Montfort l'Amaury
(29 / 06 / 2012)
4. Notices particulières
4.1. St Rémy l’Honoré : prieuré des Hautes
Bruyères
(Rabourdin)
Ville où se
trouve le prieuré royal (ou abbaye) des Hautes Bruyères, qui devint le second lieu
de sépulture de la maison de Montfort, à la suite d’Epernon.
Le prieuré royal des Hautes
Bruyères [1], ou de Haute Bruyère, fut fondé (1112-1114) pour
Bertrade de Montfort, épouse en premières noces de Foulques « le
Réchin », duc d'Anjou, et, en secondes noces, de Philippe Ier,
roi de France.
4.1.1.
Situation et description
Le prieuré,
situé sur la commune de St Rémy l’Honoré, est accessible en quittant
* situation des Hautes Bruyères
par rapport aux Essarts (le Roi) et au Fargis (Auffargis) et
détail du plan du prieuré, selon l’Atlas de Trudaine (1745-1780) : «
Chemin de Versailles à Montfort l’Amaury, ce chemin forme un embranchement à
gauche sur la grande route de Bretagne, plus un embranchement depuis Montfort
l’Amaury jusqu'à St Leger. Portion de route du bois de Montfort et St
Léger » jusqu'à St Léger en Yvelines (« St Léger » ) (source : Archives de
France, base ARCHIMED, F/14/’8448, planche 31).
La propriété
est entourée d’un mur sur sa plus grande partie. Il est aujourd'hui constitué
d'un grand parc contenant une ferme et une demeure privée du XIXème.
* portail de l’église
du prieuré des Hautes Bruyères (1775) (source : BnF).
Un plan des
anciens bâtiments fut établi (1691) par Jean Rosé, arpenteur royal, puis repris
(1943) par A. N. Rabourdin :
* plan de Rosé et Rabourdin
réinterprété (le prieuré en 1691) ;
* plan d'ensemble simplifié
(situation du prieuré en 1943).
Façade de
l’enceinte du prieuré (vue de droite à gauche) (photographie des années
1990) :
* porche d’entrée,
niche et armoiries.
A droite du porche d'entrée de la ferme, on observe en effet, dans le mur, une
porte murée surmontée du blason (classé MH) représentant les armoiries du
couvent : trois fleurs de lys (écu aux armes de France anciennes) surmontées
d'une crosse ouvrant à droite, le tout entouré de deux branches de feuillage.
* angle situé
à droite de la façade ;
* zone centrale de la façade
(bâtiments habités) ;
* zone gauche de la façade,
avec mur de clôture. Des contreforts plats adossés à la remise (ancienne grange
du XIIIème) sont visibles sur la droite. La toiture de la remise a
été détruite par un incendie (1778) et remplacée par un toit moderne ;
Intérieur de
l’enceinte du prieuré (photographie des années 1990) :
* pignon de la remise
(à gauche, après le porche) ;
* tourelle
(guette) située au sommet du pignon. La statue visible sur le côté droit de la
tourelle pourrait être celle de Simon IV de Montfort : selon une hypothèse
de J. Labrot, il est possible qu'une sorte de pèlerinage
« populaire » ait eu lieu aux Hautes Bruyères après la mort du
« chevalier du Christ » (juin 1218) ;
* carte postale
ancienne et détail de la statue
(attribuée par l'éditeur à St Louis) ;
* linteau de
l’ancienne porte d’entrée. Ce linteau est situé sous la tourelle précédente et
appartient au pignon de la remise : une vierge drapée, gravée au trait sur la
pierre du linteau, est représentée en position de majesté, devant une table
comportant 2 cierges. La porte et son tympan sont protégés (classement MH du 25
/ 01 / 1934).
Les
structures monumentales de l’ensemble des bâtiments du prieuré peuvent être
reconstituées à l'aide de diverses informations : une description des lieux
lors de la vente de l'abbaye, comme bien public, à
* reconstitution de François
Scheidbach (colorisée par l'auteur) ;
* peinture par Mehmet Pinar
(artiste-peintre, Venterol, 26 -
Drôme).
4.1.2.
Histoire
Fille de Simon
de Montfort (premier du nom), seigneur d'Epernon, et d'Agnès d'Evreux, Bertrade
(1070-1117), orpheline à 15 ans, « la plus belle femme du royaume » avait
été « livrée » (1089) par son oncle, Robert dit « Courte
Heuse », duc de Normandie, à Foulques IV, dit « le Réchin »
(« de mauvaise humeur »), comte d'Anjou, en échange de plusieurs châteaux.
De cette union naquit un fils, Foulques, qui devint roi de Jérusalem.
Lassée de ce
mariage, Bertrade proposa à Philippe Ier, roi de France (1052-1108)
de l'épouser (soit elle chercha à le séduire, soit le roi l'avait remarquée). A
la suite d'une rencontre (4 juin 1092), Bertrade s'échappa de l'emprise de
Foulques. Pour essayer de la reprendre, celui-ci attaqua Epernon, défendu par
Simon II « le Jeune », comte de Montfort et frère de Bertrade. Simon
balaya la troupe de Foulques, mais repoussa aussi l'attaque menée de flanc par
son frère, Amauri III, seigneur de Houdan, qui, aidé par des Anglais de Courte
Heuse, espérait lui ravir le comté de Montfort.
