Montfort l'Amaury

 

(06 / 06 / 2010)

 

8. Les auteurs de l'iconographie liée à Montfort, et divers autres personnages

 

Cette page s'intéresse aux œuvres iconographiques, ainsi qu’à divers artistes ou érudits liés à la ville de Montfort. Ces oeuvres ont été en partie présentées aux §§ 1 et 2.

 

8.1. Oeuvres du Moyen Age

 

Les créations médiévales que l'on peut considérer comme étant des plus authentiques sont les suivantes.

 

8.2.1. Un dessin de la Chanson de la Croisade

 

La reddition de Moissac fait l'objet d'un dessin d'après le manuscrit de la Chanson de la Croisade : le chevalier assis à gauche pourrait représenter Simon IV de Montfort.

 

8.2.2. Des vitraux de Chartres (cf Chartres, 28 - Eure et Loir) représentent 2 seigneurs de Montfort.

 

8.2.3. Les sceaux des maison de Montfort, de Bretagne, etc

 

Ces sceaux figurent en grande partie dans les fonds des Archives Nationales de France (cf § 6. Sigillographie). Les représentations des personnages suivent des formes plus ou moins stéréotypées, mais pouvant cependant donner des indications intéresantes de nature contemporaine : vêtements, titres nobiliaires ou religieux, armoiries, coiffure, barbe, armement, attributs divers.

 

8.2.4. Pierres sculptées

 

Deux pierres sont situées dans la basilique St Nazaire (cf Carcassonne, 11 - Aude). L'une d'elle passe pour être une pierre tombale gravée à l'effigie de Simon IV de Montfort, l’autre une pierre sculptée décrivant le siège d’une ville (peut-être Toulouse).

 

8.2.5. Statues

 

Une statue est située à St Rémy l’Honoré, contre la guette surplombant la grange du prieuré des Hautes Bruyères (cf § 6. Notices particulières).

 

8.2.6. Monnaies

 

Diverses pièces sont principalement celles des seigneurs de Montfort (Toulousain) et des ducs de Bretagne.

 

8.2. Principaux artistes (classement par siècle)

 

Les principaux personnages, édifices ou autres objets liés à l'histoire de Montfort ont fait l'objet d'une abondante iconographie. Cependant, nombre de ces oeuvres, notamment celles réalisées après les évènements du Moyen Age, notamment entre le XVIIème et le XIXème, sont de pure fantaisie : personnages barbus, objets anachroniques (armure pleine), erreurs (armes au lion à la queue nouée, fourchée et passée en sautoir, lion d'or).

 

XVIIème

 

8.1. Matthaüs Mérian (Bâle, 1593 - Schwalbach, 1650), célèbre graveur et illustrateur suisse (ou Allemand), qui fit de nombreux voyages. Ses eaux fortes figurent dans les 30 volumes de la « Topographia » publiés avec Martin Zeiller (1642). Un autre Mérian, Gaspar (ou Kaspar) (1627-1686), de Bâle, a repris des gravures de John Peeters, au nombre desquelles figurait Montfort l'Amaury.

 

Ces personnages ont ainsi réalisé des inventaires et descriptions topographiques des lieux les plus notoires de France : les gravures représentent des vues de villes, jardins ou édifices les plus représentatifs.

 

8.2. Claude Chastillon (circa 1559 - 1616), auteur de gravures de Montfort et d'Epernon (circa 1600), était architecte, ingénieur et topographe du roi Henri IV.

 

8.3. Louis Poisson, peintre de Henry IV est l'auteur d’une fresque (peinture sur plâtre) située au château de Fontainebleau. (cf Fontainebleau, 77 - Seine et Marne).

 

8.4. Simon Vouet (Paris, 1590 - Paris, 1649), peintre et graveur, travailla pour Louis XIII et Richelieu (retables, cartons de tapisserie). Ses peintures étaient préparées par des dessins à la pierre noire. Il réalisa une peinture de Simon IV de Montfort, qui est aujourd’hui située au château de Bourdeilles (24 - Dordogne).

 

8.5. Henri Scheffer a réalisé une peinture, aussi représenté sous forme de gravure, représentant le chevalier Amaury VI de Montfort en haubert, recouvert de la tunique des croisés. Légende :

 

Montfort (Amaury, IVe du nom, Comte de)

Novembre 1230 Connétable de France † 1241

 

XVIIIème

 

8.6. Un recueil de cartes composant la « carte des chasses de Rambouillet » figure à la BnF. Cette carte des chasses est située dans la salle du conseil municipal de cette ville : le Nord est situé vers le bas (ancienne conventtion). Restaurée en 1999, elle contient, dans sa partie basse et sur la droite, une représentation de Montfort l’Amaury en forme de plan (vue du Nord en direction du Sud). Mais cette portion de la carte est assez usée car située pendant longtemps près des passages de personnes. Par contre, les gravures du recueil sont de meilleure qualité.

