Fiefs et alliances des Montfort (78) : Sidon, Tyr, Toron, etc
(04 / 11 / 2012)
1. Localisation (Israël)
A l'époque du royaume franc
de Jérusalem, des membres de la maison de Montfort l'Amaury ont été seigneurs
de Sidon (Saïda), de Tyr (Sour, Sûr), aujourd'hui située au Liban, et de Toron
(Thoron, Thorn), au Nord d'Israël. Ainsi, Simon IV, Jean, Philippe et Amaury VI
de Montfort se sont croisés en Orient au XIIIème.
2. Description
Carte politique du Nord d'Israël
(fin XIIème), avec position de Tyr, Sidon, Tibnin.
3. Histoire
Au cours des croisades, le
système féodal occidental a été « exporté » en Israël et les
chevaliers français s'y sont constitué des fiefs. Parmi ceux-ci, les terres de
Tyr et Sidon, au Nord, ont appartenu aux seigneurs de Montfort l’Amaury. Ainsi,
Amaury III se croisa et Simon IV participa à la quatrième croisade (1202-1204).
De même, Philippe de Montfort épousa (1240) Marie de Toron-Tibnîn (cf carte
supra).
Prise de Tyr par les Croisés (1194). Sur
cette peinture située dans la galerie des Batailles du château de Versailles,
on peut remarquer, sur la droite, un écu de gueules au lion d'argent (sans
queue fourchue, cependant).
Un Montfort participa au
siège de Damiette (ville
située au Nord du Caire, en Egypte) (1202) par les croisés.
Le titre de roi de Jérusalem
connut une nouvelle vacance (circa 1272). Le prétendant, Hugues III de Chypre,
légitimé par
On peut observer que, après
la mort du comte de Leicester, Simon V de Montfort, 2 de ses fils, Guy et
Simon, avaient, à la même époque, suivi Charles d'Anjou en Italie. Le conflit mentionné
peut donc sembler paradoxal, mais ce genre de situations était fréquente au
Moyen Age.
4. Héraldique, sigillographie et numismatique
4.1. Cf aussi Montfort l'Amaury
(78 - Yvelines), Royaume Uni et
Italie (Monteforte Irpino,
fief de l'un des fils de Simon V de Montfort).
4.2. Sceau (Schlumberger et
alii)
La bataille de Hattin (1187)
fit perdre aux Croisés la plus grande partie de leurs fiefs. Conrad de
Montferrat défendit Tyr contre Saladin, mais il fut tué (1192) par les
Assassins peu avant son couronnement. Plus tard, l'empereur Frédéric établit
son autorité sur Tyr (1229), mais Philippe, neveu de Simon IV de Montfort,
reprit la ville. Son fils, Jean (Ier) de Montfort, lui succéda
(1270). Après la mort de ce dernier (1283), la cité résista cependant 8 ans aux
Mamelouks qui finalement s'en emparèrent (19 mai 1291).
4.2.1. Inscriptions du sceau de Jean de Montfort,
seigneur de Tyr :
(a) avers :
figure : seigneur à cheval, en tenue de combat (écu
aux armes de Montfort l'Amaury, lance ou bannière « emmanché de gueules et d'argent, de 2 pièces
et 2 demi ») et accompagné d'un
chien (?)
légende : « + IOHAN
MONFORT SEGNYR D : SVR ET DOV THORON »
(b) revers :
figure : mont avec château fortifié (2 tours d'entrée
formant barbacane (?), 1 grosse tour ou donjon, et 1 petite tour derrière des
courtines), le tout illustrant le nom de Montfort (?)
légende : « + DOMINI
: TYRI : ECCE : TYRUS »
4.2.2. Sceau de Jean de Montfort
(cf Montfort l'Amaury,
78 - Yvelines)
4.3. Monnaies (Prawer, Yvon)
4.3.1. Une obole ou cuivre de Philippe de Montfort,
seigneur de Tyr, contient les légendes :
avers : « + . PhELIPE »
(entre 2 grènetis, avec croix centrale, en avers)
revers : « + . DE SVR »
(entre 2 grènetis, avec édifice polystyle à fronton triangulaire).
4.3.2. Un cuivre de Jean de
Montfort-Thoron, seigneur de Tyr, porte les légendes :
avers : « + IOhSTRO »
(c'est-à-dire Jean de Toron) (entre 2 grènetis, avec croix centrale)
revers : « +
D•E•S•V•R• » (entre 2 grènetis, avec édifice polystyle à fronton triangulaire).