Philippe Ier et Berthe de Hollande (ou de Frise) (et non pas
de Bertrade de Montfort) : détails d’un manuscrit français (XIVème)
(source : BnF).
Urbain II
excommunia Philippe Ier et Bertrade de Montfort à 2 reprises (Guy
Breton). Mais il n'eut pas la volonté de renouveler cette sanction, malgré le
manque de parole de Philippe et de Bertrade : en effet, étant en conflit
avec l'empereur d'allemagne, le pape avait besoin de l'aide de Philippe.
Après
diverses péripéties, Bertrade fut couronnée reine. Son sceau la représente
vêtue d'une robe à manches longues et larges, tenant une fleur de sa main
droite, un faucon posé sur son poing gauche, ses cheveux retombent sur ses
épaules, la tête coiffée d'une couronne à trois fleurons. L'inscription est
« SIGILLUM BERTRADE DEI GRATIA FRANCORUM REGINE ». Le couple
revint dans le giron de l'Eglise seulement en 1106.
Bertrade eut
3 enfants de Philippe : l'aîné, Philippe, le cadet, Fleur ou Florus, dont on ne
sait pas grand chose, enfin Cécile, qui épousa le comte de Tripoli. Certains
auteurs leur attribuent même un quatrième enfant.
L'influence
de Bertrade sur Philippe semblait très grande. Il ne défendit même pas son fils
Louis, le futur Louis VI le Gros, contre Bertrade : cette dernière détestait
Louis car elle voulait que son propre fils, un Montfort, succède sur le trône
de France. Selon certaines chroniques, Bertrade fut même soupçonnée d'avoir
voulu empoisonner Louis.
Philippe Ier,
déjà malade depuis plusieurs années, mourut brusquement (29 juillet 1108) à
l'âge de 56 ans, après avoir régné 48 ans (depuis 1060). Bertrade dût alors se
réfugier à l'abbaye de Fontevrault pour éviter le ressentiment de Louis VI.
Quelque temps
après (1112), Amauri III demanda à Louis VI de fonder avec lui un prieuré aux
Hautes Bruyères à l’intention de Bertrade. Cette terre, située à l'extrémité du
comté de Montfort, à la limite du Parisis, appartenait au domaine royal et
avait été donnée en dot par Philippe à Bertrade. C’est alors que le prieuré des
Hautes Bruyères fut institué. L'inimitié entre Louis VI et Bertrade n'était
peut-être pas aussi tendue que ne l'ont décrite certain scribes, ou encore la
retraite de Bertrade dernière signifiait pour Louis une mise à l'écart
définitive de sa belle-mère.
Louis VI
épousa d'abord, pour des raisons politiques, Luciane de Rochefort (en
Yvelines), dont il divorça pour épouser ensuite Adélaïde de
Maurienne. Luciane fut, elle aussi, enterrée aux Hautes Bruyères.
4.1.3.
Liste des prieures des Hautes Bruyères
On n'indique
ici que les noms des personnages directement liés à Montfort (source :
Rabourdin).
4.1.3.1.
Bertrade de Montfort (1114-1117 ou 1128 ?). A ses côtés se trouvaient :
4.1.3.1.1.
Ermengarde, comtesse de Bretagne, fille (en premières noces) de Foulques le
Réchin et de Lancette de Beaugency. Elle avait épousé (1092) Alain
Fergent, comte de Bretagne, auquel elle donna 2 fils : Conan et Geoffroy
« le Roux ». Elle était donc la belle fille de Bertrade, mais elles
étaient cependant presque du même âge et vivaient ensemble à la cour du comte
d'Anjou.
4.1.3.1.2.
Jeanne Payenne, nièce de Bertrade.
4.1.3.1.3.
Denise de Montfort, fille d'Amaury III, prieure en 1123 (1129-1157).
4.1.3.1.4.
Elisabeth, sa soeur, qui avait été mariée à Raoul de Toénie (Tosny). Elisabeth
de Bardoul-Montfort, veuve après quelques années de mariage, entra au couvent
et y mena une vie très rude. Elle quitta les Hautes Bruyères pour diriger le
monastère d'Acquigny, en Normandie, lui aussi de l'ordre de Fontevrault, qui
fut fondé par son fils, xxxx, seigneur de Conches et de Toénie. Elle y mourut
en 1132.
4.1.3.2.
Quelques siècles plus tard, Marie Louise Célestine Mérode de Montfort fut
prieure (n° 203, selon Rabourdin) de 1761 à 1765, dépositaire de 1766 à 1772,
prieure de 1774 à 1778, discrète en 1781 et dépositaire de 1785 à 1786. Morena
(Grand armorial de France) semble la faire appartenir à la famille de
Lévis-Mirepoix (notice 21721), puisqu'il y est fait état d'une certaine Marie
Ghislaine, comtesse de Mérode (cf aussi Montfoort, aux
Pays-Bas).
4.1.4.
