de France. Louis VIII rétablit Guy de Montfort dans son fief de Castres, mais Guy fut tué au cours du siège de Varilles (1227). Par le traité de Meaux, Philippe de Montfort, autre fils de Simon, hérita (1229) de terres du Midi ayant appartenu à sa famille. En 1230, le lieutenant du roi était Mathieu de Marly, parent proche des Montfort.

 

* charte d’Amaury de Montfort : acte de cession, au roi Louis VIII et à ses héritiers, de tous les droits que l'Eglise avait donnés à feu son père sur le comté de Toulouse et la terre d'Albigeois. Acte en latin (Paris, 24 février 1224), scellé d'un sceau pendant (fragment) sur double queue de parchemin (source : Archives nationales, ARCHIM, AE/II/220, b).

 

(g) Règlement du sort du Midi. Raimond VII succéda à son père et reconquit progressivement ses terres. Plus tard, Jeanne, fille de Raymond VII et de Sancie d'Aragon, épousa Alphonse de Poitiers et fut elle-même longtemps comtesse de Toulouse (1249-1270).

 

Pierre Mauclerc, comte de Bretagne, se croisa en Albigeois (1226-1227). C'est lui qui anima plus tard une ligue contre le jeune Louis IX de France (1242).

 

Henri III, roi d'Angleterre (1216-1272), était l'époux de la fille cadette de Raymond Bérenger, comte de Provence et fils d'Alphonse, frère cadet de Pierre II d'Aragon. Il fut aussi le beau-frère de Simon V de Montfort, comte de Leicester (cf Royaume Uni), fils de Simon IV. Battu (1242) par l'armée française à Taillebourg, Henri III se replia sur Bordeaux.

En 1240, le chef de l'armée royale en Languedoc fut Jean de Beaumont, chambellan du roi, dont la famille était, elle aussi, proche de celle de Montfort (alliance).

 

5.2. Principaux compagnons de Simon de Montfort pendant la croisade en Albigeois (cf Labrot) (à compléter)

 

Le noyaux dur des compagnons de Simon IV dans le Midi compte une trentaine de chevaliers « permanents ». Tous ne se sont pas nécessairement croisés à la même date, mais la plupart sont restés pratiquement jusqu’au bout, y ont eu des fiefs, ou y ont laissé la vie.

 

Raoul d'Acy (Champagne)

Roger des Andelys (Normandie)

Thibaut, comte de Bar (croisé en 1211)

Guillaume des Barres (croisé en 1213)

Guichard de Beaulieu

Foucaut de Berzy

Jean de Berzy, décapité en 1220

Eudes II, duc de Bourgogne

Gaucher de Châtillon, comte de St Paul

Pierre de Cissey (Normandie)

Guillaume de Contres, tué pendant la croisade

Pierre de Courtenay (1184-1218)

Lambert de Croissy (ou de Thury), reçut en fief la ville de Limoux (d’où Lambert de Limoux)

Philippe de Dreux (Normandie), évêque de Beauvais (croisé en 1210)

Roger des Essarts, exécuté à Toulouse en 1213

Gobert d'Essigny (Champagne), tué en 1210

Gaucher de Joigny

Hugues de Lacy (Angleterre)

Gauthier Langton (Angleterre)

Simon « le Saxon »

Guy de Lévis (Lévis St Nom) (Ile de France), « maréchal de la Foix », reçut en fief le Mirepoix

Guy de Lucy (Loiret, arrondissement de Gien)

Bouchard de Marly (Ile de France), sa mère était Mathilde de Garlande

Robert (de) Mauvoisin (Ile de France)

Mathieu de Montmorency (Ile de France), connétable (croisé en 1215)

X. comte de Namur (croisé en 1211)

Hervé IV, comte de Nevers

Robert de Picquigny (Picardie)

Amaury de Poissy, Guillaume de Poissy, Robert de Poissy (Ile de France)

Alain de Roucy (Roussy) (Champagne), tua Pierre d'Aragon à Muret, resta 10 ans dans le midi, tué en 1221

Florent de Ville, tua Pierre d'Aragon (avec Alain de Roucy)

 

L’église de Magny les Hameaux (78-Yvelines) contient les pierres tombales de Béatrice de Dreux (abbesse de Port Royal ?, décédée au XIVème), de Marguerite de Lévis (abbesse de Port Royal, décédée en 1327) et de Bouchard IV de Marly (décédé en 1297).

 

5.3. Principaux chroniqueurs de la croisade en Albigeois

 

Guillaume le Breton fut le chroniqueur attitré de Philippe Auguste de 1206 à 1226. Il écrivit « La Philippide » (avant 1224) et le « Bouquet ».

 

Pierre des Vaux de Cernay fut l’un des principaux historiens de la croisade. Partisan des « Français », il rédigea l’ « Historia albigensis » et mourût fin décembre 1218. Son oncle, Guy des Vaux de Cernay, fut évêque de Carcassonne. L'Historia albigensis a été traduite en langue vulgaire dès le XIIIème (traduction anonyme) conservée selon 2 manuscrits très voisins : l'un est à la Bibliothèque royale de Belgique (ms L 15703), l'autre a été perdu mais une copie du XVIIIème en a été conservée à la Bibliothèque Nationale (fonds Moreau, 1719).

 

Guillaume de Puylaurens, chapelain des comtes de Toulouse, fut aussi l’un des chroniqueurs de la guerre en albigeois.

 

Guillaume de Tudèle, clerc et troubadour, fut l’auteur de la première partie de la « Chanson de la croisade » (la « Canso »). La seconde parties est dûe à un auteur non encore identifié (l’ « Anonyme »). La rédaction de la Canso correspond à 2 « genres » assez différents et laisse penser que les 2 scribes sont aussi de convictions différentes.

 

5.4. Itinéraire de Simon IV de Montfort dans le Midi (Albigeois, Aquitaine, Midi Pyrénées, Languedoc, Provence)

 

Grâce aux divers documents relatifs à la croisade (chroniques et chartes), il est possible d’établir un « itinéraire » suivi par Simon de Montfort durant la période 1209-1218. Quelques incertitudes peuvent résulter surtout (a) de possibles lacunes ou imprécisions des chroniqueurs eux-mêmes (non levées par les historiens), (b) d’erreurs dans l’espace (notamment du fait d’homonymies de certains lieux), (c) d’erreurs dans le temps (des antériorités entre événements peuvent être erronées car certaines dates ne sont qu’approximatives)

 

A compléter

 

1209, Lyon

 

1213, Muret

 

1218, Toulouse

 

5.5. Bibliographie