 

La notice éditée par la ville de Rambouillet, à l’occasion de journées du patrimoine (18-19 septembre 1999), indique que Louis XV avait demandé d’exécuter une copie d’une ancienne carte du duché de Rambouillet (cf Cahiers de l’IAURIF, « Trois siècles de cartographie en France », volumes 1 et 2 en partenariat avec l’IGN ; « Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France », ministère de la Culture ; Mémoires de la société historique et archéologique de Rambouillet, tomes XIX et XXXIII).

 

Cette copie fut levée (1764) puis gravée (1766) par Guillaume de la Haye, maître de gravure des cartes du Dépôt de la guerre. Ce Dépôt, initialement créé par Louvois pour achiver des documents, a réalisé des cartes au XVIIIème. Louis XVI ayant racheté (1783) la terre de Rambouillet à son cousin, le duc de Penthièvre, la carte resta au château de Rambouillet jusqu’en 1815, puis fut enlevée par les Prussiens qui l’emmenèrent à Berlin. Elle revint plus tard en France, d’abord au château (1830), puis à l’Hôtel de ville (28 mai 1899) de Rambouillet. Elle a été classée monument historique (14 octobre 1988).

 

Cette « Carte des environs de Rambouillet » fut ensuite étendue aux environs de Versailles et devint la « Carte des chasses du roi » ou « Carte topographique des environs de Versailles » : cette denière fut levée de 1764 à 1774 puis, sur décision de Louis XVI, gravée par Jean Baptiste Berthier de 1774 à 1807. Plus tard (XIXème), elle s’appela encore « Carte des chasses impériales ».

 

8.7. Jacques Rigaud (Perpignan, 1659 - Paris, 1743), de son vrai nom Rigau y Ros, était peintre et portraitiste sous Louis XV. Il est l’auteur d’un dessin au crayon et lavis à l’encre noire de Montfort l’Amaury (1741) appartenant à une collection privée. Elle est dédiée à l’abbé Vallou de Boisroger, curé de Montfort, et signée par Rigaud lui-même. Elle fut exposée au Palais du roi de Rome de Rambouillet (1er décembre 1999 - 15 janvier 2000). Cette oeuvre, d’environ 0,38 m sur 0,60 m, représente une vue panoramique de la ville de Montfort, dans la direction Nord-Sud.

 

8.8. Une aquarelle représente Amaury de Montfort d’après un vitrail de la cathédrale de Chartres (Bibliothèque Nationale de France, collection Gaignières).

 

XIXème

 

8.9. Septime Emeric Marie le Pippre (Montfort l'Amaury, 1833 - bataille du Mans, 1871) a exécuté des gravures représentant les ruines de Montfort l'Amaury (cf § 2).

 

8.10. F. L. Dejuinne a réalisé une peinture de Simon IV de Montfort (musée de Versailles, référence n° 3023 du catalogue de E. Soulié).

 

8.11. Une peinture exécutée par Gustave Moreau (1826-1898), d'après un dessin de Anton van Dijck (ministère de la Culture, base Joconde), représente le même personnage.

 

8.12. Jean Jacques Feuchère a réalisé un buste en plâtre (hauteur : 82 cm) de Simon IV de Montfort, duc de Narbonne, commandé (1838) par Louis-Philippe. Cette oeuvre (référencée MV2675 dans le catalogue de E. Soulié, au Musée de Versailles) est située dans la galerie des Batailles du palais de Versailles (au premier étage, en fin de visite, à gauche juste après l'entrée dans la galerie). Une plaque de la galerie indique que les personnages de cette galerie, décrits par divers bustes du même genre, sont des « soldats morts pour la France ».

 

* vue animée du buste au format video MOV. Cette vue nécessite la possession de l'un des logiciels libres Video LAN manager (VLC) ou Quicktime de Adobe.

 

8.13. Victor Hugo écrivit une Ode (opus XVIII) intitulée « Aux ruines de Montfort l'Amaury » (in Odes et ballades, Hachette, Paris, octobre 1825), alors qu'il était en visite chez son ami Gaston Adolphe Souillard, dit St Valry, qui habitait au 9, rue de la treillle à Montfort. Comme il aimait dessiner des croquis, il pourrait aussi avoir reproduit les ruines en question (son ancien domicile était situé place des Vosges, à Paris).