Obituaire des Hautes Bruyères
Les premiers
seigneurs de Montfort étaient d'abord enterrés à Epernon, au
prieuré de
Le nécrologe
des Hautes Bruyères est perdu. Molinié et Longuay ont publié dans les
« Obituaires de la province de Sens » un manuscrit du XVIIème
qui reproduit une liste de sépultures, relevée sur une copie de l'obituaire.
Cette liste paraît rédigée dans une langue datant du début du XIVème
: « Ce sont li hoirs de Montfort, qui
gisent à Haute Bruyère, au châpitre ou au moustier et de ceux qui gisent en
autres églises, dont nous faisons les anniversaires ». Elle mentionne les
faits suivants.
4.1.4.1.
Bertrade fut inhumée dans le choeur de l'église. Sa tombe était recouverte
d'une dalle de marbre noir sur laquelle était une plaque de cuivre rouge
ciselée. La tombe était encore visible lors de la destruction du couvent
(1794), mais l'inscription, à demi effacée, n'a pas été conservée.
4.1.4.2.
Amaury III fut le premier seigneur de Montfort à être enterré à Hautes Bruyères
(1137), sous le chapitre situé au fond de l'église.
4.1.4.3.
Amaury IV, son fils, qui lui succéda, mourut (1140) sans laisser de postérité.
Il n'y a pas de mention de son enterrement aux Hautes Bruyères, pourtant
vraisemblable.
4.1.4.4.
Simon III, deuxième fils d'Amaury III, mourut en 1180 mais fut enterré dans la
cathédrale d'Evreux. Amicie de Leicester, sa femme, avait épousé en secondes
noces le chevalier Guillaume des Barres. Elle fut enterrée dans la salle
capitulaire des Hautes Bruyères. Son effigie au trait fut représentée sur sa
tombe, accompagnée de l'inscription suivante :
« Hic quiescit Amicia,
qhondam comitissa Montfortis de Licestriae, cujus anima cum fidelibus Dei
requiescat, Amen. Obit autem tertio nonas octobris »
(inhumation
du 5 octobre 1216).
4.1.4.5. A sa
mort, Simon IV de Montfort fut d’abord enterré dans une chapelle absidale de St
Nazaire, basilique située à Carcassonne
(11-Aude). Cette chapelle fut reconstruite plus tard en style ogival. La
« pierre tombale » de sa sépulture y fut retrouvée en 1845. Après une
attente de 6 ans à St Nazaire, ses ossements furent ramenés (1224) dans
l'église des Hautes Bruyères et déposés à droite du maître-autel. Sur la dalle
funéraire, son effigie fut représentée au trait et l'inscription suivante fut
gravée à ses pieds :
«
Simon iste comes. Fidei protector, Regis Militiae fames fuit. Hic discretio
legis »
A un autre endroit,
on pouvait lire :
«
Dantur facto casuque cadum iterato Simoni sublato, Mars, Pâris atque Cato »
Cette pierre
tombale, dont les inscriptions furent très effacées par le passage des fidèles,
s'effondra au XVIIème. Quelques coups de pioche ont mis à jour les
corps de Simon et de sa femme Alix, encore enveloppés dans du taffetas rouge,
le comte à droite, la comtesse à gauche, dans un cercueil en bois de chêne à
l'état pulvérulent. On releva les corps, on leur donna une nouvelle sépulture
et le poète Claude Rabet écrivit sur la dalle une épitaphe qui rappelle la
phrase latine précédente :
« Ce Simon, comme Mars fut
de guerre un orage
Comme Pâris fut beau, Comme
Caton fut sage,
Si qu'alors qu'il mourut, on
disait d'une voix tous trois
Etre avec lui mort encore
une fois »
* « Pierre tombale » de St Nazaire, à Carcassonne ;
* certaines
inscriptions précédentes se retrouvent dans le texte d’une gravure de l’époque romantique
qui représente Simon IV, gravure inspirée de la peinture (carton) de Simon
Vouet (cf Bourdeilles,
24-Dordogne).
4.1.4.6. Alix
de Montmorency, femme de Simon IV, décéda en février 1226.
4.1.4.7. Le
comte Gui de Sagette, frère de Simon IV, décéda en 1229.
4.1.4.8. Le
comte Gui de Bigorre, fils de Simon IV et père de Pétronille, dame de
Rambouillet, qui fut tué au siège de Castelnaudary, gisait aux pieds de son
père.
4.1.4.9.
Amaury VI, fils aîné de Simon IV, continua la guerre contre les Albigeois mais
finit par abandonner ses droits sur les terres du Sud au roi de France. Il
ramena (1224) le corps de son père, Simon IV, aux Hautes Bruyères. Selon certains auteurs, le corps aurait été
« cousu dans une peau de boeuf » ; selon d’autres, la coutume au
Moyen Age était de bouillir le corps afin de conserver seulement les ossements.
Amaury partit
ensuite en Terre Sainte, mais il fut fait prisonnier au Caire. Lors de son retour,
il mourut à Otrante (Italie). Son corps fut enterré, selon certains à St Pierre
de Rome, selon d'autres à St Jean de Latran. Amauri légua son coeur aux Hautes
Bruyères : les religieuses le placèrent (3 août 1241) dans une pierre taillée à
son image, que l'évêque de Chartres, Aubri, déposa à gauche du maître autel de
l'église prieurale, avec l'épitaphe suivant :
« Hic
jacet in templo comitum generosa propago
Ecce
fit exemplo nati genitoris imago ».