4.4. Monnaies (Schlubmberger) (cf extrait)
9. Bibliographie
Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, « Recueil des historiens des
croisades » (cf Bourgueil)
* Historiens occidentaux (5
volumes)
* Historiens orientaux (5
volumes)
* Documents arméniens (2
volumes)
* Historiens grecs (2
volumes)
* Table générale et
méthodique des mémoires contenus dans les recueils de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres et de l'Académie des sciences morales et
politiques, par Eugène de Rozière et Eugène Chatel
Actualité de l’Histoire (L'-), « Les
croisades : au-delà des légendes », n° 80, septembre 2005
Alphandéry Paul (1875-1932), « La chrétienté et
l'idée de croisade. Cours professé à l'École pratique des hautes études »
(texte établi par Alphonse Dupront), A. Michel, Paris, 1954-1959
Bescherelle Louis-Nicolas (1802-1883), « Les
grands guerriers des croisades », augmenté d'un Précis historique des
croisades, E. Ardant, Limoges, 1879
Bourgueil Baudry de -, « Recueil des historiens des
croisades », 1879
Caen Raoul de -, « Faits et gestes du prince
Tancrède pendant l'expédition de Jérusalem » et Robert le Moine
(10..-1122), « Histoire de la première croisade », Collection de
mémoires relatifs à l'histoire de France (n° 23), publiée par François Guizot,
J.-L.-J. Brière, Paris, 1825
Sujets : Tancrède (1072-1112), première croisade (1096-1099)
Cange Charles du Fresne seigneur du - (1610-1688), «
Les familles d'Outre-mer », Editeur E.G. Rey, Paris, 1869
Cange Charles du Fresne du - (1610-1688), « Constantinopolis
christiana seu descriptio urbis constantinopolitanae » (livre 4) (auctore
Carolo du Fresne domino du Cange, volume 2 de Historia Byzantina duplici
commentario illustrata), Apud Ludovicum Billaine, Lutetiae , 1680
Cange Charles du Fresne du - (1610-1688),
« Familles Byzantines. Constantinople chrétienne », Louis Billaine,
Paris, 1680
Cange Charles du Fresne du - (1610-1688),
« Histoire de l’empire de Constantinople » (2 tomes), Collection des
Chroniques nationales françaises du XIIIème au XVIème siècle, avec notes de J.
A. Buchon, Verdière, Paris, 1826
Cange Charles du Fresne du - (1610-1688),
« Glossarium mediae & infimae latinitatis » (tome 5), Librairie
des Sciences et des Arts, Paris, 1938
Champier Simphorien, « Les grans cronicques des
gestes et vertueux faictz ... des ducz et princes des pays de Savoye et Piemõt
(en Terre Sainte, Syrie, Turquie, etc) », Jehan de Lagarde, Libraire,
Paris, 1515-1516
Chartres Foucher de -,
« Historia hierosolymitanorum », publiée par les Editions H.
Hagenmeyer de Heidelberg, en 1913, et partiellement traduite en anglais par M.
E. Mc Ginty en 1941
Source importante sur la
croisade des français du Nord
Chartres Fou(l)cher de -, « Histoire des
croisades », in Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France
éditée par M. Guizot, Paris, Brière, 1825
Contient aussi une
« Histoire de la croisade de Louis VII », par Odon de Deuil (
Chartres Foucher (de -), « Historia hierosolymitanorum
» (source essentielle sur la croisade des français du Nord), publiée par les
Editions H. Hagenmeyer de Heidelberg, en 1913, partiellement traduite en
anglais par M. E. Mc Ginty, 1941
Collections de l’Histoire, les -, « Le temps des
croisades », n° 4, février 1999
Ecole française de Rome,
« Lettres du XIIIème »
Lettres relatives notamment
aux croisades, et celles du pape Innocent III
Flori Jean et alii, « Etats latins de Terre
Sainte », in Histoire et Images médiévales, spécial hors série n° 2,
août-octobre 2005
Fontane Marius (1838-1914), « Les croisades (de
1096 à 1327 ap. J.-C.) » (n° 13 de l’Histoire universelle), A. Lemerre,
Paris, 1904
Fresne (cf Cange)
Historia, Numéro spécial, « Les cathares », n°
373 bis, 1977
Lacroix Paul (1806-1884), « L'ancienne France. La
chevalerie et les croisades : féodalité, blason, ordres militaires »,
Firmin-Didot, Paris, 1887
Maimbourg Louis, « Les histoires du
Sieur Maimbourg. Tomes 5 et 6, première et deuxième parties :
Histoire des croisades pour la délivrance de
Michaud, Joseph-François (1767-1839), « Histoire des
croisades », Edition de Paris, Ponthieu
* Tome premier (1825), « Histoire de la première
croisade » (1096-1099)
* Tome second (1825), « Deuxième et troisième
croisades » (1147-1149 et 1189-1192)
* Tome troisième (1826), « Récits de la quatrième
croisade, de la conquête de Constantinople par les Francs, et de la sixième
croisade » (1202-1204 et 1228-1229)
Monde (Le -) et Sélection du
Reader’s Digest, « Atlas Universel », Edition 1982
Prawer J., « Histoire
du royaume latin de Jérusalem » (2 tomes), Editions du C.N.R.S., 1969-1975
(en particulier : tome II, pages 280, 285 et note, 291, 296 à 298, 301, 303 à
305, 313, 326, 334, 350, 366, 367 et note,
368 à 371, 456, 480, 492, 493,
503, 511, 517)
Rey E.G., « Les
colonies franques en Syrie aux XIIème et XIIIème
siècles », Paris, 1883
Roulx Joseph Delaville le - (1855-1911), « Note sur les sceaux de l’ordre de Saint Jean
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Extrait des Mémoires de
Roulx Joseph Delaville le - (1855-1911), « Les sceaux des archives de l’ordre de Saint
Jean de Jérusalem à Malte », Paris, 1887
Extrait des Mémoires de
Roulx Joseph Delaville le - (1855-1911), « Sceaux anglais de l’ordre de Saint Jean de
Jérusalem des langues d’Aragon et de Castille », Paris, 1896
Extrait des Mémoires de
Schlumberger G., Chalandon
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Schlumberger G., « The lordship of
Trésorier Bernard le -,
« Continuation de l'histoire des Croisades de Guillaume de Tyr »,
Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France publiée par François
Guizot (1787-1874), J.-L.-J. Brière, Paris, 1824
Yvon J., « Monnaies et
sceaux de l'Orient latin » (page 89-107), Revue de numismatique, 1966