 

La même année, St Valry écrivit un poème romantique relatif à « La chapelle de ND du Chêne » (in Annales romantiques, 1825). Cette ballade évoque Amauri VI (le connétable) et son père, Simon IV. Ce nom de St Valry (pseudonyme littéraire du poète) évoque aussi le nom de St Valéry, seigneurie ayant été liée à la maison de Montfort l’Amaury (cf § 6).

 

Un autre poète (Bessières) dresse, dans ses « Instantanés », une évocation de Montfort l’Amaury.

 

XXème

 

8.14. François Delville fut secrétaire du comte de Dion. Il a notamment élaboré (vers 1900) une aquarelle en couleur de Montfort l’Amaury : à travers une porte en gothique flamboyant (celle du cimetière ou de la tourelle d’Anne de Bretagne), on aperçoit les ruines du château ainsi que l’église St Pierre et le cimetière en contrebas. L’ensemble fait référence au trajet d’accès à Montfort par le moyen des Chemins de Fer de l’Etat.

 

8.15. Léon Durocher (pseudonyme de Léon Düringer, 1862-1918), « barde » breton et homme de lettre, auteur du poème « L’angélus de la mer », fut l'initiateur des « pardons d'Anne de Bretagne » qui se sont déroulés à Montfort depuis 1899. Le centenaire du premier pardon a été célébré à Montfort le 6 juin 1999. Un médaillon le représentant se trouve en Bretagne (à Trégastel). Son buste en bronze était placé sur l'une des anciennes portes du château de Montfort, dont les ruines sont situées sur une plate-forme en contrebas du donjon. Ce buste fut réemployé lors de la Grande guerre. Sa réplique en terre (photographie de 1990) qui fut réalisée ultérieurement, a été vandalisée (1995).

 

8.16. Albert Farvacques, qui fut artiste-peintre à Neaufle le Château, a exécuté (1994) une peinture reproduisant un compromis entre celle représentant Simon IV de Montfort au château de Bourdeilles (Dordogne) et la gravure de Gaspar Mérian. En particulier, le manoir Renaissance a été remplacé par une reconstitution vraisemblable de l’ancien donjon du XIIème (cf maquette du donjon, §§ 1 & 2).

 

8.17. Serge Barbé, dit « Bob », artiste-peintre d’Auffargis, auteur (mars 1999) d’une aquarelle inspirée de la peinture de Fontainebleau, puis (2002) d'une aquarelle reconstituant le manoir d'Anne de Bretagne à partir de simulations informatiques.

 

8.18. Iconographie de Montfort au Musée d’Ile de France à Sceaux (MIDF). Le MIDF possède un certain nombre de représentations des quelques 2000 villes et villages d’Ile de France, dont Montfort l’Amaury : gravures ou peintures, mais aussi photographies et ektachromes.

 

8.19. Au Château de Versailles sont situés diverses informations, documents ou objets (inventaire d’août 1998, bustes et peintures) :

 

* salle des Croisades : bannière (émanchée de gueules et d'argent) et armoiries (écu avec lion à queue fourchée) ;

 

* galerie des batailles : buste de Simon IV par J. J. Feuchère (cf infra) ;

 

* galerie des Batailles : « jugement de St Louis » ou « Dit d'Amiens » (1264), réglant le litige survenu entre Henri III d'Angleterre et ses barons, dont son beau-frère Simon V de Montfort, comte de Leicester.

 

8.20. Un inventaire des bustes situés dans les Palais nationaux a été édité par la Réunion des Musées Nationaux. Parmi ces bustes :

 

(a) une certaine Blanche de Bretagne (buste non retrouvé dans les réserves ...) ;

 

(b) des ducs Jean de Bretagne, comtes de Montfort (conservés à Pierrefonds ?) ;

 

8.3. Autre oeuvres

 

Les oeuvres suivantes ne constituent guère des informations authentiques ni contemporaines.

 

8.3.1. Simon IV de Montfort, peint par Simon Vouet (cf 24 - Bourdeilles) (buste du personnage). Une gravure de l'époque Romantique s’en inspire. Un portrait de Simon de Montfort avait été placé par Richelieu parmi les héros représentés au Palais Cardinal (remplacé par l'actuel Palais Royal). C’est cette peinture qui aurait ainsi été transportée au château de Bourdeilles.

 

8.3.2. Une représentation de l’époque romantique (Bibliothèque des Arts décoratifs), elle aussi inspirée de l'oeuvre située à Bourdeilles, représente le même seigneur armé de pied en cap.

 

8.3.4. Enfin, le ministère de la Culture conserve un document sur lequel apparaît une représentation de Simon IV de Montfort (sixième personnage, à partir de la gauche, dans la rangée du haut), figurant dans une Galerie des grands capitaines.