Sa femme,
Béatrice d'Albon, mourut en décembre 1243.
* peinture de Henri Scheffer,
qui a aussi été reprise sous forme de gravure, représentant le chevalier Amauri
en haubert, recouvert de la tunique des croisés. Légende :
Montfort (Amaury, IVe
du nom, Comte de)
Novembre 1230 Connétable de
France † 1241
[Note :
Amaury est numéroté comme étant le quatrième du nom].
4.1.4.10.
Jean, leur fils, mourut de maladie en l'île de Chypre. Aussitôt après sa mort,
il fut invoqué comme bienheureux et une église de Limassol aurait même pris le
nom de St Jean de Montfort.
4.1.4.11.
Béatrice de Montfort, fille unique de Jean, épousa Robert de Dreux qui mourut
le 14 décembre 1282. Elle-même passa les dernières années de sa vie au prieuré
des Hautes Bruyères, où elle mourut le 9 mars 1312. Sa sépulture portait
l'épitaphe suivant :
« Ci-gist le corps de Madame
Béatrice, jadis comtesse de Montfort et de Dreux, qui trespassa à
Priez tous que Diez par sa
grace bone merci li face. Amen »
On remarque
ici que la langue est française : en effet, on commença à écrire en français
vers 1270, tandis que des textes latins tardifs se trouvent encore vers 1295
(cf charte lapidaire de St Arnoult, attribuée à Simon IV de Montfort).
Marie, la
fille de Béatrice, qui avait épousé Mathieu de Montmorency, avait un service
funéraire aux nones de mars, depuis 1311.
A partir de
cette date, on n'enterra plus de seigneurs de Montfort aux Hautes Bruyères. Mais
les prieures continuèrent à être enterrées dans le choeur de l'église, les
religieuses dans le cloître, les religieux et gens de passage dans le cimetière
du couvent.
La liste
précédente n'est pas complète, car les enfants des comtes de Montfort furent
nombreux. On n'y trouve donc guère que la filiation directe des titulaires de
la terre de Montfort l’Amaury.
Entre 1311 et
1547 (date à laquelle le prieuré reçut en dépôt le coeur et les entrailles de
François Ier, décédé cette année-là), période qui englobe la guerre
de Cents Ans, on ignore l'histoire du prieuré. François Ier avait
toujours gardé le souvenir de Fontevrault où il séjourna (1507) à l'âge de 13
ans. Il avait alors reçu sur le front une pierre lancée par-dessus le mur de
clôture, ce qui faillit lui coûter la vie. Mais les soins de Gaucher de Ste
Marthe, médecin de l'abbesse, Renée de Bourbon, finirent par le rétablir :
ceci explique sa grande amitié pour les religieuses du lieu.
4.1.5.
Le cartulaire des Hautes Bruyères
Les seigneurs
de Montfort ne possédaient pas de chancellerie organisée (Rhein) : les actes
qu'ils émettaient étaient souvent rédigés par les bénéficiaires eux-mêmes.
On a
connaissance d'un acte parmi les plus anciens : il s'agit d'une donation
d'Amaury III (1123), laquelle a disparu. Par suite, l'acte le plus ancien
actuellement connu date de 1133. Le cartulaire des Hautes Bruyères contenait la
copie des actes passés par le couvent, mais il a aussi disparu. D'autre part,
les archives du couvent ont été classées (1791) par Claye, notaire à
Garancières, et réunies dans 100 cartons, qui ont également disparu. M. Husson,
chatelain du Mesnil St Denis (début du XXème) affirma au comte de
Dion que ces documents seraient passés en Angleterre. Si les grandes lignes du
chartrier des Hautes Bruyères ont pu être aujourd'hui reconstituées, c'est en
recoupant les informations provenant (a) des cartulaires de Fontevraud, (b) des
cartulaires de Beaurain, transformé en château du Mesnil St Denis par les
Habert, et (c) du tabellionné de Montfort (lequel contient de nombreux
documents, baux, etc, que Dion a recopiés dans des notes manuscrites figurant
aux archives des Yvelines).
L'acte
fondamental qui permet de dater le prieuré est une bulle d'Alexandre III
concernant Fontevraud (1164) : à la fondation du prieuré (1113), Amaury III
apporta personnellement des droits ou exemptions de droits relatifs à la forêt
de Montfort (appelée forêt de Rambouillet seulement depuis Napoléon Ier).
Foulques V,
comte d'Anjou, fils de Bertrade et de Foulques le Réchin, donna (1118) un
moulin à Chinon. Une bulle de Calixte II (1119) confirma la donation des Hautes
Bruyères. Simon de Montfort donna (1120) la terre d'Altaris. Denise de
Montfort, fille d'Amaury III, entra au couvent (1123). Amaury fit alors de nouveaux
dons :
(a) le moulin
à eau de Beynes, dit moulin de l'Etendard (cf famille l'Etendard de Beynes),
situé sur
(b) le moulin
à eau de Bardelle, dont les fondations semblent encore exister, dans l'enclos
compris entre la rivière, le Lieutel et la ferme actuelle de Bardelle. A gauche
de la route de Montfort à Maule (partie de l'ancienne route romaine de Beauvais
à Orléans), on trouve une grande cave voûtée à laquelle on accède par quelques
marches. Ce bâtiment fut autrefois incendié et serait actuellement recouvert de
végétation ;
(c) les
produits de la chasse et les droits de minage d'Epernon. Pour
percevoir ces droits, furent construits les actuels Pressoirs (Emile Ledru,
Bulletin de
Amaury se
servait probablement de ce lieu comme rendez-vous de chasse, où le train de vie
paraissait digne de la cour royale. Il réservait au prieuré de St Laurent de
Montfort l'épaule droite de tout gibier dès lors que la chasse partait des
Hautes Bruyères. Les femmes appréciaient la chasse au vol (sur son sceau,
Bertrade est représentée l'épervier au poing).
Elisabeth de
Montfort se retira (1123) aux Hautes Bruyères et son fils, Raoul de Toénie,
donna au couvent, pendant la vie de sa mère, les revenus de la paroisse
d'Acquigny, dont il était seigneur.
Foulque V
donna (1127) au couvent un péage (au pont de Chinon), à cause de l'exclusion de
sa mère, Bertrade (qui était donc alors vivante) : « Hoc donum factum est apud Baugencium castrum ».
Agnès de
Montfort, dame de Meulan, donna (1158) de vastes terrains incultes sur les
bords de
* plan de Meulan
selon l’Atlas de Trudaine (1745-1780). « Route de
Paris à Rouen ». Portion de route de Thun près de Meulan jusqu'à Juziers
Mahaut,
deuxième femme de Simon III, comte d'Evreux, fut gravement malade (1158) et
soignée aux Hautes Bruyères. Pour implorer sa guérison, son mari donna à la
léproserie du Grand Beaulieu, à Chartres, la terre de la Louvière
(dessin de
A partir du
XIIIème, il semble que les donations se portent plutôt sur l’abbayes
des Vaux de Cernay et sur celle de Grandchamps, nouvellement fondée. Gui de
Montfort, seigneur de Rochefort, donna (1202) cependant au couvent les novales
(terres nouvellement mises en cultures) de Beynes.
Un parchemin
original (1208) (
Un acte
(1216) de Simon de Montfort en faveur du couvent.
Charte
d'Amaury de Montfort (1222) confirmant les droits des religieuses sur la forêt
de Montfort.
Procès (1245)
entre les Hautes Bruyère et St Thomas d'Epernon, au sujet du minage du 10ème
marché, droit que possédaient les moines de St Thomas et n'avaient pas été respecté
par le frère Raoul, serviteur des religieuses du couvent. Le procès eut lieu
devant l'official de Chartres (24 novembre 1246) puis renvoyé au 14 décembre
1247. Finalement, les religieuses furent condamnées aux dépens.
Au XIVème,
les dons furent encore plus rares. On retiendra notamment les suivants.
Béatrice donna (février 1303) une rente annuelle sur la prévôté de Montfort
pour célébrer l'anniversaire de sa mère et le sien. François, duc de Bretagne
et comte de Montfort, versa (1356) une rente au couvent.
Au XVème,
pendant la guerre de Cents Ans, la désolation règne dans le pays. L'armée du
duc de Bourgogne et l'armée anglaise de Salisbury vinrent camper dans la forêt
(1348). On ne sait si le couvent abritait encore des religieuses. Le duc de Bretagne
réduisit (1412) une rente destinée au couvent. Le gruyer de l'Yveline maintint
(22 mars 1497) les religieuses dans leurs droits, ce qui semble indiquer que la
vie y était redevenue normale.
Un acte de
François Ier (6 mai 1537), dans lequel les religieuses sont aussi
maintenues dans leurs droits, fait référence à « la conté de Montfort l'Amaury » et aux « comtes dudit Montfort en Yveline » (ceci suggère que le lieu
pouvait alors être appelé « le Mont Fort »). Dans cet acte, Montfort est aussi
écrit Monfort (« ladite forest de Monfort
en Yveline »).
L'histoire
des siècles suivants est décrite par Rabourdin. Ainsi, à l'occasion de
l'échange intervenu entre Versailles (possession des Luynes-Chevreuse) et
Montfort (possession royale), en vue de construire le palais de Versailles, les
commissaires à l'échange confirment (1707) les religieuses dans leurs droits
sur la forêt de Montfort. Plus tard, un bail (1er juillet 1746)
contient la mention « Bailly de Monfort
», puis « notaire royal audit Montfort
».
Les Hautes
Bruyères furent donc détruites à
4.1.6. Autres
informations liées aux Hautes Bruyères
L'église de
St Rémy l'Honoré contient 8 reliques, ainsi que la pendule du clocher, tous
objets provenant du prieuré.
Les forêts de
Civry et de Mulcent (dépendances du prieuré).
Au Tremblay
sur Mauldre, le « banc d'oeuvre »
provient des Hautes Bruyères.
Simon IV de
Montfort, revenant de Terre Sainte, avait rapporté à Rambouillet un morceau de
la vraie croix, qui fut donné au couvent des Hautes Bruyères, soit entre 1202
et 1209 (campagne contre les Albigeois), soit en 1224 (lorsque sont fils, Simon
V, ramena le corps de son père). Ce morceau fut enchassé dans une croix
reliquaire :
« Ce jourd'hui, 26 janvier
1780, nous, frère Jean Henri Legon, religieux de Fontevrault et visiteur des
couvents de France, étant à Hautebruière, avons retiré d'une croix autrefois
donnée par les comtes de Montfort, la partie de la vraie croix l'avons déposée
dans un papier, puis dans une boîte de sapin, ficellée et cachetée du sceau de
la communauté, avons signé le présent certificat et l'avons fait signer par les RR. MM..
prieure et dépositaire.
Signé : F. Legon, visiteur,
Soeur de Thorigné, prieure, Soeur de Mérode de Montfort, dépositaire. Sceau. »
Lorsque les
religieuses quittèrent les Hautes Bruyères pour trouver asile à Rambouillet,
elles emportèrent le reliquaire et le déposèrent (13 brumaire An XII = 5
novembre 1803) à l'église de Rambouillet, où il demeure toujours.
4.1.7. Autres monuments
comparables
On peut remarquer des analogies entre
le prieuré des Hautes Bruyères et d’autres édifices cisterciens d’Ile de
France. Ainsi, Christiane Lehé a signalé des similitudes entre les Hautes
Bruyères et l’actuelle ferme de Fourcheret : notamment, avec l’église et
la grange qui sont incluses dans le périmètre de cette ferme.
La ferme de Fourcheret, actuellement
propriété de l’Institut de France, dépendait de l’abbaye de Chaalis, dans
l’Oise (http://w1.institut-de-france.fr/index2.php?arbo=123&page=424).
On peut ainsi comparer les informations suivantes avec celles du prieuré des
Hautes Bruyères :
* façade Est (A, B) avec contreforts plats
vers son centre ;
* cour intérieure
et église.
4.2. Cernay
C’est le
neveux de l'abbé Guy des Vaux de Cernay (nef de l'église
et sa grande rose),
Pierre des Vaux de Cernay, qui écrivit l'Historia Albigensis (Histoire des
albigeois). Cette histoire décrit les événements de la croisade contre les Albigeois
menée par Simon IV de Montfort entre 1209 et 1218 (date de sa mort).
4.2.1. Cartes
postales anciennes :
* porte d'entrée
du domaine de l’abbaye ;
* l'église de
l'abbaye : nef, grande rose ;
* la salle
des moines : croisées de la
voute ;
* fontaine dans
le parc.
4.2.2.
Photographies récentes (2007) :
* porte d’entrée
et bâtiments conventuels : A, B, C ;
* église de l’abbaye : façade, grande rose et petites
roses ;
* l’église
contient les pierres tombales de divers abbés : Thibault de Marly,
Simon de Rochefort.
Autres personnages : A, B, C ;
* salle des
moines (croisées de la voute) :
A, B ;
* fontaine dans le parc du domaine : A, B.
4.3. Terres ayant été liées à Montfort l’Amaury au
Moyen Age (cf § 4)
4.3.1.
Auffargis
Fief dont les
titulaires étaient les seigneurs de Fargis. L’une des rues d’Auffargis
s’appelle aujourd’hui « rue des comtes de Montfort ».
* situation
du bois de Fargis
par rapport au Perray, selon l’Atlas de Trudaine (1745-1780) (source : Archives de France, base ARCHIMED, feuille 8447,
planche 28).
4.3.2.
Bazainville
Ancien fief
des Montfort (XIIIème).
4.3.3. Beynes
Très ancien
site fortifié, puis château fort (XIIIème), donné par Robert le
Pieux à Amaury Ier de Montfort (1020-1060). Beynes possède une
château mentionné en 1176, qui appartint aux Montfort.
Une association
pour la sauvegarde du château de Beynes (http://www.chateaudebeynes.org/), très
active, en a dégagé les substructures et restauré en parties certains éléments
du donjon.
* plan
sommaire du donjon : ;
*
façades : ;
*
tours : ;
Une famille
Etendard de Beynes a donné un compagnon qui participa à la croisade menée par
Simon IV de Montfort en Albigeois.
Armes des Etendard de Beynes
: « d'argent au lion de sable, à
l'épaule chargée d'un écu de sable à 3 fasces de gueules ».
4.3.4.
Les Bréviaires
Fut une
possession des comtes de Montfort (XIIIème).
4.3.5.
Clairefontaine en Yvelines
Cette ville fut
le siège de l'abbaye royale de ND de Clairefontaine, fondée (1100) par Simon II
de Montfort, puis donnée aux moines Augustins et finalement ruinée à
4.3.6. Conflans Ste Honorine
Cette ville
joua le rôle de « port franc » sur
Elle fut la
seigneurie des comtes de Beaumont (XIème), des Montfort (dont Simon
IV, XIIIème) et des Montmorency (XIVème).
Restent la
tour Montjoye (IMH, Xème) et des vestiges de l'ancienne forteresse.
*
donjon : façades extérieures : A, B, C ;
* falaises aux environs
du donjon, vers l’arrière par rapport à la rivière.
L’église St Maclou
contient la pierre tombale d’un seigneur
de Montmorency (source : copyright du Service des archives
photographiques, Médiathèque du Patrimoine, CNMHS, photographie de Félix
Martin-Sabon prise avant 1896), ainsi que le sarcophage d’un chevalier,
dont la sculpture le représente avec un lion aux pieds (source : ditto,
photographie de Clérambault).
4.3.7.
Dannemarie
Etait
autrefois une dépendance du comté de Montfort.
4.3.8. Denonville
Au Sud du comté
de Montfort, dans
4.3.9.
Epernon
(cf Nogent le Roi, Epernon,
en Eure et Loir))
4.3.10
Gaillon sur Montcient
La ville
possède une église (MH, XIIème) construite par Agnès de Montfort.
4.3.11.
Gambais
Fief des
seigneurs de Montfort (Xème-XIIIème), la ville contient
encore des vestiges de la forteresse (XIème). L'église (IMH) fut
fondée par Robert le Pieux.
4.3.12.
Gressey
Cette terre
dépendait (entre le XVIIème et
4.3.13.
Grosrouvre
Ville placée,
au Moyen Age, sous la juridiction de Montfort.
4.3.14.
Hargeville
Ses seigneurs
(mentionnés en 1230) étaient vassaux des seigneurs de Montfort.
4.3.15.
Hermeray
Fut (XIème)
une propriété de la chatellenie d'Epernon. La paroisse fut donnée par Amaury de
Montfort au prieuré St Thomas d'Epernon, qui la garda jusqu'à
4.3.16. Houdan
Seigneurie
importante dépendant de Montfort : le château initial fut construit (1065) par
Amaury (Ier) de Montfort (cf bataille de Hastings, 1066). Le donjon
quadrilobé subsistant (1125-1132) date d'Amaury III de Montfort.
Donjon de
Houdan : carte postale ancienne ; état actuel.
4.3.17.
Lévis St Nom
Gui de Lévis,
compagnon d'armes de Simon de Montfort pendant la campagne albigeoise, était
aussi surnommé « maréchal de
4.3.18.
Millemont
Lieu
remarquable en raison de ses substructions gallo-romaines en du lieu-dit « Montpinçon
».
4.3.19.
Montchauvet
Fut une terre
concédée par l'abbé de St Germain des Prés à Louis VI le Gros et Amaury
III de Montfort au début du XIIème. Elle prit alors rapidement de l'importance.
Subsistent les vestiges du donjon érigé par Louis VI et la porte de Bretagne
(IMH), ancienne porte fortifiée.
4.3.20.
Mulcent
4.3.21.
Nogent le Roi (cf Nogent le Roi, Epernon)
4.3.22.
Orgeval
Son église
(IMH), placée sous le vocable de St Pierre et St Paul, fut construite (1152)
par Agnès de Montfort, comtesse de Meulan.
* charte de Galeran II,
comte de Meulan, énumérant les donations faites au prieuré de Gournay,
dépendant de St Martin des Champs de Paris : c’est Gui le Rouge, seigneur
de Montlhéry, qui, devenu seigneur de Gournay (circa 1063), y avait fondé un
prieuré qu’il donna (circa 1079) à l’abbaye de St Martin des Champs. Grande
charte en parchemin rédigée en latin (1165). Sur les 4 sceaux d'origine en cire
verte ne subsistent que 2 sceaux abîmés sur les bords pendants, l'un à
l'effigie de la comtesse Agnès, épouse de Galeran de Meulan et l'autre à celle
de Robert leur fils (source : base Archives nationales, base ARCHIM,
AE/II/168).
4.3.23.
Le Perray en Yvelines
Propriété des
seigneurs de Montfort (1204), elle dépendit aussi de la paroisse des
Bréviaires. Puis elle devint (1635) une coseigneurie avec les Fargis.
* le Perray, plan
schématique selon l’Atlas de Trudaine (1745-1780) (source : Archives de
France, base ARCHIMED, feuille 8447, planche 28).
4.3.24.
Ponthévrard
Possession
des seigneurs de Monthléry, puis des comtes de Montfort, jusqu'à ce que leur
domaine soit réuni à la couronne (1532).
4.3.25.
Prunay le Temple
Etait une
seigneurie des Montfort à l'époque féodale. On peut y voir une ferme de
4.3.26.
Rambouillet
La terre de
[Remarque pittoresque : la ville de Rambouillet est située à
quelques
4.3.27.
Richebourg
Baillage
dépendant du comté de Montfort (XIVème). Cette seigneurie passa (XVème)
à la maison de Luxembourg-Ligny.
4.3.28. Rochefort en Yvelines (cf notice détaillée)
4.3.29. St Arnoult en Yvelines
L'église de
St Arnoult contient un document rare : la représentation sur pierre d’une charte de franchise
accordée par Simon IV de Montfort à la ville. Il s’agit donc d’une « charte
lapidaire », gravée au trait sur une pierre fixée au mur, à droite
après l'entrée (photographie de
mars 2012). Elle se présente sous forme de dyptique, la partie droite écrite en
lanque vulgaire (ancien français), la partie gauche en latin. Selon l'abbé
Pierre Léchauguette, ancien président de
« Je, Simon IV, seigneur de Montfort, par
Un sceau à
double queue, aux armes de Montfort (lion à queue fourchue),
est apposé en bas de la charte, sur le panneau gauche, le contre-sceau
étant au même niveau sur le panneau droit.
L'abbé
Léchauguette l’avait étudiée et croyait sa teneur authentique. Il précisait
néanmoins que la pierre aurait été gravée au XVIème pour
« rappeler » aux habitants de St Arnoult la teneur de la franchise
accordée par leur seigneur.
Rhein pense
que cette pierre reproduit l'acte d'une donation (1201) faite par Simon,
seigneur de Montfort, aux habitants de St Arnoult, des droits d’usage dans ses
forêts : « Actum Kart. (sic) anno
Domini millesimo CCmo primo ». Cependant, E. Coyecque
(Archives historiques, tome II, 1891, page 305) estime que cette charte
lapidaire est un faux du XVIème (ou une très mauvaise copie d’un
acte antérieur refaite à cette époque). En effet :
(a) il
contient une erreur : le copiste a traduit le mot latin « Kart » par
Quimper Corentin (Quimper, en Bretagne). Or, c’est l’abbréviation de Carnotum,
qui signifie Chartres, nom lui-même dérivé d’une peuplade, les
« Carnutes ». De plus, il ne semble pas que cette charte figure dans
les documents, connus aujourd’hui, contenant la chancellerie de la famille de
Montfort : notamment, les cartulaires ou nécrologes des Vaux de Cernay, de
Porrois (Port Royal), de ND de
(b) la
coexistence du latin et du français, sous forme dite « vulgaire »,
est relativement rare, déjà dans les écrits de l'époque, mais davantage encore
sur les statues, épitaphes, mentions, etc. On commence à écrire en langue
vulgaire à partir d’environ 1260, donc bien après 1201, tandis que l'on cesse
d'écrire en latin vers 1280-1290 (cf études sur les langues vernaculaires) ;
(c) Simon IV
est mort à Toulouse (25 juin 1218). La numérotation des membres d'une même
famille selon l'ordre d'exercice du titre porté par eux est généralement plus
tardive que le XIIIème. Hormi le cas des très grandes familles
(royales, princières ou ducales), ce type de numérotation est le fait
d'historiens ultérieurs et n'était donc vraisemblablement pas appliqué à la
maison de Montfort au XIIIème (mais il aurait peut-être pu l’avoir
été au XVIème) ;
(d) en raison
de leur forte ressemblance, le sceau représenté sur la charte pourrait être
celui de Simon V de Montfort (l'anglais) aussi bien que celui de son père Simon
IV. Rhein pense cependant que ce sceau est bien celui de Simon IV. Les attaches
du père avec St Arnoult était plus fortes que celles de son fils, lequel céda
d’ailleurs (1239) tous ses droits en France à son frère, le connétable Amaury
VI, avant de s’installer en Angleterre, où il avait été rétabli par Henri III
dans le titre de comte de Leicester possédé par son père.
4.3.30.
St Léger en Yvelines
Possession du
domaine royal, elle fut fréquentée par Robert le Pieux, Louis VI Le Gros et
Philippe Auguste.
Ce dernier
fit don (début XIIIème) du château et de toute la forêt des Yvelines
à Amicie de Montfort. Ces biens restèrent alors dans cette famille, puis dans
celle de Bretagne jusqu'en 1499 (second mariage d'Anne de Bretagne).
* plan de St Léger
et détail du village,
selon l’Atlas de Trudaine (1745-1780). « Chemin de Versailles à Montfort
l’Amaury, ce chemin forme un embranchement à gauche sur la grande route de
Bretagne, plus un embranchement depuis Montfort l’Amaury jusqu'à St Leger ».
Portion de route du bois de Montfort et St Léger jusqu'à St Léger en
Yvelines » (« St Léger ») (source Archives nationales, base ARCHIM, 1/2
planche, F/14/’8448, planche 31).
Subsistent
les vestiges du château primitif (Xème) et du château XVIème,
dit « château de Charles IX ». L’une des très rares iconographies peut encore
être trouvée, sous forme assez floue, sur la fresque peinte de
4.3.31.
St Martin de Bréthencourt
Anciennement
située à la frontière entre Montlhéry - Rochefort et Montfort, en face de
Dourdan, c'était un fief capétien. La seigneurie a notamment dépendu de la
chatellenie de Rochefort, puis du comté de Montfort et enfin de celui de
Vendôme : description du château et
historique.
[1]
in Bulletin des Amis du Vieux Saint Germain n° 41 (actes du colloque tenu à
Saint-Germain en Laye en 2003, édité par l’association en 2004)
http://www.amisvieuxsaintgermain.org/
Les Amis du Vieux
Saint Germain, Maison des Associations, 3 rue de